Erosion côtière : Christophe Béchu présente les scénarios nationaux et les cartographies nationales, ainsi que les conséquences pour les territoires littoraux

Quelques semaines avant de présenter le Plan d’adaptation au changement climatique, M. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, rappelle les enjeux majeurs de l’adaptation de nos territoires littoraux face aux effets conjugués du recul du trait de côte et de l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique. 

Aujourd’hui les scénarios, données et cartes dont nous disposons grâce au Cerema sont révélateurs d’une nécessaire anticipation. Une réflexion doit être menée pour mesurer et organiser dès à présent la solidarité nationale afin d’anticiper collectivement des effets potentiellement déstabilisant du changement climatique sur nos littoraux. C’est le sens des travaux que mène le Conseil national du trait de côte réuni une nouvelle fois ce jeudi 4 avril. Ces travaux viendront alimenter le projet de troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3). 

 

Selon le Cerema, à l’échelle de l’hexagone ainsi que des départements et régions d’Outre-mer :

  • A 2028, un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du trait de côte, principalement des bâtiments résidentiels (300) et commerciaux (190). Ceux qui peuvent être estimés ont une valeur vénale d’environ 235 M€. A cette échéance, le Cerema a recensé les bâtiments situés à proximité immédiate du trait de côte et potentiellement exposés à un « recul évènementiel » : recul marqué lors de tempêtes, d’éboulements, etc. C’est un scénario probable : s’il ne signifie pas que tous les bâtiments partiront à la mer, ces bâtiments sont proches de zones en recul ou instables.

  • A 2100, ce sont 450 000 logements pour une valeur vénale de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur vénale de 8 Md€, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés si rien n’est fait. 2100 est un scénario d’inaction (disparition complète des structures de défense côtière et sur l’ennoiement progressif de toutes les zones topographiquement basses du littoral) . A cette échéance, le Cerema se base sur une estimation haute du GIEC et retient une hausse possible de 1m du niveau des mers et des Océans. Le phénomène ne cesse d’augmenter depuis le début du 20e siècle et ce phénomène devrait s’accélérer. 


 

Accédez aux études du Cerema

  • Projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national - Echéance à 5 ans : https://doc.cerema.fr/Default/doc/SYRACUSE/597423/projection-du-trait-de-cote-et-analyse-des-enjeux-au-niveau-national-echeance-a-5-ans
  • Projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national - Horizons 2050 et 2100 : https://doc.cerema.fr/Default/doc/SYRACUSE/597431/projection-du-trait-de-cote-et-analyse-des-enjeux-au-niveau-national-horizons-2050-et-2100
  • Cartes 2050 et 2100 : https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/evaluation-des-enjeux-exposes-au-recul-du-trait-de-a1608.html

 

Contexte et points d’attention 

Les rapports réalisés par le Cerema permettent de mieux appréhender l’érosion côtière à l’échelle de l’hexagone et des outre-mer (DROM). Pour rappel, l’indicateur national de l’érosion côtière produit par le Cerema indique que près de 20 % des côtes sont actuellement en recul, soit environ 900 km.

Ce travail a été réalisé spécifiquement pour les réflexions en cours du Comité national du trait de côte (CNTC) et notamment pour alimenter le rapport IGEDD-IGA paru le 8 mars dernier sur l’enjeu du financement des conséquences du recul du trait de côte. 

Si les chiffres paraissent précis et sont présentés par département dans les rapports, les résultats ne peuvent être interprétés qu’à l’échelle nationale. Ils doivent être considérés comme des ordres de grandeur et des tendances afin de nourrir les réflexions du CNTC. Ils ne sont pas pertinents à l’échelle infra-départementale.

Ces études nationales ne reposent pas sur une connaissance fine de mécanismes locaux d’érosion côtière et les résultats n’ont donc pas à se substituer aux connaissances en région, notamment les travaux en cours par certaines collectivités de cartographie locale d’exposition.

La valeur estimée est uniquement la valeur vénale actuelle des bâtiments (la valeur des murs et pas celle du fonds de commerce notamment).

Les travaux se poursuivront dans le cadre du PNACC 3 : mise à jour de l’indicateur national trait de côte, travail de connaissance des ouvrages littoraux, appui aux collectivités pour leur cartographie locale, etc.