26 avril 2018
Tests d'adhérence des voiries réalisés par le Cerema à Lille
Joël Balcaen
Le Cerema a réalisé une étude expérimentale sur l’adhérence des voiries urbaines, dans le cadre d’un partenariat avec la Métropole Européenne de Lille. Ce travail permettra d’apporter des éléments de réponse aux gestionnaires de voiries sur le besoin en matière d’adhérence en zone urbaine, ainsi que sur les moyens et méthodes d’évaluation de l’adhérence des chaussées urbaines.

L’adhérence d’un revêtement correspond à sa capacité à mobiliser des forces de frottements entre le sol (chaussée, voie cyclable, trottoirs, aire piétonne, ...) et des objets roulants ou des piétons. Elle est un aspect essentiel de la sécurité des déplacements en ville, aussi bien pour les véhicules que pour les piétons, cyclistes et autres usagers des voiries.

Cette étude, réalisée en 2017 dans le cadre d’un partenariat d’innovation avec la Métropole Européenne de Lille (MEL), a pour objectif d’aider les gestionnaires à choisir les matériaux de revêtement des chaussées. Elle comporte deux volets, l’un pour les surfaces classiques, l’autre pour les surfaces complexes:

 

Volet 1, sur des chaussées classiques :

  • Mesures réalisées sur une chaussée
    Crédit: Joël Balcaen - Cerema
    Déterminer le besoin d’adhérence des chaussées urbaines,
  • Déterminer s’il est pertinent de réaliser des mesures, et quel matériel est nécessaire si c’est le cas,
  • Caractériser les zones de conflits, c’est-à-dire où la sécurité est moindre, en termes d’adhérence

Pour réaliser ce travail, le Cerema a d’abord identifié quatre sites représentatifs des types de chaussées urbaines que l’on peut retrouver dans les villes, en béton ou en bitume. Des mesures ont été ensuite réalisées à l’aide de plusieurs appareils de pointe (SCRIM, ADHERA, GRIPTESTER, RUGOLASER, tâche à la bille de verre) qui mesurent différents paramètres, afin de mettre en évidence les niveaux d’adhérence sur les chaussées auscultées.

Un autre aspect de l’étude a consisté à déterminer s’il existe des corrélations entre les mesures réalisées avec les différents appareils, ainsi qu’à évaluer quels appareils utiliser pour réaliser une mesure d’adhérence sur les chaussées urbaines, dans quelles conditions et avec quelles contraintes. Les mesures sur les microtextures et macrotextures effectuées sur les chaussées des quatre sites ont permis d’établir un diagnostic sur l’adhérence.

 

Volet 2, sur des surfaces complexes :

  • Evaluer le besoin au niveau de la texture des chaussées pour obtenir une adhérence suffisante.
  • Déterminer comment caractériser l‘adhérence des surfaces complexes, multi usages et utilisées par différents types d’usagers,
  • Evaluer l’impact de la végétation, de l’humidité et d’autres facteurs « polluants » sur l’adhérence des différents revêtements
  • Aider les gestionnaires à mieux choisir les matériaux

Le Cerema a sélectionné 11 sites constitués de différents matériaux (bétons, résine, pavés en granit, en calcaire, bois…) et utilisés pour différents usages, afin d’effectuer des mesures à la fois sur les trottoirs, les pistes cyclables et les espaces publics.

Appareil T2GO -
Crédit: Joël Balcaen - Cerema

Des mesures de microtexture (coefficients de frottement) et de macrotexture (une caractéristique qui décrit la capacité de la surface à évacuer l'eau) ont été réalisées, sur sol sec et sur sol mouillé, avec un pendule SRT qui mesure la perte d’énergie suite au frottement du patin en caoutchouc sur la surface, le T2GO qui fournit un coefficient de frottement à faible vitesse, le TM2 qui mesure une profondeur moyenne de profil en continu par laser (400 Hz), le FSC3 qui mesure en continu la force de frottement, et via les essais à la tâche aux billes de verre, qui mesure la macrotexture.

Les résultats issus des différents appareils ont été analysés et comparés afin d’établir des corrélations, et d’évaluer la pertinence de l’utilisation de ces appareils pour les mesures d’adhérence sur tel ou tel type de revêtement.

Ce retour d’expérience sur l’utilisation des appareils de mesure d’adhérence sera ensuite capitalisé, notamment à travers le groupe de travail « Accessibilité de la voirie et des espaces publics ».