Dans cette perspective, le Cerema a déployé une méthodologie de cartographie du potentiel d’infiltration des eaux pluviales à l’échelle des 27 communes du périmètre d’étude.
Cette méthodologie permet de connaître les secteurs les plus favorables à l’infiltration des eaux pluviales. Elle repose sur un travail cartographique d’identification des Zones Potentiellement Infiltrables (ZPI) à partir de 3 étapes.
La méthode et les résultats
La première étape de la méthode consiste à réaliser une cartographie des Zones Potentiellement Perméables (ZPP). Un total de 881 données ponctuelles a été utilisé. Ces sondages se répartissent avec une densité plus élevée sur la frange nord-ouest et la ville de La Rochelle.
Globalement, les sols du territoire de la CAR sont plutôt caractérisés par des terrains perméables, sauf au sud du territoire et au nord-est. Les sondages pédologiques révèlent des terrains de nature sablo-limoneuse, limono-sableuse et limoneuse. Cependant, on constate que des lentilles d’argile sont réparties de manière hétérogène sur le territoire et notamment dans ses parties urbaines.
La seconde étape consiste à élaborer une cartographie des critères environnementaux (ZCE).Trois données ont été retenues dans ce cadre :
- les sites et sols pollués,
- les carrières et les cavités souterraines,
- les périmètres de protection de captage (périmètres immédiat, rapproché et éloigné).
Trois critères environnementaux ont, en revanche, été exclus au cours de la démarche, compte-tenu de la maille de la donnée ou de la faiblesse de l’aléa : le critère "remontées de nappes" (imprécision cartographique, résolution spatiale de 250 m), le critère "retrait-gonflement des argiles" (échelle native au 1/50 000) et enfin le critère risque de pentes et résurgences qui ressort "faible", voire "nul" (relief plat hormis les infrastructures).
La troisième étape consiste à construire une cartographie des Zones Potentiellement Infiltrables (ZPI). Cette carte est obtenue par un croisement SIG de la cartographie des ZPP avec celle des critères environnementaux. Elle fait apparaître 5 zones d’infiltrabilité qui traduisent la possibilité d’infiltration de l’eau dans le sol (blanc, vert foncé, vert moyen, vert pâle et jaune pâle):
Il ressort de cette cartographie le zonage suivant :
- une zone à l’est et au nord-est du territoire, avec des sols moyennement à peu perméables, dans laquelle l’infiltration est possible avec deux contraintes d’importance moyenne (CIM) au maximum,
- une zone concernant le sud du territoire, avec des sols moyennement à peu perméables, dans laquelle l’infiltration est possible avec deux contraintes d’importance moyenne (CIM) au maximum,
- une zone à l’ouest du territoire, caractérisée par la présence de sols très perméables, dans laquelle l’infiltration est possible avec deux contraintes d’importance moyenne (CIM) au maximum.
Les perspectives
La réflexion menée par le Cerema sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de la Rochelle a été enrichie par un travail d’analyse bibliographique et des retours d’expériences d’autres collectivités.
Le travail réalisé par le Cerema permet à la Communauté d’Agglomération de la Rochelle de disposer d’une cartographie du potentiel d’infiltration de ses sols. Ce travail pourra être poursuivi au travers de différentes actions : densifier le nombre de sondages pédologiques pour enrichir la précision de l’analyse, dialoguer avec les usagers des espaces concernés pour proposer des solutions d’infiltration associées éventuellement à d’autres techniques de rétention à la source s’insérant dans le projet d’aménagement, travailler en collaboration avec les acteurs du territoire.