sensibiliser les acteurs aux enjeux d’une construction et d’un entretien frugal
La loi française pousse les bâtiments à être de plus en plus performants et de moins en moins consommateurs d’énergie. Les bâtiments neufs seront bientôt contraints de répondre aux exigences de la Réglementation Environnementale 2020 qui, en plus d’imposer une faible consommation énergétique, impose aux constructeurs de réfléchir à l’impact environnemental de leurs bâtiments.
La loi ELAN, quant à elle, fixe des objectifs ambitieux de réduction des consommations énergétiques des bâtiments tertiaires existants : d’ici 2030, les gestionnaires de ces bâtiments doivent parvenir à faire baisser leur consommation de 40 %.
Cependant, les budgets d’investissement des maîtres d’ouvrage et des gestionnaires de bâtiments ne sont pas toujours en adéquation avec cette prérogative et les investissements ne peuvent pas toujours être à la hauteur des enjeux de la transition écologique. C’est pourquoi il est important, aujourd’hui, de mettre en œuvre des actions permettant de réaliser des économies d’énergie substantielles, dès la construction et durant toute la durée de vie des bâtiments, et ce, à moindre investissement.
Le Cerema Nord Picardie a donc choisi, au travers de retours d’expérience et d’ateliers de réflexion, de faire découvrir à ses invités des solutions ayant déjà fait leurs preuves et à réfléchir à comment les appliquer à leur patrimoine.
Des solutions pour plus de performance à moindre investissement
Fourniture d’énergie, suivi de son chantier de la conception à la mise en fonctionnement, recherche de subventions et programmation des actions sont autant de solutions permettant d’accroître la performance du bâti à moindre investissement.
En effet, le raccord d’un bâtiment à un réseau de chaleur urbain va non seulement permettre de réduire son impact carbone et donc de répondre en partie à la Réglementation Environnementale 2020 mais va aussi, sur le long terme, permettre au gestionnaire de limiter sa facture de chauffage. Cela nous a été démontré à Nantes, où le raccordement de l’Association Foncière Urbaine Libre a permis à son gestionnaire de baisser le coût du chauffage de 5 % et de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre de son bâtiment.
Concernant le neuf, suivre la conception, la construction et la mise en service de son bâtiment permet d’éviter de nombreux surcoûts et surconsommations. Le commissionnement, résidant dans le recrutement d’un agent à même de réunir maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, bureaux d’étude et entreprises pour les mener vers l’excellence dans le suivi de la construction de leur bâtiment grâce à de nombreux outils, semble être une solution incontournable pour des chantiers complexes où interviennent de nombreux acteurs.
La présentation du contrôle des règles de la construction dans le logement, opéré par des agents de l’Etat assermentés, nous a permis de nous rendre compte que ce suivi global peut aussi être le moyen d’éviter de graves manquements aux règles de la construction, pouvant mener à une décision de justice aux répercussions économiques importantes.
Enfin, ne pas agir sur son patrimoine peut être source de dépenses accrues. Le concept du "coût de l’inaction" part du postulat que ne pas agir aujourd’hui entraînera des coûts plus importants demain et sera dommageable à la fois pour le maître d’ouvrage, les occupants et la société. Agir sur le respect de la réglementation, le suivi et l’optimisation de ses contrats, sur l’entretien et la maintenance de ses bâtiments, sur le confort de leurs occupants ainsi que sur leur performance énergétique permet de limiter les coûts tout en faisant diminuer ses consommations.
La ville de Loos-en-Gohelle a pris conscience de cela dès le début des années 2010 et a engagé un programme d’entretien-maintenance et de travaux ambitieux grâce, notamment, à la mobilisation de nombreuses subventions.
Pour clore la journée, la visite d’un bâtiment aux solutions innovantes pour limiter les consommations énergétiques
L’Université Régionale des Métiers de l’Artisanat, dont le maître d’ouvrage est la Région Hauts-de-France, a été conçue par l’agence Collet et l’Atelier d’Etudes Environnementales A2E. Comme il tient à le dire, l’architecte travaille sur le recours aux énergies naturelles, en retournant aux fondamentaux avec des objectifs in fine, bien au-delà des performances énergétiques réglementaires et en mettant l’accent sur le confort d'usage et de la qualité de l'air intérieur.
Pour y parvenir, plusieurs solutions innovantes, que les participants ont eu la chance de découvrir grâce à la visite menée par Jean-Luc COLLET, ont été mises en œuvre à l’URMA de Saint-Saulve. Baies vitrées pariéto dynamiques, ventilation naturelle activée par induction, puits climatiques, sont autant de technologies simples et douces qui fonctionnent avec très peu d’énergie afin qu’elles puissent être renouvelables.
Nous remercions l’ensemble des personnes présentes pour leur participation. Nous restons à votre disposition pour tout complément d’information ou proposition de collaboration.