15 mai 2019
Vue panoramique de Paris avec la tour Eiffel
Wikimedia Commons
Deux jours de formation consacrés à la résilience ont été organisés pour 25 cadres de la Ville de Paris, par le Cerema. Une formation destinée à comprendre l’approche de la résilience pour un territoire, et comment définir des solutions résilientes, qui sera formalisée et adaptée à d’autres territoires.

Cette première formation intra entreprise s’est déroulée sur deux jours, les 11 et 12 avril. Destinée à 25 cadres de la ville de Paris issus de différents domaines (urbanisme, social, santé, finances,…), elle a permis de travailler l’approche résiliente sur un cas pratique, celui du village olympique pour les JO de 2024.

 

La résilience, une approche souple et en mouvement

Formation résilience : vue d'un groupe au travail
Crédit : Aurélie Froville- Ville de Paris

Le premier jour, Sébastien Maire, Délégué Général à Transition Ecologique et à la Résilience, a présenté la stratégie de résilience développée par la Ville de Paris, avec un focus sur la démarche Cour d’école oasis. 

La stratégie de résilience de la Ville de Paris a pour objectif "d’engager progressivement la Ville de Paris et ses partenaires dans une évolution de leur fonctionnement, de leur façon de penser et de concevoir les politiques et les projets, pour rendre le territoire plus souple, plus réactif, pour faire face le mieux possible aux nouveaux enjeux urbains", explique Sébastien Maire dans l’introduction du document stratégique.

La démarche de cours d’école Oasis lancée en septembre 2018, vise à adapter les écoles au changement climatique en les transformant en îlots de fraîcheur, à l’inverse des îlots de chaleur urbains qui augmentent les températures en été. Menée dans le cadre de la stratégie de résilience de la Ville de Paris, elle part du constat que les cours des écoles et des collèges sont des leviers importants d’adaptation : elles représentent plus de 70 hectares de surface et sont réparties de manière homogène sur le territoire.

L’après-midi, les participants ont mené une étude de cas, sur la question de la résilience du village olympique. Est-il résilient ? Comment peut-il l’être davantage ? Quels sont les points de vigilance ?

Des propositions ont été formulées, pour améliorer la résilience du village et de ses alentours. Sur base de différents documents, un diagnostic de résilience du village a été dressé, pour déterminer les concepts que les participants mettaient derrière la notion de résilience.

 

Une méthode pour apporter des solutions résilientes

Vue d'une série de post-its sur un tableau
Crédit : Aurélie Froville- Ville de Paris

Le deuxième jour a débuté par une conférence de Nicolas Beaurez, directeur de projet au Cerema, sur la résilience. Il a expliqué pourquoi ce concept est aujourd’hui de plus en plus présent, dans un contexte d’accélération de la consommation de ressources, de changement climatique, de la disparition de la biodiversité… Pour toutes raisons il est aujourd’hui indispensable de parler de résilience dans les territoires, de manière à ne pas aggraver la situation et à permettre leur adaptation aux changements déjà bien réels.

L’idée était aussi d’aborder les outils, les leviers de résilience, en approfondissant l’étude du village olympique, de manière à prioriser les risques potentiels, à développer des scénarios qui permettent de comprendre les effets dominos, et les conséquences de ces effets en chaîne sur chacun des acteurs. Par exemple dans le contexte d’une canicule, des mesures de lutte contre la pollution telles que la régulation du trafic peuvent entraîner une surcharge des réseaux de transports en commun.

L’après-midi a été consacrée à trouver des réponses à travers les leviers de résilience, et à déterminer un panel d’actions cohérentes. Dans le cas du village olympique, les participants ont beaucoup travaillé sur le levier de l’inclusivité, qui est apparu comme essentiel pour une approche résiliente, dans un territoire où 40% des jeunes sont au chômage. Pour les participants, le village olympique doit s’insérer dans un tissu socio-économique, et cela passe par la mise en œuvre d’une dynamique avec la participation du plus grand nombre dans le projet.

Les solutions qui ont été dégagées ont ensuite été présentées à un représentant de Solideo, l’entreprise chargée de la construction du village olympique.

 

Quelles suites ?

Intervenant lors de l'atelier

Cette formation était un "prototype", dont les résultats sont encourageants et pourront servir à d’autres collectivités. La formation devrait être affinée, et adaptée aux publics selon qu’il soit débutant ou déjà spécialiste en matière de résilience.

Par exemple, une première journée, destinée principalement à sensibiliser et acculturer les participants à la notion de résilience, pourrait être complétée par une journée d’approfondissement, qui permettrait de travailler sur les outils opérationnels.

Des sessions plus spécifiques pourraient aussi être imaginées sur des thématiques plus précises (santé – environnement, nature en ville…).

Par ailleurs, la méthode qui permet de développer des solutions résilientes à partir d’un diagnostic devra sans doute s’appuyer sur des outils encore plus ergonomiques permettant à chaque participant de pouvoir les utiliser facilement. La plupart de ces outils sont en cours de développement et pourront être testés très prochainement.