Les 30 et 31 mai 2024, la 11e session des ateliers du GT-Ravi (Groupe technique des Référents accessibilité des villes inclusives) a été accueillie par la Métropole Européenne de Lille. L’un des trois groupes de travail a travaillé sur l'accessibilité des bibliothèques et des médiathèques pour rendre les bâtiments et les contenus accessibles à tous. Les collectivités participantes sont : les villes de Rouen, Champigny-sur-Marne, Grenoble, Nantes et la métropole de Nantes, l'Université de Lille a également participé.
Les bibliothèques et médiathèques, bien que réglementairement accessibles pour une grande majorité d’entre elles, restent moins fréquentées par les personnes en situation de handicap. Plusieurs facteurs sont identifiés :
La production éditoriale reste peu abordable (seulement 10% est accessible)
La qualité d’usage des bâtiments et de leurs abords ne permet parfois pas d’offrir une expérience confortable et adaptée aux personnes handicapées
Les bibliothécaires ne sont pas toujours formés aux handicaps et manquent parfois d’outils pour accompagner au mieux ce public
Les services proposés par ces établissements sont parfois peu visibles
Ce constat mène à s’interroger sur comment améliorer l’accessibilité des bibliothèques et médiathèques. De l’accès au bâtiment à l’accès des contenus en passant par l’accueil et la qualité d’usage, c’est une dynamique d’ensemble qui permettra aux personnes en situation de handicap de profiter pleinement de ce service public.
Accéder à l'établissement culturel
Depuis la préparation de son déplacement et jusqu'à son accueil à l'établissement, l'usager doit mobiliser toute une chaîne d'accessibilité autour de 3 axes :
S'informer sur les offres de la bibliothèque ou de la médiathèque
Se rendre sur le site
Atteindre l'accueil de l'établissement
Le premier levier est de s'assurer de l'accessibilité du site internet de l'établissement, où l'usager pourra retrouver les informations nécessaires sur l'accessibilité physique et celle des contenus, mais également les offres, les services et les prestations disponibles. Un guide en FALC (Facile à lire et à comprendre) et un formulaire de contact adapté sont conseillés pour toucher un public plus large.
La présence de places adaptées et réservées et d'arrêts de transport en commun à proximité immédiate de l'entrée de la bibliothèque est un deuxième levier identifié par les participants. Bien sûr, l'accessibilité de la chaîne de déplacement depuis ces équipements et jusqu'à l'entrée du bâtiment doit être prise en compte.
Le troisième levier consiste à assurer un accueil de qualité à tous les usagers : par la conception d'un espace d'accueil qualitatif (signalétique lisible, acoustique, éclairage, repérage...), par la formation des bibliothécaires et des agents d'accueil à l'accueil des personnes à besoins spécifiques et par la mise en œuvre d'équipements spécifiques comme la BIM (boucle à induction magnétique) et un guide d'accueil rappelant les services proposés.
Accéder aux contenus proposés
A l'accessibilité du lieu doit être associée l'accessibilité des contenus proposés. Si tous les contenus et tous les supports ne pourront pas convenir à tous les publics, une réflexion sur les offres disponibles et leur complémentarité doit permettre à tous un chacun d'avoir une offre dédiée. Plusieurs outils sont mobilisables :
Des fonds adaptés : des livres audios, en braille ou en gros caractères, des livres en facile à lire ou adaptés aux personnes dyslexiques...
Des ressources numériques qui viennent compléter les ressources physiques : revues et ouvrages numériques...
Le prêts d'équipements comme des loupes électroniques, des lecteurs de livres audios ou des liseuses
Les outils peuvent également s'accompagner d'ateliers découverte ou d'activités spécifiques pour attirer les publics concernés et sensibiliser l'ensemble des usagers.