Quels apports du numérique pour améliorer la connaissance des mobilités et les politiques de gestion du trafic et de sécurité routière ?
Les politiques de mobilité et de sécurité routière sont aujourd’hui très concernées par la transition numérique. Les objets connectés se multiplient et produisent un volume croissant de données, souvent géolocalisées. De nombreuses applications numériques se développent et offrent de nouvelles perspectives pour les acteurs public et privés qui organisent et gèrent nos déplacements quotidiens. Une soixantaine de partenaires ont ainsi pu partager leurs expériences et échanger sur les opportunités et les limites d’utilisation des nouveaux outils numériques.
Tomas Hidalgo, du Commissariat Général au Développement Durable, a ouvert cette journée en exposant le point de vue du ministère en charge des transports et les dispositions prévues par la Loi d’Orientation sur les Mobilités, en évoquant les perspectives offertes par le développement des données numériques de mobilité.
Améliorer la connaissance des mobilités
Aurélie Bousquet, du Cerema Territoires et Ville, a exposé le panel des données numériques existantes (FMD, FCD, etc.), leurs usages potentiels et leurs limites d’utilisation actuelles. Les données numériques de mobilité ouvrent des perspectives intéressantes, mais exigent une analyse attentive en termes de précision, de robustesse et de représentativité.
Catherine Courtel a présenté la solution développée par IBM sur la base des données issues de véhicules connectés. Les informations transmises par ces véhicules permettent de développer différentes approches, pour analyser les déplacements mais aussi éclairer certains enjeux de sécurité routière (vitesse, déclenchement des équipements de sécurité du véhicule…).
Françoise Lucchini, maître de conférence à l’université de Rouen-Normandie, a exposé les travaux de l’équipe de recherche IDEES, qui a mobilisé les données de Twitter pour observer les pulsations de la ville de Paris, en particulier à l’occasion d’événements particuliers comme un festival de musique.
Amaury Masson et François Grebouval, du syndicat mixte ATOUMOD, ont présenté l’intérêt des données issues de la billétique sur un réseau de transports collectifs. Ils ont exposé les perspectives de production de nombreuses données générées par les nouveaux outils d’aide à la mobilité.
Améliorer les politiques de gestion du trafic, d’exploitation et de sécurité routières
Franck Rivey (Groupe SANEF) et Gérald Yger (Grand Port du Havre) ont présenté deux collaborations entre des gestionnaires de voirie et l’entreprise Waze permettant d’améliorer l’information en temps réel des usagers de la route et d’améliorer la sécurité des agents d’exploitation intervenant sur la chaussée.
Sandrine Gerard et Philippe Breton, du Conseil Département du Loiret, ont présenté le projet BE-GOOD qui s’inscrit dans le programme INTERREG (financement FEDER). Les opérations soutenues par le Conseil départemental du Loiret visent à encourager le développement de solutions innovantes de nouveaux services numériques aux usagers des transports en offrant une meilleure information et en cherchant à réduire les accidents graves.
Yannick Depret, de la DDTM du Calvados, a présenté l’application « ma route en 2RM » qui propose un service permettant, entre partenaires désignés, de localiser et suivre les éléments d’infrastructures pouvant aggraver ou favoriser la survenue d’accident impliquant les usagers vulnérables tels que les 2 roues motorisés. Cette démarche fait appel à des motards volontaires et spécialement formés.
Peggy Subirats, du Cerema Normandie-Centre, a présenté le projet de recherche S_VRAI visant à détecter les situations de quasi-incidents via l’utilisation de flottes de véhicules instrumentés. Cette démarche qui se trouve désormais en phase de déploiement a pour objectif d’aider les gestionnaires dans leur démarche de diagnostic des infrastructures routières par l’analyse des incidents enregistrés.
Pour clore cette journée, Cyrille Le Lez, du Cerema Normandie-Centre, a présenté une évaluation de l’utilisation de données FCD dans l’objectif de qualifier avec précision les vitesses pratiquées par les automobilistes sur un itinéraire donné.