Porteur d’une réelle révolution dans les modes de représentation et de conception des politiques d’urbanisme, l’objectif "Zéro Artificialisation Nette" (ZAN) tel que le conçoit la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud (MACS) située sur le littoral de la région Nouvelle-Aquitaine, répond à un défi de taille : comment concilier la préservation de la qualité reconnue et recherchée de son cadre de vie face à une forte attractivité démographique et la fin des possibilités d’extension de l’urbanisation ?
Une stratégie pour mettre en oeuvre les objectifs de sobriété foncière
Dans le but de s’approprier l’ambition ZAN, la communauté de communes MACS veille à une définition d’objectifs réalistes, cohérents avec les documents d’urbanisme et les stratégies territoriales, et à une atteinte progressive de ces derniers en privilégiant un temps suffisant d’appropriation et une fédération des acteurs autour d’un projet commun et partagé, gage de sa réussite.
Pour répondre à cette ambition, la collectivité souhaite s’appuyer sur un socle commun de données permettant de générer des analyses solides.
La collectivité s’est associée au Cerema pour mobiliser des méthodes testées sur le territoire national, à consolider et à adapter au niveau local sur d’autres espaces et types de sols. Les objectifs stratégiques associés sont :
La finalité de cette démarche est d’inclure ces données dans les documents d’urbanisme afin d’accompagner la collectivité vers la sobriété foncière.
La Communauté de communes est, également, accompagnée par :
- l’Agence d’Urbanisme Atlantique et Pyrénées (AUDAP), qui est chargée d’actualiser les chiffres de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers et de développer une première estimation des capacités de densification et de mutation des espaces artificialisés,
- l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) cherchera à définir les mécanismes locaux de formation des prix du foncier et du logement et leurs impacts urbains et sociaux, afin de proposer des orientations concernant l’utilisation d’outils pouvant influer sur le marché foncier-immobilier et la production urbaine.
- le collectif x 3 qui aide la collectivité dans la mobilisation et la sensibilisation des élus.
Pour le Cerema, l’objectif est double : affiner les méthodes développées et s’assurer que les résultats obtenus puissent être intégrés dans la stratégie de sobriété foncière de la collectivité et dans les documents d’urbanisme qui traduiront cette stratégie.
Une méthode fondée sur la nature en ville et la multifonctionnalité des sols
La méthode du Cerema se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, il s'agit de mettre en application la méthode MUSE sur le territoire, en parallèle des méthodes de définition de la Trame Verte et Bleue intra-urbaine, des potentiels de désimperméabilisation et des îlots de chaleur urbains. La phase suivante consistera en la compilation de l’ensemble de ces données, en proposant à la collectivité un outil de hiérarchisation de ces connaissances.
Cette analyse permettra au Cerema de sélectionner trois sites pilotes sur lesquels les méthodes seront affinées. Le schéma ci-dessous synthétise la méthode déployée par le Cerema pour répondre aux besoins exprimés par la collectivité :
A l’occasion d’un premier atelier de sensibilisation des élus de la communauté de communes, le Cerema a pu présenter les résultats développés dans le cadre de l’application de la méthode MUSE. Les retours ont été assez positifs, même si les résultats peuvent parfois susciter quelques craintes chez les élus, comme "d’être mis sous cloche", pour cause de multifonctionnalité des sols reconnue comme étant forte.
Pour affiner la Trame Verte et Bleue intra-urbaine, le Cerema Sud-Ouest travaille sur le développement d'une méthode adaptée au territoire et aux données disponibles. Pour cela, il s'est associé à l'équipe d'observation du pôle satellitaire du Cerema Occitanie pour effectuer une cartographie précise de la végétation en milieu urbain et réaliser une carte d'occupation du sol dite "enrichie".
À partir de cette dernière, des tests de modélisation des déplacements de certaines espèces animales (écureuil et hérisson par exemple) seront effectués en utilisant des données de localisation d'espèces fournies par la base de données FAUNA, ainsi qu'un inventaire participatif mené par la Réserve naturelle de l'étang noir avec les citoyens.
Ces travaux sont en cours et sont prévus pour se dérouler jusqu’en septembre 2024.