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L'objectif du projet OPTIM'EHAU est de développer des outils techniques et des méthodes vertueuses permettant d'optimiser la gestion de l'eau dans le contexte des agricultures et horticultures urbaines.
L'eau est une ressource essentielle au fonctionnement des écosystèmes et à la survie des organismes vivants. Malgré son importance capitale, l'eau douce est en constante diminution dans le monde. Des études menées récemment (Barnett, 2022) révèlent que l'Europe perd en moyenne 84 milliards de tonnes d'eau douce par an : ces pertes résultent essentiellement de l'extraction excessive des eaux souterraines. Dans le monde, environ 2,6 milliards de personnes vivent dans des pays fortement exposés au stress hydrique. Ce stress est calculé sur le rapport entre le volume d'eau annuel prélevé et le niveau de ressources renouvelables disponibles. Selon Gaudiaut (2021), la France avait entre 20 et 40 % de probabilités d'être en pénurie d'eau en 2020. Il est prévu que ce risque augmente avec les vagues de chaleur répétitives et la diminution des périodes de précipitations. Il est donc essentiel d'apporter des solutions innovantes dans la gestion de l'eau dans les exploitations agricoles.
L'agriculture urbaine est aujourd'hui une nouvelle forme d'agriculture qui se démarque par sa multifonctionnalité et est devenue un levier d'action des politiques publiques qui vise à concevoir la "ville durable", se trouvant, à ce titre, mobilisée en tant qu'objet de recherche et d'action (Aubry et al., 2022). L'histoire de l'agriculture urbaine en France commence par les premières initiatives publiques qui ont encouragé l'aménagement de jardins familiaux et communautaires pour assurer la sécurité alimentaire.
L'horticulture, quant à elle, est une filière agricole bien connue. C'est l'un des secteurs qui emploie le plus de main-d'œuvre en agriculture, avec plus de 160 000 emplois représentant 3 600 entreprises (Saidou, 2017). L'horticulture ornementale est l'une des cultures, avec le maraîchage, qui se trouve généralement le plus proche des villes, voire à l'intérieur des cités, souvent en raison de la croissance urbaine. Il est donc intéressant d'étudier les dynamiques de ces deux filières - l'horticulture et l'agriculture urbaine professionnelle - en raison de leur situation géographique, mais aussi de leurs fonctionnalités et des services qu'elles apportent.
L'eau est une ressource primordiale pour l'agriculture et soulève des enjeux complexes au niveau national. Actuellement, 5 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque année en France pour l'agriculture. 69 % de la consommation nette d'eau en France est destinée à l'irrigation en agriculture. Même si cette consommation varie d'une année à l'autre, ces besoins en eau sont un enjeu majeur, complexifié par le changement climatique et le stress hydrique grandissant sur le territoire français.
L'agriculture urbaine et l'horticulture ne sont pas une exception à ce problème. Elles sont sujettes à de fortes contraintes hydriques, notamment la compétition avec les autres espaces urbains (espaces verts, usage domestique) et les exploitations agricoles (grandes cultures, maraîchage), l'usage d'eau potable pour l'irrigation quasi-systématique, le manque de tarif préférentiel et le recyclage et la réutilisation des effluents hydriques.
L'abondance de nouveaux projets d'agriculture urbaine professionnelle sur le territoire suscite de nombreuses questions. L'innovation et la pluritechnicité de ces nouvelles fermes font émerger plusieurs interrogations, notamment sur l'eau, son parcours et sa réutilisation. L'analyse du cycle de l'eau en agriculture conventionnelle est un sujet traité depuis longtemps, et un grand nombre de travaux ont été effectués. Cependant, cette analyse dans des fermes urbaines professionnelles est très peu représentée dans la littérature scientifique. Grâce au travail de l'AFAUP (Association Française de l'Agriculture Urbaine Professionnelle), nous savons désormais que la question hydrique, son origine, sa consommation et sa potentielle réutilisation est un enjeu majeur pour les professionnels et la filière concernée.
Les études menées sur l'irrigation et la réutilisation des eaux non conventionnelles dans les exploitations horticoles sont déjà nombreuses. Cependant, de nombreux producteurs se questionnent sur l'adaptation de leur exploitation aux conditions climatiques et hydriques futures. Il est donc nécessaire d'innover et de consolider les connaissances tout en s'ouvrant à d'autres pratiques et méthodes. La collaboration entre les exploitations horticoles et les fermes urbaines dans une étude sur l'eau est une source d'innovation, de partage de connaissances et de création de liens inter-filières bénéfiques pour l'adaptation des conditions d'irrigation dans les années à venir.
Références :
Aubry, C. et al. (2022) Les agricultures urbaines en France : Comprendre Les Dynamiques, accompagner Les Acteurs. Versailles : Éditions Quae
Barnett, C. (2022) Crise de l'eau en Europe : La situation est plus grave que ce que l'on pensait, National Geographic. Accessible à : https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2022/12/crise-de-leauhttps://www.nationalgeographic.fr/environnement/2022/12/crise-de-leau-en-europe-la-situation-est-plus-grave-que-ce-que-lon-pensaiten-europe-la-situation-est-plus-grave-que-ce-que-lon-pensait (Consulté : 27 décembre 2022)
Gaudiaut, T. (2021) Infographie : Le Monde face au risque de Pénurie d'eau, Statista Infographies. Accessible à : https://fr.statista.com/infographie/24480/pays-risque-de-penurie-eau-niveau-de-stress-hydrique/stress-hydrique/ (Consulté : 14 janvier 2025)
Saidou, C. (2017) Développement économique, commercialisation... la filière horticole à la loupe, Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Accessible à :
https://agriculture.gouv.fr/developpement-economique-commercialisation-la-filiere-horticole-la-loupe (Accédé : 04 Janvier 2024).
L'objectif fondamental de cette étude consiste à développer des outils techniques et des méthodes vertueuses permettant d'optimiser la gestion de l'eau dans le contexte des agricultures et horticultures urbaines. Bien que la gestion de l'eau en horticulture ait fait l'objet de nombreuses études, son application à l'agriculture urbaine est encore peu explorée. Par conséquent, il est pertinent d'analyser le cycle de l'eau au sein d'exploitations utilisant différents systèmes de production, dans le but de fournir des données de référence et de renforcer les liens inter-filières. À cette fin, les travaux de recherche se concentrent sur plusieurs aspects, notamment l'origine de l'eau utilisée pour l'irrigation, la consommation finale des différents systèmes de culture, la co-construction de solutions novatrices pour la gestion de l'eau, ainsi que l'évaluation des possibilités de recourir à des sources alternatives d'eau non potable, telles que les eaux grises et les eaux de pluie.
Le projet Optim’EHAU s’articule autour de 3 grandes actions.
La première action se concentrera sur la collecte et l’analyse de données relatives à la gestion hydrique d’un ensemble de différentes fermes urbaines professionnelles et d’exploitations horticoles sur divers systèmes de cultures sur la base d’une enquête.
La seconde action se concentrera sur l'acquisition de données in situ au sein des sites pilote. Des solutions innovantes co-construites avec les agriculteurs urbains et horticulteurs y seront mises en place et testées sur plusieurs saisons de cultures afin de comparer différents équipements, méthodes et outils d’optimisation de la ressource en eau.
Enfin, une attention toute particulière portera sur la valorisation et la communication des résultats qui constituent la troisième et dernière action. Cette partie sera divisée en trois tâches chacune avec son public cible et des livrables adaptés aux intérêts et au niveau de connaissance de ces derniers.
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ASTREDHOR (coordinateur du projet), AFAUP (Association Française d'Agriculture Urbaine Professionnelle), VeniVerdi, Cueillette Urbaine, Conseil Horticole d'IdF , Chambre d'Agriculture IdF
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