Le territoire du Pays basque et du Seignanx qui regroupe 166 communes et 330.000 habitants présente une géographie et une population très diversifiées, voire contrastées.
Le travail engagé par le syndicat mixte cherche à identifier comment améliorer la résilience du territoire dans un souci de cohérence et d'équilibre, de développement durable, économe en espaces et en ressources tout en valorisant une culture très fortement ancrée sur l'ensemble du territoire.
Dans le cadre de l'élaboration du SCoT, les élus ont souhaité mener un travail prospectif avec pour ambition:
- Appréhender les effets du changement climatique et de la raréfaction des ressources à l'horizon 2050.
- Engager des mesures concrètes en vue d'atteindre la neutralité carbone en 2050 Assurer la résilience du territoire tout en répondant le plus "localement" possible aux besoins des habitants et des entreprises.
"Il s'agit de traduire l'intention en actions et en règles, et donc d'avoir le courage politique d'écrire ce que nous nous sommes dit collectivement. Il nous faut désormais mieux concilier notre forte attractivité et le respect de notre patrimoine naturel et culturel, protéger farouchement nos ressources, nos terres agricoles, défendre sans relâche notre cadre de vie exceptionnel, créer les conditions d'un rééquilibrage entre la côte et l'intérieur par une meilleure complémentarité et coopération entre les activités et entre les territoires"
Marc BERARD - président du SCoT
Une méthode pour organiser la résilience du territoire
La démarche engagée dans le cadre du partenariat avec le Cerema est itérative et adaptative. Elle s'organise autour de plusieurs temps de travail collectifs et séminaires) réunissant plus de 80 chercheurs, élus, représentants de la société civile ou techniciens.
La méthode employée, exploratoire et innovante, centrée sur la dimension participative, s'appuie sur la Boussole de la résilience qui a été développée par le Cerema à partir des Objectifs de Développement Durable. Les principes présentés dans cet outil ont servi de fil conducteur pour alimenter et organiser la réflexion tout au long de la démarche.
Quatre séminaires sont prévus tout au long de la démarche, pour définir collectivement le territoire résilient de demain:
- Le premier séminaire pour partager le diagnostic sur les vulnérabilités du territoire
- Le second pour imaginer ensemble ce que sera le territoire résilient de demain,
- Le troisième pour identifier les actions permettant de renforcer cette résilience et les relier avec le SCoT,
- Le dernier pour lancer la suite du processus et assurer la continuité de la démarche.
Le premier séminaire intitulé "Partager les vulnérabilités et les enjeux" du territoire, était organisé autour de la notion de changement climatique.
La matinée a été l'occasion de présentations centrées sur le changement climatique et ses impacts sur les activités humaines. L'approche s'st faite à deux échelles :
- Echelle planétaire : Hervé le Treut, climatologue et ancien membre du GIEC a présenté quelques informations clés concernant l'évolution des gaz à effet de serre, leur impact sur l'évolution du climat et sur l'équilibre terrestre. Il a rappelé la nécessité d'anticiper et de reconsidérer, à chaque échelle, nos façons de faire.
- Echelle locale : une table ronde a été organisée autour de la présentation de trois études réalisées en Nouvelle Aquitaine, et portant sur les questions des ressources, des effets du changement climatique ainsi que les réponses engagées.
Un travail collectif autour de la notion de résilience a ensuite été organisé, animé par le Cerema. Des travaux en ateliers ont permis de caractériser la vulnérabilité du territoire. Ont ainsi été évoqués les risques liés à la submersion marine, aux inondations ou à l'érosion du trait de côte, la raréfaction d'un foncier accessible sur une façade littorale très dense et la fragilité de certaines ressources naturelles (foncier, biodiversité, énergie, eau, paysage).
La réflexion a permis également de dégager les forces et les opportunités sur lesquelles le territoire peut mobiliser.
Le second séminaire intitulé "Imaginer le territoire résilient de demain" a permis de co-construire le scénario souhaitable pour le territoire à l'horizon 2050. Des ateliers ont été organisés autour de la réponse possible du territoire (scénario catastrophe, scénarii rêvés) et la notion de résilience : qu'appelle-t-on résilience, quels en sont les leviers, lesquels peut-on activer pour une réponse optimale?
Les idées émergentes ont porté majoritairement sur des sujets relatifs :
- au rééquilibrage des bassins de vie,
- à la préservation des terres agricoles,
- à l'accès à une alimentation saine et à un logement décent pour tous,
- au développement des relations sociales,
- à la valorisation de la culture locale.
Les propositions émises par les participants ont été débattues et affinées au regard des 6 principes de la boussole de la résilience.
Les travaux réalisés durant ces deux premiers séminaires ont permis d'alimenter la rédaction du projet d'aménagement stratégique du SCoT. D'autres séminaires sont prévus en 2022, pour proposer la traduction du programme d'actions au niveau du document d'orientations et d'objectifs.
Les outils d'animation utilisés par le Cerema
l'utilisation des outils numériques en séances plénières a permis à chacun de participer en apportant librement sa contribution à la construction d'un projet commun.
Les temps de participation collective ont été l'occasion de tester l'usage de différents outils d'animation:
- Le jeu de cartes thématiques : afin de susciter les échanges, des cartes ont été créées en reprenant quelques éléments-clés des rapports de diagnostics qui avaient été établis sur le territoire. Les participants pouvaient organiser ces cartes et dessiner une chaîne d'impacts par thématique.
- Le quizz qui a ponctué les présentations, pour sensibiliser à la notion de résilience. Avec l'outil Mentimeter les participants pouvaient envoyer par smartphone ou tablette leurs réponses, qui s'affichaient en temps réel à l'écran.
- La boussole de la résilience : En réponse à chacun des 6 principes de la boussole, chaque participant a été invité à faire part de ses suggestions en termes d'orientations ou d'actions pour le territoire. Chaque proposition individuelle inscrite sur un post-il numérique créé à partir d'une tablette ou d'un smartphone sur l'outil Mural s'affichait en temps réel à l'écran. Inscrire la résilience dans une démarche de territoire demande la mobilisation de tous les acteurs (élus, professionnels, techniciens, population civile...) et à toutes les échelles (communale comme intercommunale). La boussole de la résilience permet de poser un cadre de réflexion, pour construire des réponses équilibrées et cohérentes aux enjeux du territoire.