Article de la revue Techni.Cités n°314 - Juin 2018 - Auteur : Thomas Jouannot, chargé d'études en sécurité routière et pour le développement de l'usage du vélo au Cerema.
La chaussée à voie centrale banalisée (CVCB) a pour principal objectif d'améliorer le déplacement des cyclistes dans certaines situations.
Les premiers retours d'expérience de cet aménagement sont positifs. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour mesurer la sécurité perçue de la CVCB : enquête sur le terrain (Hérault), questionnaire en ligne (Pays Voironnais, Saint-Omer), focus groupe (Pays Voironnais). Dans l’immense majorité des cas, les cyclistes déclarent un niveau de sécurité en forte progression, avec des conditions de dépassements perçues comme nettement améliorées, même en présence d’un trafic automobile soutenu.
Le fonctionnement de la CVCB ne semble que partiellement compris par les usagers motorisés, au moins dans un premier temps. Un effort de communication et de sensibilisation est nécessaire pour aider à la compréhension du fonctionnement et de l'utilité de la CVCB.
Afin d'approfondir la connaissance de leur fonctionnement et de mieux cerner leur domaine d'emploi, trois nouvelles CVCB ont été évaluées récemment dans des contextes variés :
- Pays Voironnais (Isère) : franchissement d'un point dur au voisinage d'un échangeur et d'une zone d'activité
- Saint-Omer (Pas-de-Calais) : boulevard urbain à fort trafic motorisé (12000 véhicules/jour)
- Hérault : route interurbaine étroite à faible trafic.
Les premiers résultats de ces expérimentations tendent à démontrer que la CVCB a plutôt tendance à améliorer les conditions de circulation des cyclistes, quand les contraintes sont telles qu’aucune autre solution n’est envisageable. Pour autant, la CVCB n’est à considérer que si l’ensemble de la boîte à outils pour prendre en compte les cyclistes dans l’espace public a été examiné : bandes et pistes cyclables, voies vertes, zones 30 et zones de rencontre.