L’équipe Team du Cerema est impliquée au côté de 14 autres partenaires Européens dans le développement de solutions fondées sur la nature pour mieux gérer les eaux pluviales urbaines et rafraîchir nos villes sous climat futur
Le projet GreenStorm porte sur les solutions fondées sur la nature pour la gestion des eaux pluviales urbaines et aborde la question de leur mise en œuvre, de leur performance et de leur résilience pour les extrêmes climatiques actuels et futurs. Il met l’accent sur les bénéfices hydrologiques et thermiques de ces dispositifs ainsi que sur le stress subi par la végétation lors d’évènements tels que les vagues de chaleurs, les périodes sécheresses, ou les pluies exceptionnellement intenses. Il s’intéresse également à l’acceptabilité de ces solutions et aux conditions de leur diffusion, à travers l’étude de 5 agglomérations européennes. Le projet vise ainsi à identifier des conceptions efficaces, résilientes et acceptées par tous, mais aussi des leviers pour favoriser leur mise en œuvre à l’échelle de la ville et maximiser les bénéfices associés.
Lien vers le site officiel du projet : https://arceau-idf.fr/en/projects/greenstorm
Le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles et la dégradation des écosystèmes représentent un défi sans précédent pour les villes de demain. Dans ce contexte, le recours à des « solutions fondées sur la nature », impliquant la réintroduction du sol et de la végétation dans le milieu urbain, constitue une opportunité pour améliorer la résilience et l’habitabilité de nos villes, tout en réduisant leur empreinte environnementale.
Ces solutions fondées sur la nature recouvrent une grande variété de dispositifs techniques ou de pratiques d’aménagement, et diffèrent fréquemment par la fonction première qui leur est assignée. Lorsque prenant la forme de toitures végétalisées ou d’espaces verts recueillant par temps de pluie le ruissellement issu de surfaces revêtues, elles permettent de retenir localement les eaux pluviales, évitant ainsi la surcharge des réseaux d’assainissement, le rejet de polluants vers les milieux superficiels et les inondations. De telles « solutions fondées sur la nature pour la gestion des eaux pluviales » (SFNEP) peuvent également contribuer à l’atténuation des températures locales pendant les périodes de fortes chaleurs, tout en apportant des bénéfices en termes de paysage et de biodiversité.
Toutefois, la conception de ces dispositifs reste à ce jour insuffisamment maîtrisée pour garantir leur bon fonctionnement vis-à-vis des extrêmes climatiques actuels et futurs (vagues de chaleur, sécheresses, pluies intenses…). En particulier, la nécessité d’assurer la disponibilité de l’eau pendant les périodes chaudes ou sèches, pour que la végétation survive et pour maximiser les bénéfices thermiques, peut entrer en contradiction avec les objectifs d’évacuation des eaux pluviales et de récupération de la capacité de stockage des SFNEP. Concevoir des dispositifs garantissant une efficacité à la fois optimale pour la gestion des eaux pluviales et pour le rafraîchissement urbain nécessite ainsi d’approfondir l’étude de leur fonctionnement.
Au-delà de ces difficultés, la mise en œuvre de ces solutions dans les villes européennes demeure par ailleurs fréquemment limitée par des contextes socio-techniques peu favorables à la prise en compte de leurs multiples bénéfices, avec par exemple la persistance de logiques sectorielles dans l’organisation des services techniques urbains, et plus généralement un manque de soutien des parties prenantes (services mobilisés pour l’entretien des ouvrages, citoyens…). Accélérer le déploiement des SFNEP nécessite donc également d’interroger les conditions d’un engagement collectif plus large en leur faveur.
Le projet GreenStorm vise à améliorer l’efficacité et la résilience des SFNEP pour les extrêmes climatiques actuels et futurs, tout en abordant la question de leur acceptabilité et de leur déploiement à l’échelle de la ville.
Il s’agira plus spécifiquement :
D’améliorer les connaissances quant au fonctionnement des SNFEP sous climat actuel et futur sur la base d’observations acquises dans différents pays européens et de travaux de modélisation numérique ;
D’engager les parties prenantes dans un dialogue avec les chercheurs afin de développer des conceptions innovantes de SNFEP, pour garantir leur performance et leur résilience face aux extrêmes climatiques, ainsi que leur acceptabilité ;
D’identifier des leviers ou des outils pour la diffusion des SFNEP à l'échelle de la ville, puis d’évaluer les bénéfices hydrologiques et thermiques correspondants dans les conditions climatiques actuelles et futures via des approches de modélisation ad’hoc.
Le projet s’organise en 5 axes :
Le développement de scénarios d’extrêmes climatiques sous climat actuel et futur
L’observation et la modélisation du fonctionnement des SFNEP à l’échelle locale
L’identification de conceptions résilientes et acceptables des SFNEP
L’étude des conditions d’une large diffusion des SFNEP à l’échelle de la ville
L’évaluation des bénéfices hydrologiques et thermiques de cette diffusion des SFNEP
Le Cerema est impliqué, au côté de l’École des Ponts Paristech, dans la coordination du projet. L’équipe de recherche Team apportera son expertise dans l’étude du fonctionnement hydro-climatique des SFNEP à l’échelle locale. Elle contribuera également à l’élaboration de conceptions innovantes de SNFEP avec les partenaires opérationnels. Elle sera enfin associée à l’étude des conditions de déploiement des SNFEP et à la définition de scénarios réalistes de mise en œuvre à l’échelle de l’agglomération Parisienne.
Le projet rassemble 14 partenaires de 5 pays Européens (Danemark, France, Grèce, Italie et Suède), dont 7 partenaires académiques, 6 collectivités et une PME. Des sites d’étude sont identifiés (dispositif, quartier ou ville) dans chacun de ces pays, permettant ainsi de couvrir une grande variété de contextes climatiques, réglementaires, institutionnels et socio-techniques.
Une diversité de disciplines et d’approches scientifiques seront mobilisées au sein du consortium. Le projet fera notamment intervenir des spécialités telles que l’hydrologie et la micro-climatologie, l’écophysiologie végétale, les sciences de l’aménagement ou la géographie urbaine. Il s’appuiera sur des méthodes classiques d’observations, des enquêtes de terrain, de la modélisation numérique mais laissera également une large place aux démarches participatives pour aborder l’acceptabilité des SFNEP.
Le projet bénéficiera de l’engagement de 6 collectivités (Département de la Seine-Saint-Denis, ville de Paris, ville de Copenhague, ville de Gênes, Autorité en charge de l’aménagement de la ville d’Athènes et ville d’Östersund), assurant un ancrage opérationnel des travaux et facilitant le transfert des résultats vers les acteurs concernés.
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