Les bâtiments neufs sont amenés à représenter une part marginale du parc immobilier de l’État et des collectivités. La plupart des opérations de bâtiment concerneront donc des rénovations, adaptations, restructurations, réhabilitations.
Une accélération des rénovations avec le dispositif éco-énergie tertiaire
Le dispositif Éco-énergie tertiaire, paru en juillet 2020, oblige les maîtres d’ouvrage à agir concrètement sur leur patrimoine et à en attester selon des échéances données. Il est ainsi probable de voir le rythme des rénovations accélérer dans les mois à venir. Or, la quasi-totalité des rénovations se feront sur des bâtiments en exploitation, donc très probablement occupés, utilisés.
Dans les faits, peu de maîtres d’ouvrages ont la possibilité de délocaliser totalement leur activité pendant la réalisation des travaux, aussi devront-ils réaliser des opérations de bâtiment dites "en site occupé". Ce seront la plupart du temps, des opérations par phase avec resserrement ou délocalisation partielle des occupants et déménagements successifs, impliquant un fonctionnement des services en mode dégradé pendant la durée du chantier.
Associer les occupants des bâtiments
Mener la rénovation totale ou partielle d’un bâtiment est en soi un exercice compliqué, qui exige de la méthode et une certaine discipline dans le suivi de certaines étapes clefs (circonscription du périmètre de l’opération, diagnostics, prise en compte de la sécurité des acteurs, gestion des utilisateurs, articulation avec l’exploitation-maintenance…). Sans cela, ce type d’opération d’infrastructure amène quasiment toujours son lot de surprises, délais supplémentaires et surcoûts.
En particulier, l’association au projet des utilisateurs est le plus souvent vue comme une contrainte, un mal nécessaire plutôt qu’une ressource permettant d’améliorer la qualité du projet. Par manque de conviction ou par manque de méthode du maître d’ouvrage et de ses prestataires, l’association des occupants est le plus souvent réduite à son minimum.
Les maîtres d’ouvrage sont en conséquence souvent confrontés à tout un panel de dysfonctionnements, aléas voire accidents, allant du mécontentement prononcé des utilisateurs (conception de locaux inadaptés aux usages, nuisances de chantier, incompréhension des actions menées), à des interruptions plus ou moins longues de chantiers voire des risques d’accident (pénétration sur le chantier…).
Ainsi, l’association des occupants dès le démarrage et à toutes les phases constitue un enjeu primordial de la bonne réussite d’une opération de rénovation de bâtiment en site occupé.
A travers son étude, illustrée de retours d’expérience et articulée autour des différentes phases d’un projet, et au-delà des publications déjà produites sur le thème de la maîtrise d’ouvrage publique, le Cerema se propose de capitaliser les bonnes pratiques afin de mettre à disposition des maîtres d’ouvrage les clefs de réussite de leurs projets.
Contact
Julie Pouessel, chef de projet gestion de patrimoine immobilier : julie.pouessel@cerema.fr