Les objectifs des Assises
Comme l’avaient annoncé le premier ministre et Mme Borne le 19 septembre 2017, les Assises nationales de la mobilité ont constitué une large concertation permettant de dégager les pistes d’améliorations de la mobilité au quotidien des Français.
Pour ce faire, le site des Assises a permis aux citoyens et aux acteurs de s’exprimer afin de faire connaître leurs besoins et leurs attentes prioritaires en matière de mobilité. Cette grande consultation s’est adressée à tous (usagers, collectivités, associations, opérateurs de la mobilité, acteurs économiques…) afin d’imaginer collectivement les mobilités de demain.
Par ailleurs la concertation s’est aussi organisée autour :
◗ d’ateliers d’experts (plus de 400 réunions avec 600 spécialistes de tous horizons !) autour de 6 thématiques :
- Mobilités plus propres : réduire notre empreinte environnementale,
- Mobilités plus connectées : accélérer l’innovation et la révolution numérique,
- Mobilités plus solidaires : réduire les fractures sociales et territoriales,
- Mobilités plus intermodales : mieux articuler toutes les offres de transport,
- Mobilités plus sûres : réduire les accidents et les risques,
- Mobilités plus soutenables : revoir les modèles économiques et la gouvernance ;
◗ d’une soixantaine d’ateliers territoriaux ;
◗ d’ateliers de l’innovation, autour des questions de covoiturage courte distance, d’apports du numérique, de commande publique… Nous avons notamment réalisé une cartographie des innovations aux niveaux national et international.
La conférence nationale de clôture a eu lieu le 13 décembre et le site des Assises propose en ligne l’ensemble des synthèses de la consultation publique, des ateliers en région et des ateliers territoriaux.
En 2018
Le grand chantier de 2018, et même du 1er semestre, est la préparation d’une loi d’orientation des mobilités (LOM).
La ministre l’a annoncé le 13 décembre : cette loi définira une stratégie globale refondée pour nos politiques de mobilité. L’objectif est de passer d’une politique d’équipements en réseaux de transport à une véritable politique de mobilité du quotidien. Cette politique doit permettre de donner toutes les chances à tous les citoyens et tous les territoires. L’organisation des mobilités en zones peu denses sera notamment l’un des grands axes, afin qu’il n’y ait plus de « zones blanches de mobilité » où personne n’est chargé d’organiser les mobilités locales, comme c’est le cas de 80 % de notre territoire aujourd’hui et pour 30 % de nos concitoyens.
Mais il y aura également à définir le verdissement de nos véhicules, la promotion des modes actifs et notamment du vélo, l’accroissement de la mise à disposition des données de transport… Cette loi d’orientation doit asseoir une nouvelle approche des mobilités au même titre que la LOTI de 1982 a pu fonder l’organisation des transports intérieurs.
L’innovation : un axe fort des débats
L’innovation a été au coeur des Assises, et ce mouvement se poursuit. Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, a lancé 26 janvier, à l’occasion de la « matinée de l’innovation », l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) intitulé « French Mobility – Territoires d’expérimentation de nouvelles mobilités durables ». Lors de cette matinée ont été décernés des prix « French Mobility » qui permettent aux innovations lauréates d’être mises en visibilité vis-à-vis de territoires candidats pour les expérimenter.
Le Cerema est l’un des acteurs techniques impliqués dans les Assises. Christian Curé, directeur du Cerema Territoires et ville, apporte son éclairage et évoque l’implication de l’établissement dans les Assises.
Pourquoi le Cerema a-t-il été impliqué dans cette démarche ?
Le Cerema développe des méthodes et des outils opérationnels pour répondre, à toutes les échelles territoriales, aux besoins des collectivités locales ainsi qu’à ceux des acteurs économiques et associatifs. Nous sommes également présents sur l’ensemble du territoire national grâce à nos directions territoriales et nous bénéficions ainsi d’une connaissance approfondie des défis et des contextes locaux. Cette proximité nous permet de capitaliser et d’évaluer des solutions innovantes portées par des interlocuteurs concernés et engagés. Nos travaux et nos publications résonnent d’ailleurs avec les thématiques des Assises.
En quoi et comment le Cerema a-t-il apporté sa contribution ?
Les experts du Cerema ont été fortement mobilisés dans les Assises et ont notamment contribué aux ateliers d’experts, notamment sur les mobilités plus solidaires, plus connectées (en lien avec les travaux réalisés dans le cadre de l’initiative Mobilité 3.0, et plus soutenables. Nous sommes également intervenus dans des ateliers territoriaux pour apporter notre éclairage lors d’événements organisés dans les régions.
En ce qui concerne les ateliers de l’innovation, plusieurs de nos spécialistes ont apporté leur expertise et leur contribution, non seulement aux groupes de travail des ateliers, mais aussi à la cartographie des innovations aux niveaux national et international pour laquelle nous avons apporté notre assistance pour l’élaboration du questionnaire et l’analyse de l’enquête.
Et maintenant ?
Dans la foulée des Assises et de la future loi d’orientation des mobilités qui va en résulter, nous serons attentifs à être présents, au côté des pouvoirs publics, collectivités et acteurs des territoires, dans la mise en œuvre et l’opérationnalisation de ces nouvelles orientations et de solutions innovantes. En particulier nous sommes aux côtés des acteurs qui le souhaitent pour expérimenter, évaluer et capitaliser sur ces innovations. Dans un contexte de mutations profondes du champ de la mobilité, à la fois institutionnelles, technologiques et sociétales, il y a plus que jamais besoin de travaux pour éclairer les choix des décideurs publics et aider les praticiens pour l’élaboration, la mise en œuvre ou l’évaluation de leurs politiques publiques. C’est la vocation du Cerema et c’est donc tout naturellement que nous continuerons à apporter notre contribution à la concrétisation de ces Assises.