Cet article fait partie du dossier : Ecoles de demain : toutes les actualités du Cerema
Voir les 16 actualités liées à ce dossierCette conférence technique territoriale "repenser l'école de demain" a été organisée par le Cerema en partenariat avec le CNFPT, l’ADEME, ENVIROBAT Grand Est et l’Agence de l’eau Rhin Meuse, pour apporter des clés en matière d'aménagement des écoles. En effet, on observe que les projets autour des écoles se multiplient au sein des collectivités : cour jardin, rue apaisée, désimperméabilisation, rénovation énergétique, etc. L’école a cette singularité de cristallier les enjeux clés des territoires, de fédérer les acteurs et d’inspirer les citoyens de demain.
Des mobilités, aux politiques de renaturation en passant par la rénovation du bâti, cette conférence a permis de présenter des témoignages et des outils qui invitent à penser l’école comme un élément central pour l’aménagement des territoires et la transition écologique.
Après une présentation des enjeux nationaux, vus de l’Assemblée Nationale, et des enjeux locaux, vus d’une collectivité en pointe sur cette thématique, la journée a balayé les différentes problématiques constitutives d’une approche intégrée de l’école, avant de se terminer par une visite d’une réalisation exemplaire sur la ville de Metz.
Près d’une centaine de participants, élus, techniciens, professionnels ont participé aux échanges riches de cette journée.
ENJEUX NATIONAUX AUTOUR DE L’ECOLE DE DEMAIN, FACE AU DEFI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Mme Graziella MELCHIOR et Mme Francesca PASQUINI, toutes deux députées et co-auteures du rapport de la Mission d'information sur l'adaptation de l'école aux enjeux climatiques, ont pu présenter leur vision des défis du 21ème siècle et leurs propositions pour que l’Ecole puisse pleinement y faire face.
Deux questions principales ont guidé leurs réflexions :
- Comment faire de l’école un lieu exemplaire en matière d’adaptation au changement climatique ?
- Comment former les citoyens de demain aux enjeux de transition énergétique ?
109 propositions concrètes ont pu être formulées, autour de 5 axes :
LES ENJEUX VUS D’UNE COLLECTIVITE TERRITORIALE
Jérémie LEYMARIE, Directeur adjoint Enfance et Education de la Ville de Strasbourg (représentant 300 000 habitants, 115 écoles, un budget annuel consacré de 205 millions d’euros) a pu présenter un exemple de politique locale volontariste en matière d’adaptation et de transformation écologique des écoles.
L’Ecole peut être perçue au niveau local comme un objet en tension entre plusieurs enjeux et la manière de les résoudre. C’est aussi un lieu de projection de nombreuses ambitions. La Collectivité veille ainsi, dans son plan stratégique pour l’Ecole, à articuler de nombreux enjeux :
- Enjeux de sécurité : matériaux, intrusion
- Santé : qualité de l’air intérieur et qualité sanitaire des espaces.
- Cadre de vie : rénovation énergétique (froid en hier, chaud en été), ambiance sonore (salle de classe, cantine), végétalisation dans les espaces extérieurs ;
- Evolutivité : les établissements doivent être en capacité de s’adapter en ouvrant des classes, en changeant les pratiques pédagogiques… le bâti scolaire doit être en capacité d’absorber ces mortifications souvent dans des délais très courts ; classe flexible, mobilier modulable ;
- Sobriété : moins consommer en eau, électricité, alimentation ;
- Participation / vie citoyenne : l’école doit davantage laisser de place aux parents dans le quotidien de l’école ; mutualiser les locaux pour des activités pas strictement scolaires ; ouverture des cours pendant les périodes de vacances ;
- Usages numériques : les enseignants demandent massivement l’accès à internet, aux ordinateurs pour leur cours, pour montrer aux enfants ; la perception des parents est souvent contraire ;
- Bien manger : exigence de qualité et de santé publique pour les enfants.
En déclinaison de ces enjeux, la collectivité coordonne chaque année plusieurs plans d’investissements ambitieux, qui posent toutefois la question du "retour sur investissement".
Une démarche d’estimation des bénéfices est prévue à partir dans la prochaine partie du mandat électoral. Cette démarche présuppose la mise en place d’indicateurs d’évaluation pertinents, qui restent à définir.
RENDRE LES ABORDS SURS ET DEVELOPPER LES MOBILITES ACTIVES
La ville de Vandoeuvre a apporté ici son témoignage, issu de plusieurs retours d’expériences en matière d’opérations d’apaisement des mobilités à proximité des écoles. Chaque cas de figure appelle un diagnostic et des solutions sur mesure, ainsi qu’un important travail de concertation avec les usagers.
Le Cerema a fait part de plusieurs ressources en la matière : travailler sur le concept de la ville à hauteur d’enfant, montrer le chemin de l’action aux enfants et les considérer comme des acteurs de la mobilité par la marche, le vélo. Cela passe par un nécessaire changement de comportement.
Au-delà des enjeux de sécurisation et de décarbonation des territoires, la problématique de pollution de l’air à proximité des écoles constitue un levier fort pour le passage à l’action.
AMELIORER LA QUALITE DE L’AIR DANS LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
La Qualité de l’Air intérieur (QAI) constitue un enjeu majeur pour la rénovation des écoles et pour la santé des élèves. C’est un phénomène qui affecte également leur capacité à "bien apprendre" en classe, comme l’ont démontré différentes études scientifiques relatives à la concentration des élèves dans des espaces dits pollués.
Le Cerema a pu effectuer un rappel de la réglementation en vigueur, des différents polluants présents dans les salles, de leurs origines, ainsi que des moyens d’actions qui permettent d’assurer un confort sanitaire optimal : aérer, ventiler, maîtriser les sources liées aux produits et aux équipements. Le constat a pu être fait que les débits d’air requis dans les salles de classes ne sont que très rarement observés sur le terrain.
Le Département la Marne (ayant en gestion 47 collèges) a pu témoigner de son action en la matière : Diagnostic de l’état existant, Mesures par échantillonnage, Généralisation des capteurs de qualité de l’air dans les collèges.
RENATURER LES COURS D’ECOLES
La Collectivité Européenne d’Alsace a présenté sa politique de renaturation des cours, comme un outil de lutte contre les surchauffes urbaines, de développement de la biodiversité et de gestion intégrée des eaux pluviales.
Leur schéma directeur s’appuie sur des diagnostics climatiques, associés à des diagnostics techniques et d’usage qui permettent, en concertation avec les usagers et notamment les élèves, de proposer des solutions de (ré)aménagement adaptées à chaque configuration.
Il existe un enjeu à évaluer l’efficacité de ces solutions (revêtements clairs et perméables, installation de noues paysagères, plantation de haies, d’arbres à ombrage, …) tant au niveau du confort extérieur qu’à l’intérieur des bâtiments. C’est l’objet d’une campagne expérimentale que mène le Cerema sur plusieurs collèges de cette collectivité et dont les résultats sont attendus d’ici 2026.
L’agence de l’eau Rhin Meuse a présenté par ailleurs un panel des solutions existantes, issues d’un grand nombre d’opérations accompagnées sur les plans technique et financier.
Les échanges avec la salle ont permis d’insister sur la nécessaire évaluation globale des bénéfices / risques de chaque solution (cas des travaux d’infiltration à proximité de fondations de bâtiments, soumis par ailleurs à des risques de retrait et gonflement d’argile).
FAVORISER LA CONCERTATION ET LA SENSIBILISATION DES ELEVES DANS LES PROJETS
Le CAUE de la Moselle a présenté ses méthodes et outils pour la concertation et la sensibilisation des enfants lors des projets de réaménagement de cours.
La méthode suit les étapes suivantes :
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