Les résultats d'un bilan des doubles-sens cyclables publié par la ville de Paris confirment ce qui a déjà été observé dans d’autres villes : le double- sens cyclable n’est pas un aménagement dangereux.
Accidentologie : un bilan très positif
Le linéaire très important de voirie concernée et la diversité dans les modes de mise en œuvre ont permis d’approfondir de manière conséquente la connaissance sur le sujet. Paris a créé 185 km de doubles-sens cyclables entre août 2009 et septembre 2010, en s’adaptant aux différents contextes par la réalisation d’aménagements variés : avec ou sans séparation physique, avec ou sans marquage séparatif, doubles-sens cyclables en rue étroite, etc.
Afin d’avoir des résultats précis et fiables, la totalité des procès verbaux d’accidents impliquant au moins un vélo survenus dans les voies à sens unique à l’intérieur des zones 30 a été analysée :
Le tableau ci dessus indique le nombre d’ accidents tous sens confondus (sens de la circulation générale + sens réservé aux vélos).
La période entre le septembre 2009 et septembre 2010 a été neutralisée pour cause d’aménagement progressif des doubles-sens cyclables. Elle n’est donc pas représentative.
Premier constat : le nombre d’accident n’augmente pas, il aurait plutôt tendance à diminuer, même si les petits chiffres recueillis rendent ces résultats peu significatifs sur le plan statistique.
On constate également très peu de chocs frontaux. Ceux ci n’ont en outre donné lieu à aucune hospitalisation.
Aucun accident consécutif à une ouverture de portière n’est recensé dans le sens réservé aux vélos, bien que de nombreuses rues parisiennes à double-sens cyclable soient pourvues de stationnement à gauche dans le sens de la circulation générale.
Zoom sur 7 sites
Des mesures de fréquentation et de vitesse avant/après mise à double-sens cyclable ont été effectuées sur 7 sites juste après de la mise en service (octobre 2010) et un an plus tard (octobre 2011).
création d’axes « vélos » structurants
On constate l’apparition de trafics non négligeables de cyclistes dans le sens réservé dans les rues où le double sens cyclable a été institué par rapport à la situation ou ceci n’était pas légal. On mesure une montée en puissance avec une forte augmentation de la fréquentation du sens réservé au vélo (jusqu’à 100% dans certaines voies). On a ainsi pu constaté l’établissement de nouveaux itinéraires « vélos » structurants, en parallèle des grands axes. Ceci démontre que les usagers cyclistes ayant fait l’expérience de la circulation dans le sens réservé adoptent ces itinéraires.
une tendance à la baisse des vitesses à confirmer
2 sites présentent une baisse sensible de la vitesse des motorisés (6 à 7 km/h) alors que les autres sites ne présentent pas d’évolution significative. La poursuite de ces mesures lors des mises à double-sens cyclables à venir devraient permettre d’en savoir plus sur l’impact du double-sens cyclable sur les vitesses des usagers motorisés.