De par la loi n°87-565 du 22 juillet 1987 relative à la prévention des risques majeurs, renforcée par la loi Risques n°2003-699 du 30 juillet 2003, l’État doit collecter toutes les informations concernant l’existence de zones à risques et les porter à la connaissance des collectivités locales et des citoyens. Les communes doivent tenir compte de ces informations dans leurs projets d’aménagement et dans l’affectation des sols.
C’est dans le cadre de la révision du Schéma Directeur de la Région Saumuroise que la DDE du Maine-et-Loire avait confié en 1996 au Laboratoire d’Angers l’étude de la cartographie des risques liés aux mouvements de terrain dans la région Saumuroise.
L’objet de l’étude actuelle concerne la réalisation d’un atlas des cavités souterraines sur la région Saumuroise. Cet atlas a permis l’actualisation de l’étude réalisée par le Laboratoire d’Angers en 1996.
Présentation de la zone d’études
La zone d’étude se situe dans le quart sud-est du département du Maine-et-Loire, dans la région des Pays-de-la-Loire. Elle correspond à la région dite « région Saumuroise ». Elle regroupe les 57 communes des six cantons de Allonnes, Doué-la-Fontaine, Gennes, Montreuil-Bellay, Saumur Nord et Saumur Sud. La superficie de la zone représente 1 022 km2. La population est estimée à 85 906 habitants par l’INSEE au recensement de 1999.
La région Saumuroise est traversée par la Loire dans sa partie nord-est. La Loire est longée, sur sa rive gauche, par le coteau du Saumurois. Il est à noter que dans sa partie est, de Saumur à Montsoreau, ce coteau fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques naturels Mouvements de terrain approuvé en 2008 (arrêté préfectoral D3-2008 n°33 du 17 janvier 2008). Le périmètre de ce PPR n’est pas inclus dans la zone de la présente étude.
Pour les besoins de l’étude et en concertation avec la DDT du Maine-et-Loire, il a été défini des zones à enjeux à partir des POS et PLU des communes. Ainsi les zones à enjeux regroupent les zones urbanisées, les zones à urbaniser, les zones de hameaux, et les zones de loisirs.
La méthodologie
La méthodologie retenue a consisté en l’étude détaillée des données d’archives anciennes et récentes, l’analyse d’un questionnaire envoyé aux communes, une analyse stéréoscopique de photographies aériennes verticales, une enquête orale auprès de chaque mairie et des reconnaissances de terrain. Suite à cela, un SIG a été constitué pour localiser les indices de
cavités souterraines dans les zones à enjeux et pour représenter sur l’ensemble des territoires communaux, le zonage de l’aléa mouvement de terrain. Comme en 1996, il a été défini quatre niveaux d’aléa traduits cartographiquement par quatre couleurs :
blanc : pas d’aléa présumé,
jaune : aléa faible,
orange : aléa moyen,
rouge : aléa élevé.
Il est important de souligner qu’un inventaire des vides ne peut pas être exhaustif. L’état des connaissances est très variable selon les communes. Si un certain nombre de cavités peuvent être recensées car accessibles et portées à connaissance des services publics ou inaccessibles mais reconnues (documents d’archives, sondages,…), d’autres demeurent non répertoriées.
Il existe, en effet, de très anciennes excavations tombées dans l’oubli, n’ayant laissé de trace ni dans les mémoires, ni dans les archives, ni sur le terrain.
Résultats
Rupture d’un banc du toit d’une carrière souterraine à Dampierre-sur-Loire
A l’issue de l’étude, 10 924 indices ont été numérisés dans les zones à enjeux et environ 35 km2 ont été couverts par le zonage d’aléa mouvements de terrain. Outre la réalisation de l’inventaire et la hiérarchisation des aléas, cette étude a pour objectif de déterminer pour chaque commune la nécessité ou non d’entreprendre des actions complémentaires de prévention du risque lié aux cavités. En effet, d’après l’article L563-6 du code de l’environnement, il est de la compétence des communes d’établir, en tant que de besoin, une cartographie des cavités sur leur territoire.
Dans un premier temps, la sensibilisation des particuliers au risque lié à la présence des cavités souterraines est à renforcer.
Dans cette optique, les communes doivent mettre en place des actions de communication et d’information afin d’amener les particuliers à une meilleure prise de conscience du risque. De façon plus approfondie, différentes actions doivent être envisagées par les communes, afin de préciser le risque lié aux cavités souterraines :
réaliser un recensement le plus exhaustif possible des cavités,
acquérir une connaissance générale des cavités par le biais d’un diagnostic de chaque cave ou
petite carrière,
le cas échéant, améliorer la connaissance des anciennes grandes carrières souterraines, en particulier de celles qui n’ont pas de plan.