28 juillet 2020
Dispositif d'accueil permettant à une personne malentendante d'entendre la voix de la bibliothécaire dans un combiné dédié
Arnaud Bouissou / Terra
La déficience auditive et les difficultés qu’elle entraîne sont encore méconnues par les décideurs et les concepteurs qui peinent, par conséquent, à les prendre en compte dans l’aménagement de la chaîne du déplacement. Elles sont pourtant nombreuses, comme le sont les pistes pour améliorer l’accessibilité du cadre de vie pour celles et ceux qui entendent mal ou n’entendent pas.

 

L’article 2 de la loi du 11 février 2005 précise que le handicap peut trouver son origine dans des altérations "d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques". Parmi les déficiences sensorielles, la déficience auditive et les difficultés qu’elle entraîne sont encore méconnues par les décideurs et les concepteurs qui peinent, par conséquent, à les prendre en compte dans l’aménagement de la chaîne du déplacement.

 

Mieux connaître le handicap auditif pour mieux répondre aux besoins

premiere page de la ficheCes difficultés sont pourtant nombreuses, comme le sont les pistes pour améliorer l’accessibilité du cadre de vie pour celles et ceux qui entendent mal ou n’entendent pas. La 5e fiche publiée par le Cerema dans sa série "Handicaps et usages" a pour objectif de présenter les éléments essentiels de connaissance sur ce handicap. Elle aborde également les préconisations techniques ou organisationnelles à mettre en oeuvre dans le cadre de l’aménagement de la chaîne du déplacement, afin de supprimer ou d’atténuer les difficultés rencontrées par les personnes concernées.

Afin de garantir l’accès aux diverses activités de la ville, une approche globale de l’accessibilité est nécessaire à toutes les échelles et avec tous les acteurs impliqués dans la planification et la conception de la ville.

La législation fait ainsi obligation d’organiser la mise en accessibilité de la "chaîne du déplacement" dans sa continuité. Cette notion intègre le cadre bâti, la voirie, les aménagements des espaces publics, les transports et leur intermodalité.

Pour permettre l’accès aux prestations et aménités urbaines, d’autres dimensions entrent également en ligne de compte telles que l’adaptation de l’offre culturelle ou des pratiques sportives par exemple. Néanmoins, ces aspects sortent du champ de l’accessibilité du cadre de vie et ne sont donc pas traités dans le cadre de cette fiche.

 

Une diversité de problématiques pour les personnes sourdes et malentendantes

Après avoir battu en brèche l'idée reçue selon laquelle la déficience auditive est peu répandue dans la population (en fait jusqu'à 16% de la population serait concernée selon la définition retenue), une première partie de cette fiche présente la diversité des déficiences auditives et des situations rencontrées au sein de la population dite "sourde et malentendante".

La seconde partie est consacrée à l'identification des situations de handicap que sont susceptibles de rencontrer les personnes sourdes ou malentendantes au quotidien, tout au long de la chaîne du déplacement. Et la troisième partie explore les différentes pistes de solutions à mettre en oeuvre tout au long de cette chaîne pour améliorer l'accessibilité en faveur du public concerné et, in fine de tous.

Car, s'il est connu que les difficultés des personnes en fauteuil roulant révèlent aussi, de manière exacerbée, celles des parents avec poussettes, des voyageurs encombrés ou encore des livreurs, de même les situations de handicap rencontrées par les personnes ayant une déficience auditive nous éclairent sur les difficultés rencontrées par :

  • les personnes âgées perdant l’audition (presbyacousie),
  • les touristes ne parlant pas notre langue,
  • les personnes distraites ou au téléphone, écoutant de la musique ou placées dans un environnement bruyant (cabine d’un avion, rue bruyante, métro, marchés, parcs d’attraction…) ou au voisinage de dangers silencieux (véhicules électriques, vélos, trottinettes…).

Ainsi, au-delà des chiffres, on peut considérer que chacun est ou sera amené à bénéficier des progrès en matière de conception, d’aménagement ou de communication réalisés pour améliorer l’accessibilité aux personnes sourdes ou malentendantes.