Une chose est sûre : le déploiement du véhicule autonome aura un impact sur la mobilité au quotidien.
Le développement des véhicules autonome, déjà en partie réalité si l’on considère les navettes urbaines, sous différentes formes (conduite assistée, systèmes de transports intelligents, navettes autonomes en expérimentation qui participent à l'automatisation...), modifiera certainement l’offre de transport, avec de nouvelles possibilités de service.
Les véhicules autonomes, une opportunité pour améliorer la mobilité
Les changements apportés par les véhicule autonomes, comme les navettes de 9 à 15 places ou les voitures individuelles à usage partagé peuvent être d’ordre technologique, logistique, social, économique…
Le Cerema est partenaire du consortium SAM (Sécurité et Acceptabilité de la conduite et de la Mobilité autonome) pour les expérimentations de véhicules autonomes en vue d’un déploiement en conditions réelles.
Ce projet français lancé en avril 2019 est destiné à expérimenter des véhicules autonomes en France. L’objectif est de permettre un déploiement de ces véhicules sur routes françaises dans les prochaines années.
Une centaine de véhicules autonomes seront testés dans 13 expérimentations (conduite automatisée, valet de parking, VTC, services de mobilité, transport public, livraison au dernier kilomètre) qui seront évaluées sur les aspects de : sécurité, acceptabilité socio-économique. Le Cerema accompagne également les territoires pour la mise en œuvre et le suivi des expérimentations.
Ces expérimentations se sont orientées de manière importante vers des services de mobilité, notamment pour proposer un service là où les offres classiques de transport collectif ne peuvent pas être mises en place, pour des raisons principalement d’ordre économique :
- En ville ou en milieu périurbain : pour la desserte du "dernier kilomètre", les liaisons entre deux sites ou deux lignes d’un réseau de transport, le renforcement d’une ligne existante ;
- Dans les espaces ruraux : pour la desserte sous forme de service à la demande.
En France, ces véhicules sont aujourd’hui testés pour différents types de dessertes :
- Les grands sites où la circulation est restreinte à des seules personnes autorisées, comme des sites industriels,
- Les quartiers urbains, par exemple en service régulier dans les hypercentres des villes moyennes, pour effectuer le "premier ou dernier kilomètre" vers des zones peu accessibles ou excentrées ou pour rabattre vers un arrêt de transports en commun ou encore de point à point.
- Les espaces ruraux : si un certain nombre de contraintes doivent être levées avant d’expérimenter un service en espace peu dense du fait de la signalisation, de l’état des routes, de l’environnement sur certains axes peu fréquentés, les véhicules autonomes pourraient cependant répondre à un besoin de déplacement de personnes isolées.
Les expérimentations en cours doivent permettre d’aider à identifier, puis développer les cas d’usage, dans différents contextes et configurations.
Le Cerema est d’ailleurs adhérent de Vedecom, pour faire le lien entre un développeur de véhicule autonomes et les besoins sur des collectivités sur le terrain pour le développement des territoires.
Les attentes et perceptions des citoyens par rapport au déploiement des véhicules autonomes ont été sondés au cours de débats citoyens organisés sur ce sujet dans cinq villes en janvier 2018 par Missions Publiques. Les enseignements des échanges ont été capitalisés par le Cerema, et publiés dans un document disponible en ligne.
Ces débats citoyens visaient à envisager les enjeux actuels et futurs de la mobilité dans différents territoires, ainsi que les différents impacts sur la mobilité ainsi que sur les territoires et les comportements individuels ou collectifs.
Le Cerema a également publié un rapport d'études sur les expérimentations de véhicules autonomes pour le transport de personnes, et aborde la place à venir des véhicules autonomes dans l’offre de transport : en complément de l’offre existante ou en concurrence ?
L’étude a porté sur des expérimentations de voitures autonomes (robot taxi partagé, voiture à la demande), des navettes, des bus et des poids lourds, avec un listing des expérimentations à vocation de service de transport menées jusqu’à fin 2018.
Des projets de recherche sur la coopération véhicules - infrastructure
Le déploiement des véhicules autonomes pourrait dépendre du développement des infrastructures connectées : il faut donc veiller à une homogénéité des investissements dans les différents territoires afin d’éviter l’existence de "zones blanches" de mobilité.
Pour favoriser le déploiement des véhicules autonomes, l’objectif est de leur permettre de percevoir leur environnement, de connaître les conditions de circulation sur la route de manière dynamique (en temps réel) sans devoir effectuer d’investissements trop importants.
Les ITS Coopératifs (Intelligent Transport Systems), ou systèmes de transports intelligents coopératifs (STI-C) permettent les communications et les échanges d’informations entre véhicules, entre les véhicules et les infrastructures, et entre différents éléments de l’infrastructure.
Plusieurs usages existent déjà : sécurité routière, sécurité des agents des routes, gestion et optimisation du trafic, information routière, gestion des infrastructures…
Le Cerema contribue à différents projets de recherche portant sur les systèmes de transports intelligents, parmi lesquels:
- SCOOP : projet pilote français subventionné par la Commission européenne de déploiement d’ITS coopératifs (sans conduite autonome), afin de développer des cas d’usage visant à une meilleure efficacité de l’exploitation des réseaux routiers. Des déploiements d’équipements de remontée et d’échange d’informations au sein de véhicules ont ainsi pu être effectués.
- C-ROADS : suite de Scoop, à l’échelle européenne, ce projet de déploiement d’ITS coopératifs a permis le développement harmonisé de cas d’usages et des services à l’usager. La plateforme C-ROADS regroupe 16 Etats européens.
- INDID : ce projet de recherche français subventionné par la Comission Européenne vient d’être lancé pour 4 ans et demi, avec 24 partenaires. Il porte sur le rôle des nouvelles technologies et des cas d’usages liés au véhicule autonome, l’amélioration des infrastructures, les solutions de sécurité avancées notamment.
- FENIX : un projet de développement et de déploiement pilote d’un système d’information digitale pour le transport logistique, le long de plusieurs corridors européens. Il est coordonné par ERTICO, le réseau européen regroupant les parties prenantes des Systèmes de Transport Intelligents (STI) et rassemble 26 partenaires de 12 pays européens dont 6 partenaires français.
- DENSE (aDverse wEather eNvironmental Sensing systEm) : ce projet de recherche européen est mené en partenariat avec des centres de recherche, des constructeurs automobiles, des équipementiers, des start-ups, et vise à développer des capteurs pour les véhicules intelligents aptes à fonctionner en situations météorologiques dégradées.