1 décembre 2017
Mise en oeuvre des enrobés sur le tablier
La Direction Interdépartementale des Routes Est a sollicité l’assistance technique du Cerema pour concevoir et suivre l’opération d’envergure de renouvellement du complexe étanchéité roulement de la dalle orthotrope de plus de 8000 m² du viaduc d’Autreville sur l’autoroute A31 : une prouesse technique quand on sait qu’il était impératif de maintenir en service les deux voies de circulation de chaque sens de l’autoroute.

Le viaduc d’Autreville construit en 1972 et d’une longueur de 232m permet à l’autoroute A31 de franchir la Moselle. Sa dalle est constituée d’une tôle en acier de 12 mm d’épaisseur raidie dans deux directions perpendiculaires, d’où le nom de dalle orthotrope. Ce type de structure est recouvert d’une couche de roulement de 8 cm d’épaisseur constituée d’un enrobé à base de bitume riche en polymère surmontant une feuille d’étanchéité. La particularité de ce complexe est de devoir s’accommoder de la souplesse de la dalle.

Sur le viaduc d’Autreville, le complexe âgé d’une dizaine d’année arrivait en fin de vie, et il devenait impératif de procéder à son renouvellement.

Réfection d’une bande du complexe sur un sens
Réfection d’une bande du complexe sur un sens (crédit photo Cerema)

 

Un géant d’acier de 2000 tonnes chauffé à 180°C

Cette opération de renouvellement nécessite de mettre en œuvre à haute température, environ 180°C, et haute cadence, environ 2 mètres par minute, la couche d’enrobé de 8 cm. Sous cet apport d’énergie, la structure métallique du tablier se déforme de plusieurs centimètres et un phasage précis des travaux doit être adopté pour maîtriser les mouvements du tablier tout en garantissant sa résistance et en conservant ses fonctionnalités.

Pour autoriser la libre déformation de l’ouvrage, il a été tout d’abord été nécessaire de soulever les 2000 tonnes de ce géant d’acier pour procéder au remplacement des appareils d’appui existants par des blocs en caoutchouc fretté par plaques métalliques, ces nouveaux appareils d’appui acceptant des déformations importantes sans endommagement.

Par ailleurs, pour assurer la stabilité géométrique du tablier aux raccordements avec la section courante de la chaussée à ses extrémités, un système de bridage a été mis en place sur les culées[1].

:  Aménagement sur pile permettant le vérinage du tablier
Aménagement sur pile permettant le vérinage du tablier (crédit photo Cerema)

 

[1] Appuis d’extrémité d’un pont

Un planning respecté grâce à un phasage précis des opérations

L’ensemble de ces travaux a été réalisé avec maintien sous basculement des deux voies de circulation de chaque sens sur la base d’un phasage très précis. Le basculement a été rendu possible du fait de la très grande largeur du tablier : 29 m entre dispositifs de retenue latéraux.

Le complexe a été reconstitué à partir de 6 bandes de la longueur du pont et d’une largeur variant de 4 à 6 m environ avec un délai minimal de 12 heures entre bandes pour permettre à la structure de refroidir.

Pour s’assurer du contrôle des opérations un suivi des températures atteintes par le tablier et des mouvements de la structure a été mis en place.

Suivi des températures dans le tablier par caméra thermique
Suivi des températures dans le tablier par caméra thermique (crédit photo Cerema)

 

La forte implication du Cerema pour cette intervention à haute technicité a permis de respecter les délais très contraints de la période de travaux et a contribué à redonner une nouvelle vie à la couche de roulement de cet ouvrage stratégique.