La matinée technique EEE avait pour but d’initier une mise en relation des différents acteurs du territoire pour une information générale sur le contexte actuel en Hauts-de-France, une meilleure coordination des actions et un partage des expériences. Plus de 70 participants, représentants des services de l’Etat (DREAL, DDTM…), d’établissements publics (VNF, ONF, SNCF réseaux…) ou de collectivités territoriales (Région, département, Métropole Européenne de Lille, ville de Lille, Communauté d’Agglomération de la Porte du Hainaut…) gestionnaires d’espaces naturels, mais aussi d’associations (GON, CBNBL, CPIE…) ou de structures privées (Eiffage, Ecosphere…) étaient présents pour échanger sur les solutions à apporter aux problèmes posés par les EEE.
Après des rappels introductifs sur le contexte régional en Hauts-de-France, trois volets ont été développés :
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Le contexte réglementaire et les outils à disposition au niveau national
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La définition d’une stratégie de lutte contre les EEE
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Les moyens de lutte mis en œuvre contre les EEE
Définitions, contexte et outils
Espèces végétales exotiques envahissantes
Benoît Delangue, chargé de missions scientifiques au Conservatoire botanique national de Bailleul, est intervenu sur des généralités sur les espèces végétales, afin de rappeler ce qui définit une espèce exotique et quels sont les facteurs qui en font une espèce envahissante. Il a également rappelé leurs impacts sur les écosystèmes, sur les activités humaines (économie et santé), ainsi que le rôle du CBNBL dans la connaissance de ces espèces.
La matinée a également été l’occasion de remettre à disposition des participants le guide des EEE du Nord-ouest de la France.
Liens utiles:
https://www.cbnbl.org/intervention-lors-dune-demie-journee-technique-especes-exotiques-envahissantes
https://www.cbnbl.org/plantes-exotiques-envahissantes-du-nord-ouest-france-0
Espèces animales exotiques envahissantes
Robin Quevillart, chargé de projets au Groupe ornithologique et naturaliste du Nord, a complété la présentation précédente par un pendant sur les espèces animales. Il a notamment abordé la répartition des espèces, les acteurs touchés par la problématique, et les actions mises en œuvre pour la connaissance et la lutte contre les espèces animales, et a conclu en présentant les perspectives d’organisation dans cette lutte, tant au niveau régional qu’au niveau national.
Lien utile : https://gon.fr/gon/
Politique relative aux EEE
François Delaquaize, chargé de mission EEE au Ministère de la Transition écologique et solidaire, a rappelé le contexte réglementaire pour la surveillance et les actions de lutte contre les EEE aux niveaux européen et national, et a présenté la stratégie nationale relative aux EEE. Il a ainsi souligné l’importance de la coordination des réglementations et des actions, mais aussi les différents questionnements (économiques, politiques, scientifiques ou sociétaux) vis-à-vis des actions de lutte.
Liens utiles :
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes
http://www.fcbn.fr/action/especes-exotiques-envahissantes
Centre de ressources EEE
Doriane Blottière, chargée de mission EEE au comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), a présenté un nouvel outil d’appui à la gestion des invasions biologiques : le centre de ressources EEE. Il s’agit d’un centre de ressource issu de l’évolution du groupe de travail « Invasions biologiques en milieux aquatiques », élargi aux milieux terrestres, qui a été lancé officiellement en décembre 2018. Ses objectifs sont d’appuyer les acteurs gestionnaires d’EEE par le conseil, la formation, la mise en réseau et la création de documents et d’outils.
Ressources :
http://especes-exotiques-envahissantes.fr
Pour toute question, inscription à la lettre d’information, recevoir des exemplaires imprimés des publications : doriane.blottiere@uicn.fr ; emmanuelle.sarat@uicn.fr
Stratégie de gestion des EEE
Hiérarchisation des espèces exotiques envahissantes
Nathalie Delatre, chargée de mission scientifique au Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, a présenté une méthode à appliquer pour la hiérarchisation des espèces animales, en raison de l’impossibilité d’intervenir sur l’ensemble des 80 espèces recensées (2010). Une méthode belge a été retenue (méthode ISEIA), qui prend en compte l’impact environnemental de l’espèce et son niveau d’invasion, afin de comparer les espèces entre elles et d’orienter les actions à mener.
Ressources :
Diagnostic pour la lutte contre les EEE végétales dans le valenciennois
Sébastien Touzé, responsable de la Direction du développement durable à la CA de la Porte du Hainaut, et Adrien Debrie, chargé d’études botaniste chez Auddicé environnement, ont détaillé la méthode utilisée pour mettre en place un plan de lutte contre des EEE végétales.
L’étude opérationnelle mise en œuvre est composée d’une phase d’état des lieux des plantes invasives, ayant permis, à l’aide de partenaires dans le cadre d’un groupe technique, de déterminer les espèces prioritaires ainsi que l’ensemble de tests dit innovants in situ (ex. : cryothérapie, pâturage aquatique par des canards, injection d’eau salée, etc.) devant être suivis au cours de la seconde phase.
A partir des analyses et constatations sur le terrain, une communication sera prévue pour diffuser les résultats tout en apportant des recommandations de bonnes pratiques afin de ne pas participer à la prolifération des espèces invasives végétales.
Moyens de lutte efficaces et innovants contre les EEE
Intervention de lutte contre le Rat musqué
Sylvie Barois, responsable environnement à la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) Nord Pas-de-Calais, a présenté les enjeux liés à la prolifération des rats musqués (destruction des berges, consommation des cultures aux abords des berges, transmission de la leptospirose qui est une maladie mortelle chez l'Homme)., ainsi que les techniques de piégeage utilisées pour tenter de maîtriser les populations. Elle a également présenté le rôle de la FREDON et des différents GDON dans la surveillance, la mise en œuvre et la coordination de la lutte contre cette espèce.
Ressources
https://www.smageaa.fr/wp-content/uploads/2017/02/Guide_techniqueBD.pdf
Lutte contre la Renouée du Japon
Thibaud Asset, chargé de mission Innovation et Environnement à la direction territoriale Nord Pas-de-Calais de Voies Navigables de France (VNF), a présenté un retour sur les expérimentations mises en œuvre pour lutter contre la Renouée du Japon. VNF a pour mission (entre autres) de préserver la biodiversité et la continuité écologique afin de conserver le patrimoine et de valoriser le domaine public fluvial.
Pour ce faire, la direction territoriale Nord Pas-de-Calais a déjà mis en place des actions de veille et de prévention à l’aide des acteurs de la gestion des EEE de la région (CBNBl, Agence de l’Eau Artois Picardie, CPIE, ex-DIREN). Elle a ensuite fait le choix de tester six techniques de lutte contre la Renouée du Japon : Ces différents protocoles sont en cours mais ont déjà permis certaines analyses quant aux enjeux à prendre en compte lors de leur mise en œuvre (accessibilité, coûts, financements, dégradations, impacts sur le milieu).
Ressources :
http://www.nordpasdecalais.vnf.fr
http://www.s3pi-hcd.fr/sites/default/files/commissions/Presentation_VNF.pdf
Epuisement des renouées asiatiques par fauche répétée
Mitra Tehranchi, chargée de projets Filières et Métiers au sein de l’entreprise Noremat, représentant l’association Synergie Plantes Invasives Grand Est (SPIGEst), a présenté les travaux de ce groupement sur l’impact de la fauche répétée des renouées asiatique sur leur développement.
D’après une étude de Plante & Cité (2016), le fauchage est la technique de lutte la plus utilisée sur les renouées par les gestionnaires. Or, de nombreux témoignages et recommandations déconseillent cette pratique, sous couvert du principe de précaution, mais bien souvent ces assertions sont assez peu étayées scientifiquement.
Des ont donc été conduites dans le cadre de l’association SPIGEst, en s’appuyant sur la littérature scientifique et un protocole de suivi terrain. L’effet d’un fauchage fréquent (toutes les 5 ou 10 semaines), du broyage et de la collecte des tiges permet ainsi de faire baisser drastiquement les nuisances de la plante liées à sa taille (visibilité routière, accès pour la surveillance, etc.) et à l’accaparement des ressources. Cette régularité de fauchage force la plante à puiser dans ses ressources, sans pour autant lui laisser l’opportunité de les reconstituer. Ainsi la plante régresse, permettant d’envisager l’implantation d’un couvert végétal compétitif adapté au milieu, dans le but de recoloniser l’espace.
La valorisation des résidus broyés de renouée a été réalisée avec succès et en toute sécurité en méthanisation.
Ressources : https://spigestinvasives.com/
Pour toute demande d’information : contact@spigestinvasives.com