28 mars 2019
Centre-ville de Yaoundé
Gilles van Leeuwen
Le Cerema a mené une étude pour le compte de l’Agence Française de Développement, qui accompagne le projet Yaoundé Cœur de Ville, un panel d’actions portant sur la mobilité. Cette étude a été menée sur trois carrefours importants, pour finaliser sur le plan de la sécurité routière un document qui servira de base à l’appel d’offres international destiné à concevoir un projet autour de ces carrefours.

La sécurité routière aux carrefours : une prise en compte de tous les usagers

L’AFD est missionnée pour accompagner le projet Yaoundé Cœur de Ville, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de circulation et de mobilité dans la ville et notamment le centre-ville, dans le cadre du Plan de Mobilité Urbaine Soutenable qui est en cours d’élaboration. Trois carrefours critiques sur des axes importants doivent être réaménagés, et un appel d’offres doit être lancé auprès de bureaux d’études internationaux.

Pour passer cet appel d’offres, un document appelé « Termes de Référence » (TDR) doit être réalisé. Le Cerema a été sollicité pour effectuer la relecture des TDR pour les aspects liés à la sécurité routière lors de la phase études, cela afin que le prestataire qui sera retenu intègre parfaitement la sécurité routière.

Le Cerema, spécialiste en matière de doctrine liée à la sécurité routière, s’est basé pour cela sur la réglementation française, et sur plusieurs guides techniques.

Un autre volet de cette mission consistait à effectuer un benchmark francophone des actions de communication à mener, compte tenu du projet, du contexte et des attendes formulées dans les TDR. Cela, en vue d’intégrer au projet un programme de sensibilisation des habitants et des autorités à la sécurité routière au niveau de la ville.

 

Les propositions du Cerema pour la sécurité routière et la sensibilisation

Route de Yaoundé
Yaoundé - CC-BY-SA Wikimedians of Cameroon User Group

Le Cerema a donc proposé des axes d’attention concernant la sécurité routière autour des trois carrefours :

  • La cohérence des aménagements à l’échelle d’un axe ou d’une zone,
  • La cohérence des aménagements avec l’espace public et la vie locale,
  • La prise en compte de la diversité des usagers, en particulier des piétons (trottoirs suffisamment dimensionnés, traversées piétonnes adaptées, accessibilité pour tous…) et des cyclistes.
  • Le choix du type de carrefour (avec ou sans feux, avec ou sans giratoire…) en fonction des impacts sur la sécurité routière pour les différents types d’usagers.
  • Concilier les enjeux de circulation et de sécurité,
  • Veiller à la géométrie des carrefours afin d’assurer la visibilité et la fluidité de la circulation, mais aussi de réduire la longueur des traversées.

Le Cerema a également évoqué la phase préalable de diagnostic de sécurité routière, afin de mettre en exergue les enjeux d’aménagement.

Cette analyse de la sécurité des déplacements peut se décomposer en trois phases :

  • Une analyse fine de l’accidentologie concernant les différents usagers
  • Une visite sur site pour relever les problématiques de visibilité, d’obstacles, de lisibilité des itinéraires
  • Une analyse détaillée des comportements des usagers, en approche et dans le carrefour.
Carrefour à Yaoundé
CC-BY-SA Wikimedians of Cameroon Users

D’autres actions portant sur la sécurité routière ont été recommandées, notamment effectuer des retours d’expérience à la suite des aménagements, réaliser une grille d’analyse de la prise en compte des critères de sécurité routière, effectuer des contrôles internes au bureau d’études pour vérifier la prise en compte de ces critères, mener un audit de sécurité routière, ou encore évaluer la mise en service des aménagements afin de mettre en exergue les évolutions positives ou négatives.

En matière de communication et de sensibilisation également, le Cerema a mené un benchmark d’actions menées dans des pays francophones, à destination de différents publics, et proposé des actions de formation, de communication et sensibilisation sous différentes formes : actions sur le terrain, actions ciblées sur les riverains, organisation de stands « sécurité routière » lors de forums ou manifestations, messages audio/vidéo sur Internet.