7 février 2017
Changement d’échelle : l’exemple du Canton de Fauquembergues
La visite de la Communauté de communes du Canton de Fauquembergues a permis d’analyser les conditions de la réussite de ce PLUi, et l’apport de la dimension intercommunale.

L’exemple du plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) de Fauquembergues montre que dépasser le niveau communal, dans la réalisation d’un projet de territoire, permet aux communes de tirer des bénéfices du projet collectif, bénéfices qui ne seraient certainement pas si évidents à une échelle plus réduite. Le PLUi joue alors un rôle d’outil au service du projet de territoire.

 

S’approprier cette nouvelle échelle territoriale en pratiquant le « penser collectif »

C’est la conjugaison de la volonté politique et citoyenne qui a permis de faire du PLUi une réussite commune et partagée dont les bienfaits profitent à l’ensemble du territoire de la Communauté de Communes du canton de Fauquembergues (CCCF). Deux maisons des services Publics et une maison des Énergies Renouvelables ont notamment vu le jour grâce aux réflexions menées au cours de l’élaboration du PLUi et concrétisées ensuite grâce aux dispositions votées dans le document.

Monsieur Méquignon, Président de la CCCF, rappelle que le territoire, « il faut le vivre ensemble et pas chacun de son côté ». Exercer la compétence PLUi à l’échelle intercommunal, ce n’est pas une « dépossession mais un exercice des responsabilités à un autre niveau », formulait déjà Michel Piron, rapporteur du titre I de la loi Grenelle.

 

Profiter de cette échelle plus large pour « penser systémique » le développement du territoire et en assurer ainsi la pérennité

Les actions et politiques menées ont été réfléchies grâce au PLUi dans une logique systémique afin d’assurer la cohérence et la réussite des différents projets assurant la pérennité de l’intercommunalité à divers titres (économique, démographique…).
La CCCF s’est emparée de l’outil PLUi et s’est notamment donné l’opportunité de travailler sur la thème de la mobilité durable et conduit par exemple à la réalisation d’une aire de covoiturage. Le développement global, pensé grâce au PLUi, est assuré grâce au maintien de professionnels de santé sur le territoire, à la présence de commerces et de services aux habitants (relais des assistances maternelles, maison des assistances maternelles, point contact info énergie, conseils aux personnes en situation de précarité, développement du numérique à haut débit sur tout le territoire…). A ce titre, Monsieur Méquignon affirme qu’« on pense un territoire par rapport à son développement » d’abord à l’échelle de l’intercommunalité et pas par rapport à l’échelle de la commune.

En effet, réaliser un PLUi ne doit pas seulement être un moyen de répondre à une exigence législative mais ce doit être essentiellement le moyen de réfléchir au projet de territoire et de se donner les moyens d’y arriver. Comme le rappelle D. Chamayou, « Les motivations constantes, matérielles sont à réaffirmer ; on ne fait pas un PLUi pour être à la mode, même pas pour faire plaisir au législateur… ».

L’augmentation significative du nombre d’habitants au sein de la CCCF fait la preuve de l’efficacité du travail collaboratif mené par les élus, les techniciens et les habitants grâce à « l’outil commun PLUi ». Cette efficacité est mesurable, le nombre d’habitants est en effet passé de 8452 habitants avant le PLUi à 10170 habitants en 2016. Monsieur Méquignon souligne : « L’attractivité est là ! ».