Un projet transversal à l’échelle d’un quartier
Ce projet de la ville de Lille est initié suite à la sélection de la ville pour l’appel à manifestation d’intérêts « Villes durables et solidaires », du Programme d’Investissement d’Avenir de 2015 [1]. L’objectif est de financer des investissements innovants et prometteurs pour les territoires, en co-financement.
La ville de Lille a proposé le projet « Quartier à Santé Positive », qui intègre la réhabilitation thermique d’un quartier entier avec une forte prise en compte de la santé. Cela passe par la qualité de l’air extérieur et intérieur jusqu’à l’alimentation, via l’agriculture urbaine, et le confort acoustique tant intérieur qu’extérieur. Ce projet intégrateur à l’échelle du quartier et des bâtiments est novateur, ce qui en fait une opportunité unique pour le Cerema pour y appliquer son expertise en qualité de l’air intérieur, et même d’aller au-delà.
La ville souhaite réaménager un quartier ancien et populaire, le faubourg de Béthune, à travers le projet Concorde, qui vise à démolir ou reconstruire certains bâtiments, à en rénover d’autres, en prenant en compte la qualité de l’air intérieur, l’usage ainsi que l’acoustique des bâtiments. Il s‘agit d’une approche innovante par sa transversalité.
Définir les exigences en matière de ventilation et de qualité de l’air intérieur
En 2016, le Cerema a réalisé, sur demande de la ville de Lille, des fiches techniques sur les volets ventilation et matériaux les plus exhaustives possibles, au service la qualité de l’air intérieur, afin de préparer les travaux qui vont porter sur les bâtiments rénovés dans le cadre de ce projet.
Les besoins de LMH, bailleur exclusif du quartier jusqu’à présent, ont été ensuite précisés, et le Cerema va travailler sur différents volets afin de définir les exigences en termes de rénovation du quartier :
- Développer et approfondir les 3 systèmes de ventilation principaux rencontrés par LMH en travaillant avec eux sur des cas concrets existants, et étant pressentis pour subir une rénovation légère ou lourde. Des visites sur site seront nécessaires ainsi que des entretiens avec les agents de la maintenance des bâtiments sélectionnés afin de maîtriser le fonctionnement de ces systèmes,
- Distinguer réhabilitation légère et réhabilitation lourde sur les 3 systèmes de ventilation précédents rencontrés par LMH ;
- Évaluer les impacts potentiels sur la qualité de l’air intérieur de ces réhabilitations (niveau de performance au regard des fonctionnements constatés actuellement) ;
- Intégrer dans cette réflexion des éléments sur l’aspect thermique et/ou acoustique dans une approche novatrice répondant à la complexité de chacun des 3 bâtiments proposés à l’étude, et qui seront représentatifs du parc à réhabiliter. Les solutions de ventilation proposées pourront être mixtes, afin de s’adapter au mieux à chaque cas d’étude ;
- Développer et approfondir les fiches sur les catégories de matériaux déjà privilégiées par LMH, en fournissant, par exemple, une liste de matériaux sains et peu chers permettant de limiter les émissions de polluant tout en respectant les contraintes économiques du bailleur.
- Croiser l’approche « qualité de l’air intérieur » avec l’approche thermique et l’approche acoustique via un séminaire d’une demi-journée. Ce séminaire aura pour objectif d’aider le maître d’ouvrage, quel qu’il soit, dans ses choix en proposant différentes actions possibles et cohérentes sur les 3 thématiques en fonction de l’ambition de rénovation sur un bâtiment donné.
[1] Ce programme a été mis en place par l’Agence Nationale pour la Rénovation urbaine (ANRU) et le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et est piloté par le commissariat général à l’investissement.