Un séminaire mobilité pour répondre aux attentes des élus
Ce séminaire visait à identifier et prioriser des actions du Plan de mobilité de l’agglomération de Gaillac-Graulhet. Issue de la fusion de 3 communautés de communes, cette toute nouvelle communauté d’agglomération souhaite déterminer sa stratégie mobilité sur les années à venir pour exercer pleinement sa compétence mobilité. Elle a noué un partenariat avec le Cerema sur un territoire à dominante « rurale » pour une démarche plutôt tournée à l’origine vers un milieu « urbain », ce qui renforce la dimension innovante de cette initiative.
Olivier Damez, vice-Président de la communauté d’agglomération en charge de la mobilité, a présidé la réunion et a rappelé le contexte et les ambitions de la Communauté d’agglomération.
Une cinquantaine de participants ont pu bénéficier de l’expérience d’acteurs extérieurs au territoire, engagés dans une démarche de plan de mobilité depuis plusieurs années. Ces échanges permettront d’enrichir le Plan de mobilité dont l’approbation est prévue pour la fin de l’année, démarche intégrée incluant tous les modes de déplacements, le stationnement et l’urbanisme.
Les expériences des acteurs extérieurs au territoire
Les acteurs du pôle d’équilibre territorial et rural du Pays Sud Toulousain, de Tisséo Collectivités, du service transports urbains de la Communauté d’agglomération du Grand Albigeois et de Rezo Pouce sont intervenus pour partager leurs expériences et valoriser leurs démarches dans le cadre de la mobilité en milieu rural, périurbain ou urbain.
Un calendrier soutenu pour une validation du Plan fin 2018
Ce séminaire complète le dispositif de concertation qui se poursuit depuis fin 2017. Il se construit par des démarches de sensibilisation à destination des élus et des techniciens, des réunions par secteur géographique et d'entretiens individualisés avec des maires de la communauté, et des ateliers collaboratifs avec des élus, techniciens, associations et citoyens.
Le plan mobilité sera approuvé à la fin de l’année 2018. Une enquête publique permettra à la société civile de faire part de ses observations.
Le plan d’actions du Plan de mobilité couvrira la période 2019-2024.
Une enquête déplacements expérimentale pour une stratégie mobilité mieux adaptée
La mission du Cerema a débuté en 2016 avec le calage méthodologique d’une enquête expérimentale pour un tel territoire rural. Ce recueil a apporté une meilleure connaissance des déplacements effectués par les habitants et a permis de proposer une stratégie de mobilité adaptée pour les années à venir.
Inspiré d’une méthodologie éprouvée et menée depuis plus de 40 ans en secteur urbain, et adaptée au territoire, le recueil a été réalisé par téléphone par un institut de sondage spécialisé en ce domaine, le groupement Test / Ed Field.
Le questionnaire s’est plus particulièrement attaché à relever les caractéristiques de tous les déplacements effectués par la personne enquêtée quelques soient les motifs, les lieux de départ et d’arrivée, les modes de transport utilisés y compris la marche.
L’ensemble de ces entretiens constitue une base de données de plus de 7000 déplacements relevés en détail. Elle est anonymisée conformément aux prescriptions de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL).
L’application de coefficients de redressement permet de rapporter les données recueillies à l’ensemble de la population et de disposer d’une photographie de l’ensemble des déplacements effectués par les résidents de la communauté durant un jour moyen de semaine.
Voiture et marche : deux modes privilégiés
Deux modes de déplacements sont privilégiés : la voiture, comme conducteur ou passager avec presque trois déplacements sur quatre, et la marche représentant un déplacement sur cinq.
Les autres modes ont des audiences très réduites (moins de 5%). Les seniors contribuent grandement à l’importance de la mobilité puisque à 70 ans, ils font encore quatre déplacements par jour contre trois en agglomérations.
Un autre enseignement fondamental de cette enquête concerne la prépondérance des flux internes. Les trois-quarts des mouvements se font à l’intérieur du périmètre de la communauté d’agglomération, non considérée comme territoire-dortoir malgré la proximité de trois aires urbaines, Toulouse, Montauban, Albi, et qui s’avère être un bassin d’emplois local relativement constitué.
Seuls 16% des déplacements sont en échange avec l’extérieur, la moitié en entrée, l’autre moitié en sortie. L’enquête confirme aussi un fort équipement des ménages en voiture : 49 000 véhicules sur l’ensemble du territoire auxquels s’ajoutent ceux des entreprises et des administrations. Il est à noter que, chaque jour, un quart de ces véhicules ne circule pas.
Des exemples concrets
Plan de mobilité rurale du Pays Sud Toulousain
Benoît Marty, directeur du Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays Sud Toulousain a tout d’abord évoqué l’organisation et le contenu du plan de mobilité rurale du Pays Sud Toulousain approuvé fin 2017. Son intervention était particulièrement pertinente au regard des caractéristiques territoriales similaires telles que l'influence de l’aire urbaine de Toulouse, un axe routier structurant - une autoroute - avec des échangeurs relativement nombreux.
Plan de déplacements urbains agglomération toulousaine
Christophe Doucet, directeur Planification et éco-mobilités à Tisséo Collectivités, autorité organisatrice de la mobilité de l’agglomération toulousaine, et chef de projet des deux dernières révisions du plan de déplacements urbains, a abordé les points méthodologiques de la conduite d’un tel plan, ainsi que les connexions mobilité existantes entre les deux territoires.
Même si l’échelle territoriale et les moyens humains et financiers sont sans commune mesure, l’expression de clés de réussite et de points de vigilance quant à la conduite d’un tel projet peut sans aucun doute s’avérer très utile avant la mise en œuvre du plan.
Actions mobilité en Grand Albigeois
Stéphane Jammes, directeur des Transports Urbains de la Communauté d’agglomération du Grand Albigeois, a évoqué des actions mobilité associant espaces urbains, périurbains et ruraux. Il a notamment abordé les questions liées au transport à la demande, ainsi que le rôle essentiel de l’information aux voyageurs des transports collectifs.
Autostop pour covoiturer
Alain Jean, président fondateur de Rezo Pouce, a évoqué ce système de covoiturage qui est parvenu depuis plusieurs années à moderniser l’autostop et à en faire un mode de déplacement comme les autres.
Ce type d’action avait été identifié comme prioritaire lors des ateliers collaboratifs que nous avions menés en mai et juin dernier et semble une solution incontournable, tant le potentiel de remplissage des voitures est élevé et l’investissement financier public relativement faible. Un effort de communication et d’animation autour de cette offre reste à développer, pour attirer le plus de personnes possibles et faire ainsi tomber les freins culturels et psychologiques importants à l’idée de partager une voiture avec une personne qu’on ne connaît pas forcément.