Cet article fait partie du dossier : Dynamiques et évolutions du littoral : la synthèse des connaissances sur l'évolution du littoral
Voir les 14 actualités liées à ce dossierCe nouveau document qui présente les connaissances dans différents domaines sur le littoral d'Occitanie, permet de dresser un état des lieux sur l'évolution du littoral, propose une vision prospective, et souligne les domaines dans lesquels les données restent à compléter.
Il est construit autour de 5 chapitres:
- Le contexte physiographique : principales caractéristiques morphologiques du territoire fondées sur la géologie, la géomorphologie terrestre et marine et les habitats naturels participant à l’évolution du littoral.
- Les facteurs hydrodynamiques : principaux facteurs exogènes participant à la dynamique du littoral tels que les paramètres climatiques atmosphériques et océaniques, les niveaux marins, les vagues ou états de mer et l’hydrologie des principaux cours d’eau.
- Les données sédimentologiques : nature et répartition des sédiments sur les côtes et les fonds marins, ainsi que leurs mouvements dans le profil de plage ou le long du littoral.
- Impact des activités anthropiques : principaux aménagements réalisés sur les côtes et leur impact sur l’évolution du littoral, ainsi que les mesures prises pour limiter ces impacts.
- Evolution du littoral et des fonds : bilan des tendances passées d’évolution du littoral et des fonds, ainsi que les mouvements sédimentaires ponctuels liés au passage d’événements tempétueux morphogènes.
Chaque partie spécifique du littoral est présentée dans les différents chapitres.
Un littoral à la dynamique complexe sous pression de l'urbanisation
La province sédimentaire qui s’étend sur environ 400 kilomètres de la frontière espagnole à Port-de-Bouc se caractérise par la diversité de ses paysages (grandes plages sableuses, lidos entre la mer et les étangs, caps rocheux, la grande réserve naturelle de Camargue), par ses stations balnéaires et par ses infrastructures portuaires (Port-Vendres, Port-La-Nouvelle, Sète et Fos-sur-Mer pour les plus importantes).
Toute la province est caractérisée par un régime microtidal : la côte sud de la province est marquée par une côte rocheuse sur 10% du linéaire composée de plages de poche, le reste des côtes de la province se présente pour 80% sous la forme de longues étendues sableuses entrecoupées de caps rocheux et de vastes étangs littoraux.
L’urbanisation massive qui couvre 10% du littoral et le développement économique et touristique du littoral de la province ont une histoire récente, datant de la moitié du XXe siècle. Par ailleurs la construction des digues de protection des ports de plaisance et de fixation des graus a fortement contrarié l’évolution naturelle des grandes étendues sableuses, notamment dans les secteurs à fort transit sédimentaire (qui sont détaillés dans le chapitre 4).
Le littoral de l'Occitanie est un milieu en constante évolution qui présente différents types d'habitants naturels, marins comme côtiers. La gestion de ce territoire est d’autant plus complexe que sa dynamique naturelle est perturbée par d’importants aménagements humains, notamment au niveau des ports et des stations balnéaires. Une importante pression liée à l'urbanisation est présente, notamment sur la partie de cordon littoral sableux.
Les aménagements humains présents sur ce littoral sont de quatre types:
- des ouvrages s'avançant vers le large comme des ports de plaisance, entraînant une érosion aux abords,
- des ouvrages de défense frontale en haut de plage pour protéger une route, une voie ferrée, des habitations, qui accélèrent l'érosion des plages,
- les cordons dunaires qui sont dégradés par la circulation des piétons ou des véhicules,
- les extractions et aménagements le long des rivières et de leurs affluents, qui réduisent les apports solides jusqu'à la mer.
L'évolution du littoral dans le contexte du changement climatique
La dernière partie du document est consacrée à l'évolution du littoral, à partir de l'étude du trait de côte, qui fixe la limite entre la terre et la mer. Le littoral de ce territoire est mobile en raison des mouvements de sédiments
Des points de calcul ont été placés tout au long du littoral en l'absence d'ouvrages ou d'aménagements côtiers, afin de déterminer si le trait de côte avance, recule ou reste stable. Ce travail a fait apparaître que :
- 20% du linéaire évolue de manière non perceptibles, en-deçà de 10 cm par an.
- 34% des plages avancent, dont 6% avancent de plus de 3 mètres par an.
- 46% du linéaire recule, dont 27% de plus de 50 cm par an.
La moitié des côtes d’accumulation vaseuse et sableuse ou sablovaseuse est en érosion, un phénomène qui s'est accéléré avec l'artificialisation du littoral depuis les années 1950, tandis que les falaises et façades rocheuses sont stables.
Un facteur important de l'érosion sur ce littoral est la baisse des apports en sédiments issus des fleuves et de leurs affluents.
Il est difficile d'évaluer l'impact précis du changement climatique sur la position du trait de côte: en raison des redistributions
des stocks sédimentaires actuellement actifs ou qui le deviendraient, il est impossible de garantir que les zones actuellement en érosion ou en sédimentation naturelle (les baies et estuaires) le seront toujours dans un siècle.
Il est toutefois probable qu’en cas d’élévation rapide du niveau de la mer, les systèmes côtiers ne disposeront pas d’un temps
suffisant pour s’adapter. Le changement climatique doit donc être pris en compte afin d'adapter au mieux les territoires et de réduire leur vulnérabilité.
Pour accéder au document et à l'atlas cartographique :
Dans le dossier Dynamiques et évolutions du littoral : la synthèse des connaissances sur l'évolution du littoral