14 novembre 2024
couverture
Cerema
Les quatre premières fiches de cette série sont parues. Elles portent sur la réutilisation des eaux usées traitées en agriculture, pour préserver le milieu récepteur, avec une expérience menée à Château-Renault par deux agriculteurs, sur des économies de l'eau dans les espaces verts et les bâtiments communaux à Mérignac et sur l'optimisation de l'arrosage des espaces verts.


L’économie et le partage des ressources constituent une priorité de la politique de l’eau. Les espaces urbains offrent un potentiel d’économies et aussi un gisement de ressources alternatives en eau. Pour impulser des changements de pratiques, les collectivités ont un rôle-clé à jouer.

Cette série de fiches vise à partager des connaissances, des expériences, des méthodes et des outils.

 

Optimiser l'arrosage des espaces verts

Parc à nanterre avec des bassins filtrants pour renouveler l'eau de la Seine
Parc à Nanterre - Laurent Mignaux - TERRA

L'arrosage des parcs publics est amené à augmenter pour maintenir leur qualité dans un contexte de changement climatique, et on observe que la préservation des ressources en eau est un enjeu dans un nombre croissant de territoires. De plus en plus de communes s'engagent dans une démarche d’économies de la ressource en eau, dont la première étape est d'analyser les consommations en eau.

Cette fiche propose des éléments de cadrage aux collectivités pour mettre en oeuvre une stratégie de réduction des consommations d'eau au niveau des espaces verts de différents types, stratégie qui nécessite une collaboration étroite entre les élus et les services techniques.

Sur un même territoire, une diversité d'espaces verts peut exister, si bien qu'il est essentiel de connaître le patrimoine d’espaces verts et ses gestionnaires avant d'engager une réflexion.

En France, les espaces verts publics représentent une surface de 29 000 à 35 000 hectares, avec une consommation moyenne de 248 litres par mètre carré et par an. 91% de l'eau utilisée est de l'eau potable issue du réseau de distribution (chiffres de 2013): il existe donc une forte marge de réduction les prélèvements sur la ressource en eau.

Pour pouvoir adapter l'arrosage aux besoins en eau de la végétation, il faut estimer leur besoin en eau pour arroser le moins possible, et sélectionner la technique d'arrosage la moins consommatrice.

Cette fiche précise les différentes étapes d'une démarche de réduction de la consommation d'eau, depuis le cadrage de la démarche, jusqu'au suivi. Il est important que la démarche associe les différents acteurs impliqués dans la question de l'arrosage des espaces verts, dans une équipe projet transversale. Le diagnostic comprend la collecte des données nécessaires à la connaissance des consommations des espaces verts et de leurs usages (parc, rond-point, abords bâtis…). Il est complété par un état des lieux des équipements d’arrosage et des pratiques des services ainsi que par l'identification des besoins futurs en eau.

A partir de ces éléments, une stratégie peut être définie, et viser différents objectifs, comme:

  • Apporter la juste dose d’arrosage,
  • Améliorer la connaissance de chaque poste de consommation,
  • Réduire les plus gros postes de consommation,
  • Faire évoluer les pratiques des services et inciter les gestionnaires et propriétaires privés à agir en les accompagnant.

     

Utiliser les eaux usées traitées en contexte insulaire

Paysage de l’île, plage et plaine agricole de la Courtade (source : Cerema)La fiche technique traite de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) sur l'île méditerranéenne de Porquerolles, exemple pionnier de gestion durable de l'eau en milieu insulaire. 

Depuis des années, Porquerolles fait face à une pénurie chronique d'eau potable, accentuée en période touristique et par les besoins agricoles. Afin d'irriguer ses vergers conservatoires, la collectivité utilise les eaux usées traitées par sa station d'épuration, y compris en période estivale, pour irriguer 17 hectares de vergers conservatoires. Ce traitement s’appuie sur un lagunage naturel, dont trois bassins qui assurent une purification progressive via l’action des plantes et des UV solaires.

Le projet présente de multiples bénéfices : limitation des prélèvements sur les nappes phréatiques, stabilisation de la consommation d'eau depuis 2004, préservation des milieux sensibles, et soutien d'une biodiversité unique autour des lagunes. Géré et financé par le Parc national de Port-Cros, ce dispositif implique différents acteurs (Conservatoire de botanique, métropole en charge de la station d'épuration, collectivités, associations) favorise l'économie circulaire et intègre des initiatives d'insertion sociale pour l'entretien des vergers. 

Cette expérience, enrichie durant 40 ans, illustre une solution innovante et durable pour les îles en matière de gestion de l'eau.

 

Réutiliser l’eau en agriculture pour préserver le milieu naturel

arrosage d'un champ de cerealesRéutiliser les eaux usées en sortie de station d’épuration pour préserver le milieu naturel, une idée saugrenue ? Pas vraiment, car lorsque celui-ci est particulièrement vulnérable, éviter un rejet bénéficie à la rivière et aux usagers des eaux traitées.

Pourtant cette possibilité est encore peu explorée en France, même si elle a été offerte dès 1991 par la directive européenne Eaux Résiduaires Urbaines. C’est cette option qu’ont suggérée les services de l’État d’Indre-et-Loire, garant de la qualité de la rivière Brenne, aux élus de Château-Renault qui devaient reconstruire leur station d’épuration.

Deux agriculteurs ont saisi l’opportunité d’irriguer leurs cultures céréalières avec ces eaux : ils les réutilisent en totalité de mai à octobre, s’affranchissant ainsi des caprices du climat. Les acteurs du projet disposent à présent de cinq années de recul.

Cette fiche présente l’expérience, de la genèse du projet jusqu’au stockage et au transport des eaux. Elle présente les modalités de réutilisation de l’eau traitée, la réglementation en vigueur, le modèle économique…

 

Economiser l'eau dans les espaces verts et les bâtiments communaux à Mérignac

Hotel de ville de merignac
CC-BY-SA Wikimedia Commons

 

La troisième fiche présente l’expérience de la ville de Mérignac, qui a mené un projet visant à la fois à préserver les ressources, réduire sa facture d’eau et sensibiliser les usagers.

Le département de la Gironde -où se trouve Mérignac- est confronté à l’accroissement des prélèvements dans les nappes profondes. En 2003, les élus ont saisi ’opportunité du lancement de leur Agenda 21 pour faire de la maîtrise des consommations une mesure concrète de leur engagement dans le développement durable.

En dix ans, la ville a réduit ses consommations d’eau potable de 230 000 à 170 000 m3 par an en agissant dans ses espaces verts et ses bâtiments et en diversifiant ses ressources en eau. Elle a aussi mobilisé ses habitants en distribuant gratuitement plus de 8 000 kits hydroéconomes, en partenariat avec le département et le syndicat mixte de gestion des ressources en eau de Gironde (SMEGREG).

Cette expérience illustre également un nouveau métier de la transition écologique : l’économe de flux…

Cette fiche explique comment est née la démarche d’économie d’eau à Mérignac, les actions mises en œuvre , la manière dont les résultats sont mesurés et revient sur les enseignements tirés de la démarche.

 

Les 6 autres fiches à paraître :

  • Fiche n° 1 : L’essentiel sur les économies et le partage des ressources en eau
  • Fiche n° 4 : Optimiser la gestion de l’eau dans les jardins collectifs
  • Fiche n° 5 : L’expérience de Perpignan pour économiser l’eau dans son patrimoine
  • Fiche n° 8 : Arroser les espaces verts avec des eaux usées traitées : le cas du SIVOM des Maures
  • Fiche n° 9 : Irriguer des cultures avec les eaux usées traitées : le cas de Clermont-Ferrand
  • Fiche n° 10 : Réutiliser les eaux usées traitées : le panorama français