À l’origine, une convention
Dans le cadre de la convention signée avec le soutien de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), l’ESITC de Caen, le Cerema et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) en vue de construire et d’exploiter un canal à houle, le Cerema Eau, mer et fleuves (EMF) pourra bénéficier dans les 15 prochaines années d’une utilisation du canal 3 mois dans l’année. Il permettra ainsi de réaliser des études propres au Cerema, pour le compte de tiers, mais également pour l’enseignement.
Un projet ambitieux pour les enjeux liés au réchauffement climatique
Le projet de canal à houle qui verra le jour en juin 2018, est l’outil de base en ingénierie côtière. Il permet d’évaluer et de mesurer les effets de la houle sur les littoraux (dunes, digues…). « C’est encore actuellement plus fiable que la modélisation numérique pour l’étude des structures, précise Philippe Sergent, Directeur scientifique au Cerema Eau, mer et fleuves. Avec ses 1,50 m de profondeur, son mètre de large et sa longueur de 40 m, il se positionne dans les canaux dits de profondeur intermédiaire et constitue un équipement exceptionnel mis à disposition du Cerema ».
Un intérêt fort pour le Cerema
La convention signée entre les différents partenaires donnera la possibilité au Cerema d’accéder, à raison d’une durée de 3 mois dans l’année, à l’usage de ce canal à houle. Il sera ainsi utilisé pour réaliser ces différents projets d’études et de recherche. « Ces études sont rendues cruciales compte tenu de la remontée du niveau des mers » souligne Philippe Sergent. « Les résultats obtenus devraient permettre de tester ensuite des techniques de renforcement d’ouvrages par exemple ». Le Cerema EMF bénéficiera également de la disponibilité des étudiants ainsi que de l’encadrement spécialisé et de qualité de l’ESITC Caen.
Un programme d’études complet
Les études du Cerema sont réalisées pour le compte du ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre du renforcement et adaptation des structures côtières et portuaires et des techniques de défense du littoral face au changement climatique. Elles dont définies en commun avec la DGPR et la DGITM. Ces travaux porteront notamment sur :
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L’estimation des surcotes de vagues, en plus des surcotes de vents et de la marée
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L’étude des renforcements de structures de digues, notamment les parties hautes, qui seront davantage sollicitées avec la remontée du niveau des mers…
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Le test de nouveaux types de structures de digues limitant les franchissements des vagues. Cela pourra concerner des structures côtières innovantes comme des nouveaux types de parapet ou des dispositions particulières de revêtement d’ouvrages de protection.
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Des études sur la résilience des dunes face aux tempêtes et cela en fonction de leur géométrie.
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La résistance des digues de protection des zones littorales basses (résistance du talus arrière) en étudiant la façon dont elles se dégradent lorsqu’elles sont soumises à la fois au franchissement des vagues et à la submersion.
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L’étude des efforts qu’exercent les vagues sur les bâtiments ayant franchi le rivage en fonction de la distance d’implantation de ces bâtiments.
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Des études et recherches sur la vulnérabilité des littoraux qu’ils soient naturels comme des dunes ou artificiels comme des digues ou des perrés.
En savoir un peu plus sur ce canal à houle
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Structure appareillée de tous les équipements de mesure de houle, de gestion du batteur et d’exploitation de ces mesures…
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Muni d’un batteur capable de générer des hauteurs des vagues jusqu’à environ 40 cm de hauteur en Hmax et des périodes de houles de 1 à 5 secondes.
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Canal vitré de 40 m de long, 1 m de large, 1,50 m de profondeur
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La grande majorité des canaux à houle sont à petite profondeur de l’ordre de 50 cm. Avec ces petites profondeurs, certains phénomènes (comme les écoulements internes aux ouvrages) sont mal représentés à cause de ce que l’on appelle les effets d’échelle, ce qui peut fausser certains résultats. La modélisation sur un canal à profondeur intermédiaire est donc plus fiable car les effets d’échelle sont nettement atténués. (photo : exemple de canal à houle ©Edinburg Design ).