Réalisé à la demande de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), cet ouvrage apporte un éclairage sur la mobilité des résidents des villes moyennes. Cela, aux trois échelles que sont l’aire urbaine, l’agglomération et la ville-centre, afin de répondre aux questions suivantes :
- Quelle est la place de l’aire urbaine au sein de l’armature régionale ?
- L’agglomération facilite-t-elle la mobilité de l’ensemble des catégories de population ?
- Dans quelle mesure la ville-centre structure-t-elle au jour le jour les déplacements des habitants ?
Les villes moyennes connaissent des réalités différentes, suivant leur contexte géographique et économique par exemple. Mais il se dégage des tendances générales, comme la prédominance de l’usage de la voiture : dans les villes moyennes, plus de deux déplacements sur trois sont effectués en tant que conducteur ou passager d’une voiture. Plus on se rapproche du centre-ville, moins la voiture est utilisée.
Par ailleurs, les approches de la mobilité évoluent, intégrant de nouvelles solutions. Le gouvernement a donc inscrit dans sa feuille de route de la transition écologique 2015 d’adapter le dispositif des Plans de Déplacements Urbains aux agglomérations de moins de 100.000 habitants.
Le Cerema a défini quatre types de villes moyennes : les chefs-lieux de départements, les territoires sous influence métropolitaine, les agglomérations touristiques et les autres polarités économiques.
Les données utilisées pour cette étude proviennent de 36 enquêtes ménages-déplacements, réalisées entre 2009 et 2014 dans des villes moyennes ou sur des territoires plus vastes qui en englobent
La publication est structurée en trois parties qui correspondent aux trois échelles d’analyse :
1. L’aire urbaine
Dans cette partie, l’attention est portée sur l’autonomie de ces territoires et sur les déplacements d’échanges qui peuvent avoir un fort impact sur l’emploi du temps des "grands mobiles" qui sortent tous les jours du territoire pour travailler, étudier ou mener à bien d’autres activités.
L’étude montre qu’un jour moyen de semaine, 16 % des déplacements des résidents des villes moyennes sont en lien avec l’extérieur de l’aire urbaine, avec des différences suivant la typologie de ville. Plus d’un tiers des activités réalisées hors de l’aire urbaine relèvent de loisirs, d’achats ou encore de démarches.
En termes de distance et de temps, les habitants des villes moyennes parcourent chaque jour en moyenne une distance plus importante en un temps équivalent aux résidents des grandes agglomérations (autour de 1h10), et un habitant sur 6 passe plus de 2 heures par jour dans les transports (ce qui est aussi vrai dans les grandes agglomérations).
Les trajets utilisant au moins deux modes de transport sont peu nombreux : moins de 6% des trajets des habitants des villes moyennes en échange avec le reste du territoire.
2. L'agglomération
Cette partie porte sur les unités urbaines ou agglomérations au sens de l’INSEE, qui regroupent les villes-centres et les banlieues.
L’étude fait notamment apparaître une plus grande tendance à l’homogénéité des trajets des habitants au cours la journée (retour au domicile à midi par exemple), ce qui pose la question d’une desserte par les transports adaptée.
Les motifs de déplacements varient selon la structure socio-économique des villes, ce qui implique des enjeux différents en termes d’accès aux équipements.
L’usage des transports collectifs varie selon l’âge : 44% des enfants de 11 ans et plus résidant dans des villes moyennes utilisent les transports en commun, un taux qui baisse pour arriver au plus bas chez les actifs, et remonte chez les personnes âgées. Proposer une offre adaptée qui permet de fidéliser une clientèle autre que le public scolaire est un enjeu important pour les villes moyennes.
Enfin, la multimodalité, c’est-à-dire l’usage de différents modes au cours de la journée, semble pertinente pour pallier au recours systématique à la voiture.
3. Les villes-centres
A cette échelle, l’analyse porte sur les déplacements de proximité. Il apparaît que l’attractivité de ces villes-centres est similaire à celle des agglomérations, avec 22% de non-résidents qui fréquentent la ville-centre un jour de semaine.
Il apparaît que les villes-centres des villes moyennes jouent un rôle important dans la structuration des déplacements des habitants de l’ensemble du bassin de vie et sont au cœur des enjeux de mobilité dans ces territoires.
Ces villes-centres attirent des visiteurs principalement pour réaliser des achats (24% des déplacements venus de l’extérieur), sans pour autant que ne soit garantie la vitalité commerciale des centres-villes.
L’accès en ville-centre se fait principalement en voiture, que ce soit pour un motif d’achat ou d’autres motifs. Le stationnement représente un enjeu fort pour équilibrer les modes de déplacements, en réduisant la part de la voiture pour les déplacements internes.