Deux experts en matière de "qualité de l'air et bâtiment" se sont rendus à Point-à-Pitre en Guadeloupe du 15 au 21 mars 2018 pour diagnostiquer le bâtiment et évaluer les nuisances en termes de qualité de l’air, l’un ayant des compétences en qualité de l’air et l’autre dans les systèmes de ventilation. Du matériel de mesure a été emporté afin de réaliser les premières mesures de qualité de l’air sur place.
L’objectif de la mission était de fournir un avis argumenté sur les risques encourus par les patients et le personnel à maintenir en fonctionnement le CHU et certains de ses services d’une part et d’autre part sur les mesures à prendre pour préserver leur santé dans ce contexte.
Un groupe d’experts constitué pour expertiser le CHU à l’interface Santé-Bâtiment
Suite à un incendie survenu le 28 novembre 2017 au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre ayant conduit à l’évacuation totale de l’hôpital et consécutivement aux symptomatologies ressenties par une partie du personnel de l’hôpital après réintégration des locaux, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de la Guadeloupe a mis en place une cellule de veille épidémiologique dont le pilotage a été confié à la Cellule Interrégionale et Régionale d’Épidémiologie (CIRE). Une cellule de coordination interdisciplinaire, pilotée par le CHU de Guadeloupe, a été créée le 22 février 2018 .
Dans un premier temps, la DGOS a contacté le Cerema souhaitant disposer d’une liste d’experts de la métropole pour aider la cellule de coordination interdisciplinaire.
Une équipe d’experts du Cerema en capacité d'intervenir, sur les compétences Ventilation/Bâtiment/Environnement Santé s’est immédiatement constituée regroupant des experts des Cerema Nord-Picardie, Méditerranée, Centre-Est, Ouest, sous pilotage du Cerema Nord-Picardie expérimenté dans les missions urgentes qualité de l’air intérieur (cas des Syndromes de Bâtiments Malsains par ex).
Une expertise réalisée sur place
Début mars, à la demande de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de la Guadeloupe et de la DGOS, une première mission a été confiée au Cerema, avec pour objectif de mener une expertise Bâtiment-Santé sur place, destinée à la cellule interdisciplinaire en tant qu’aide à la décision.
Le contenu de la mission était le suivant :
-
Étudier le système d’aération : ventilation du CHU ;
-
Observer l’état des installations existantes, leur entretien et les modifications générées par l’incendie ;
-
Évaluer les risques potentiels ou avérés encourus par les patients et le personnel du CHU
Deux experts du Cerema, un chargé d’études air et santé, référent national sur l’évaluation et la mesure de la qualité de l’air (intérieur et extérieur), et un chargé d’études en thermique et qualité de la construction, contrôleur du respect des règles de construction (CRC), référent national en ventilation, se sont rendus sur place du 15 au 21 mars 2018 pour réaliser la mission d’expertise.
Les experts du Cerema ont pu accéder aux locaux afin d’en diagnostiquer l’état, soit, à la zone incendiée et aux différentes zones techniques impactées par les conséquences de l’incendie.
Ils ont pu échanger avec différents acteurs locaux, entreprises et services déconcentrées (ARS, bureau d’ingénierie, services techniques du CHU, cellule de coordination interdisciplinaire, personnel médical) qui travaillent actuellement au plan d'actions de réorganisation du CHU et de l'offre de soins en Guadeloupe.
Présents sur le terrain, ils ont par ailleurs été aidés de l’appui de la cellule d’expertise Cerema restés en métropole. À l’issue de l’expertise sur place, ils ont été reçus par la directrice générale de l’ARS afin de fournir les premières conclusions de l’expertise.
Un rapport spécifiant 11 préconisations a ensuite été transmis à l’ARS et au CHU, l’issue de l’expertise sur place et d’un travail collectif de l’ensemble des experts Cerema.
Les propositions de pistes d’amélioration portées par le Cerema, conformément à la commande, sont :
-
des actions sur le bâti, les installations, les produits et les pratiques ;
-
la résorption des dysfonctionnements constatés ;
-
l’identification claire des priorités ;
-
la programmation des actions nécessitant peu d’investissement.
Les actions simples et les moins coûteuses possibles ont été privilégiées, mais d’autres solutions lourdes ont également été proposées comme des travaux ou des installations/remplacements d’équipement.