Les quatre communautés de communes constituant le bassin de mobilité Sud Gironde, dont trois sont AOM depuis le 1er juillet 2021 (la cdc Sud Gironde, la cdc Le Réolais en Sud Gironde et la cdc Convergence Garonne), ont souhaité se doter d’une stratégie de mobilité commune afin de planifier le déploiement des mobilités dans ce territoire étendu, à la fois rural et périurbain. Dans ce territoire contrasté, les pratiques de mobilité diffèrent d’une collectivité à l’autre, et un enjeu important était la connaissance précise de la situation en termes de pratiques de mobilité et de besoins.
Une démarche collaborative
Ces territoires ont fait appel au Cerema Sud-Ouest pour les accompagner dans la réflexion, la réalisation du diagnostic et l’élaboration d’un plan de mobilité simplifié. L’étude a été menée entre août 2022 et octobre 2023, et a fait appel à la collaboration d’une variété d’acteurs concernés par la mobilité sur ce territoire.
La méthodologie appliquée est celle que le Cerema a présenté dans le guide "Plan de mobilité simplifié", et qui comprend trois étapes successives.
3 étapes pour identifier :
L’aspect coopératif de la démarche est essentiel : au-delà des élus et techniciens des collectivités, des acteurs tels que des associations d’usagers, des entreprises et opérateurs de transports, mais aussi la Région nouvelle-Aquitaine, le conseil départemental de Gironde, des offices de tourisme, des représentants des communautés de communes voisines, ont été invités à participer lors du lancement et de la clôture de l’étude.
Le diagnostic préalable, étape essentielle de la démarche, a aussi été partagé. La démarche a été jalonnée par quatre comités techniques, et trois comités de pilotage au lancement de l’étude, lors de la validation des orientations stratégiques et pour la présentation du plan d’actions.
Diagnostic
Quatre axes de travail prioritaires ont été proposés :
- Des entretiens bilatéraux avec une cinquantaine d’acteurs du territoire (élus, techniciens, employeurs, associations, acteurs du tourisme...),
- Des ateliers de territoire (14 ateliers entre novembre et décembre 2022) pour se rapprocher des habitants et des spécificités territoriales sur le sujet des mobilités-déplacements,
- Une enquête mobilité auprès des habitants, pour interroger les usagers sur les pratiques et les attentes (environ 1250 personnes ont répondu entièrement ou en partie au questionnaire, gérée au format électronique), complétée par une analyse des données existantes.
- Des observations de terrain, déambulations et comptage de trafic pour quantifier et qualifier les mobilités et les déplacements sur les territoires du Sud-Gironde.
Un travail préalable d’analyse des données a permis d’identifier dans chaque communauté de communes et au niveau du territoire les polarités et les flux de déplacements, les différents profils de population en termes de comportements de mobilité, l’offre de transport, les services de mobilité (notamment pour le vélo) et infrastructures existants. Les conditions de stationnement dans les pôles d’échanges ont aussi été étudiées notamment sur le plan de l’accessibilité.
Des perspectives de stratégie et d’actions pour améliorer les mobilités de chaque communauté de communes ont aussi été présentées à cette étape. Il pouvait s’agir d’actions sur l’offre de transports collectifs autour des gares, d’organiser une offre de mobilités partagées, de fédérer les acteurs de la mobilité solidaire, d’améliorer l’intermodalité au niveau des pôles d’échanges, d’adapter la signalétique pour les modes actifs, d’encourager le covoiturage courte distance du quotidien…
48 entretiens bilatéraux avec les acteurs locaux (élus, techniciens, employeurs, représentants d’usagers, opérateurs de mobilité et du tourisme) ont été menés pour mieux saisir les enjeux et problématiques de mobilité sur l’ensemble du territoire, ainsi que pour aborder les pistes de solutions envisagées par ces acteurs, comme favoriser les mobilités alternatives à la voiture individuelle, identifier le type de services de mobilité à mettre place, renforcer la coopération avec les acteurs locaux de la mobilité, mettre en place des outils numériques, favoriser le covoiturage domicile – travail, renforcer l’accessibilité des modes actifs aux lieux d’emplois, sécuriser les itinéraires cyclables et pédestres, mieux adapter l’offre de transports en commun aux besoins…
12 ateliers mobilité ont été organisés dans différents endroits du territoire avec les élus, des usagers et habitants pour mieux connaître les habitudes de déplacement, les difficultés rencontrées, les besoins qui apparaissent prioritaires. Ces ateliers ont permis de constater la diversité du territoire en matière de mobilités et de solutions alternatives à la voiture. Les attentes et besoins mentionnés lors de ces ateliers portaient par exemple sur la souplesse et l’adaptabilité des services de transport, mieux sécuriser les itinéraires pour les modes actifs, organiser la mobilité partagée, améliorer l’offre de transports collectifs structurants, développer la communication auprès des usagers, ou encore favoriser l’accessibilité (y compris en termes financiers) des services de mobilité.
Enfin, ces actions ont été complétées par une enquête mobilité auprès des habitants. Environ 800 questionnaires exploitables ont été analysés. La forte dépendance à la voiture a été confirmée, ainsi que la problématique du coût des déplacements. Les freins au développement des modes partagés ou au recours aux transports collectifs ont été identifiés : manque de flexibilité des horaires de transports en commun, contraintes organisationnelles pour utiliser les modes partagés ou collectifs, manque d’alternatives à la voiture, les difficultés d’accès à la gare.
Les orientations stratégiques
Les orientations stratégiques du schéma multimodal des mobilités ont été validées en deux temps : une phase technique pour valider les enjeux principaux, une phase de concertations pour partager une vision commune entre élus des quatre collectivités.
Trois grands enjeux ont été fixés :
- Offrir des alternatives à la mobilité automobile, en consolidant l’offre existante, en créant de nouveaux services facilement accessibles et agiles, en s’engageant vers une réelle intermodalité autour des gares,
- Garantir une information et une communication dynamique pour tous sur les mobilités en facilitant l’animation territoriale, l’accompagnement et le conseil des publics fragiles,
- Coordonner les projets et les acteurs de la mobilité : locaux (Cap Solidaire...), départementaux, régionaux (RER métropolitain, outils Maas Modalis)
Pour chaque axe, des actions à mettre en œuvre ont été identifiées, en incluant les aspects d’animation, de coordination des services de mobilité, de communication.
Un plan d’action avec 25 propositions d’actions a ensuite été présenté sous forme de fiches, autour de 3 axes prioritaires, avec un calendrier de mise en œuvre.