Le RAPTOR, un nouveau matériel pour l'évaluation des réseaux routiers, arrive au Cerema

7 mars 2022
Vue du camion RAPTOR de 10-12 m de long (en gros)
Ramboll
Le Cerema a décidé de moderniser son parc de matériel de mesure de déformabilité des chaussées en se dotant d’un déflectographe de toute dernière génération. Celui-ci circule à une vitesse comprise entre 30 et 90 km/h et ouvre de nouvelles perspectives en matière de gestion du patrimoine routier.

Le diagnostic et la conception des renforcements des chaussées s’appuient fortement sur l’analyse de la déformabilité sous charge d’une chaussée. Ces mesures sont réalisées à l’aide d’un déflectographe. Ce matériel, inventé au début des années 1960 par l’ingénieur LACROIX, a connu plusieurs modifications dont la majeure et plus récente est le déflectographe FLASH, mis en production en 2005.

La bibliographie réalisée par le Cerema ainsi que sa participation à des groupes de travail internationaux montrent également que les mesures de déformabilité de surface sont de plus en plus utilisées comme indicateurs pour la gestion des patrimoines routiers.

 

Mesurer à grand rendement la déformation des chaussées 

Raptor garé en villeLa vitesse de mesure, d’un maximum de 6 km/h pour les FLASH utilisés jusqu’à présent (2,5 pour les autres) devient un critère rédhibitoire pour nombre de gestionnaires vis-à-vis des niveaux de trafic, de la gêne à l’usager et de l’aspect "sécurité" pour les équipes en charge du balisage (fermeture d’une voie, éventuellement de nuit).

Il était donc nécessaire de faire évoluer le parc matériel avec un nouvel équipement permettant de répondre à ces contraintes d’exploitation, tout en accédant à un plus grand nombre de données sur le comportement des chaussées sous charge. Cela nécessite aussi une convergence du métier d’ingénieur routier et du monde du numérique, notamment l’analyse de données. 

schéma du systeme de lasers installés le long du camion
Système de lasers du Raptor - RAMBOLL

Fin 2021, le Conseil d’Administration du Cerema a validé, dans le cadre du FTAP (fonds de transformation de la fonction publique), l’achat d’un nouveau matériel répondant à ces attentes : le RAPTOR, produit par l’entreprise suédoise RAMBOLL.

Ce nouvel équipement, un camion articulé de 13 m de long au total, permet une mesure de la déformabilité de chaussée à une vitesse comprise entre 20 et 90 km/h. Ceci lui permet de se fondre dans le trafic routier et supprime donc toute contrainte d’exploitation. 

Basée sur une technologie LASER de type surfacique, ce nouveau matériel permet de mesurer la déformation à des intervalles pouvant aller jusqu’à 10 à 15 cm. Il permet un traitement automatique des données d’entrée et leur localisation précise.

 

Un grand nombre d’informations collectée en un temps record

Outre la phase de construction du matériel par la société RAMBOLL, l’année 2022 sera consacrée pour les équipes du Cerema Est et du Cerema Hauts-de-France à évaluer les indicateurs structurels connus et à en concevoir de nouveaux notamment en s’appuyant sur des outils d’analyses de données. Ce travail sera en partie réalisé avec la société RAMBOLL. 

Ce nouvel équipement viendra compléter la nouvelle génération de matériels récemment acquis par le Cerema est que sont les AIGLES 3D et le CereMap. Ce trio de solutions qui permettra de croiser les données d’auscultation offre de nouvelles possibilités quant à la connaissance des plates-formes routières, leur comportement et l’aide à la gestion

Un aspect important du travail consistera à gérer et traiter une très grande quantité de données qui devront être standardisées et fiabilisées. Le Cerema développe en interne une architecture pour accueillir une importante base de données, dans un premier temps pour le domaine de la route, couplée avec une interface cartographique. Ces outils innovants nécessitent par ailleurs une adaptation des référentiels existants pour le diagnostic des chaussées, pour caractériser les désordres à partir des données collectées. 

Ce nouvel outil permettra de mieux comprendre les phénomènes de dégradation, de mieux évaluer celles-ci, et également de mieux anticiper les interventions à mener.