Les SDF : vers une politique de l’urgence sociale ?
Cet ouvrage se propose ainsi d'ausculter ce monde particulièrement complexe de l'intervention d'urgence à partir d'une étude comparative portant sur trois villes, Lyon, Grenoble et Orléans.
À intervalles réguliers, souvent au gré des crises et des saisons, les « SDF » occupent le devant de la scène médiatique suscitant de multiples réactions et mobilisations. L'abondance des réactions d'indignation face à ces « oubliés », la diversité des actions et des dispositifs bâtis dans l'urgence pour lutter contre la faim ou le froid et la présence nombreuse des associations et du secteur public fortement mobilisés semblent ainsi dessiner les contours d'un secteur d'intervention solidement structuré et opérationnel. Et pourtant, cette apparente solidité résonne contradictoirement avec à la fois son caractère répétitif
- pourquoi faut-il mobiliser dans l'urgence si le problème est identifié, récurrent et prévisible — et avec les images des sans-abri apparaissant le plus souvent seuls dans le froid, images que diffusent les journaux de vingt-heures.
- Est-on face à un secteur d'intervention solidement structuré et opérationnel comme le prouve la capacité de réaction apparente ou s'agit-il, au contraire, d'une sorte de « vide » que les images diffusées de sans-abri ne font que dénoncer ?
- Les actions menées à destination des « SDF » forment-elles un ensemble cohérent et stable ou sont-elles un assemblage de façade cachant une fragmentation, une dispersion voire une contradiction ?
- Et ces « SDF » sont-ils les mêmes pour tous ses intervenants ou, au contraire chacun dispose de sa propre définition, de son explication et de sa représentation ?
Cet ouvrage se propose ainsi d'ausculter ce monde particulièrement complexe de l'intervention d'urgence à partir d'une étude comparative portant sur trois villes, Lyon, Grenoble et Orléans.