Cet article fait partie du dossier : Mobilités décarbonées : lancement du dossier co piloté par le Cerema sur Construction 21
Voir les 3 actualités liées à ce dossierCe dossier piloté par le Cerema et le lab recherche environnement VINCI ParisTech - Ecole des Ponts ParisTech constitue un état des lieux des constats et solutions en matière de mobilités décarbonées.
En plusieurs parties, il a permis de présenter les enjeux liés à la mobilité décarbonée, les solutions modales alternatives et les aménagements pour mieux partager la voirie entre les différents modes. Cette 4e partie présente des démarches pour co-construire des démarches visant à décarboner les mobilités.
Micromobilité et environnement : to share or not to share ?
Dans cet article, Anne de Bortoli, chercheur associé à l’Ecole des Ponts ParisTech/Université Gustave Eiffel et ingénieur-chercheur technique environnement chez Eurovia Management (VINCI) présente une étude dans laquelle la méthode d'Analyse du Cycle de Vie (ACV) a été appliquée à plusieurs modes de transports à Paris (vélos, trottinettes et scooters), aussi bien partagés que personnels, pour déterminer l'impact environnemental.
La méthode ACV permet de calculer l'impact environnemental d'un matériau ou d'un système sur l'ensemble de sa durée de vie, de la conception à la destruction ou au recyclage. Cette étude visait à évaluer l'impact environnemental de la micro-mobilité et à comparer l'impact des systèmes de partage et de la possession de son propre véhicule.
"Finalement, est-ce qu’utiliser un véhicule partagé est plus bénéfique à l’environnement que de posséder son proche engin ? L’analyse montre que le partage n’a pas d’impact direct sur la performance environnementale, car la performance micromodale dépend principalement du poids environnemental du véhicule rapporté au kilomètre parcouru. Ainsi, les deux facteurs clés de la performance environnementale sont l’impact lié à la manufacture du microvéhicule et sa longévité kilométrique".
Synergies dans le secteur des transports et de l’aménagement urbain : Etude de cas de la région Ile de France
Cet article rédigé par Flora Delhomme (étudiante en économie à l’ENS Paris Saclay), avec le soutien de Vincent Viguié (chercheur au CIRED) et Nicolas Coulombel (chercheur à l’Université Paris-Est, LVMT) présente une démarche pour identifier les mesures les plus efficaces afin de décarboner les mobilités.
La classification Avoid Shift Improve recouvre trois types d'actions:
- Limiter les trajets inutiles,
- Favoriser le report modal,
- Améliorer les performances environnementales des modes de transport.
L'article présente aussi les modèles LUTI (Land Use Transport Interaction) qui permettent d'analyser les interactions entre le développement des territoires et les mobilités quotidiennes à l’échelle de régions ou de métropoles. Il permet d'évaluer les synergies entre politiques publiques et décarbonation des mobilités et entre les politiques en faveur des mobilités bas carbone.
"Les décideurs publics gagneraient à analyser en amont les interactions entre les mesures de réduction d’émissions de CO2 pour gagner en efficacité. Les synergies positives et négatives ne sont pas négligeables à l’échelle de l’Ile-de-France. Ce travail montre que pour inciter à une mobilité décarbonée il est nécessaire d’assurer une cohérence à l’échelle du système de transport (voiture-transport en commun) et l’échelle du bassin de vie (caractérisant les déplacements domicile-travail)".
Transition vers une mobilité quotidienne bas carbone en périurbain
Cet article de Marielle Cuvelier (Ingénieure de Recherche - Université Gustave Eiffel – Laboratoire COSYS-ESTAS) et Guillaume Uster (Chargé de Recherche - Université Gustave Eiffel – Vice-Présidence Appui aux Politiques Publiques) présente sur la recherche-action CISMOP (Co-construction et Innovations pour les Services de Mobilités en Péri-urbain) destiné à décarboner les mobilités sur le territoire de Loos-en-Gohelle dans les Hauts-de-France, en visant également à réduire la fracture sociale et urbaine du territoire.
Cette recherche action menée dans la continuité de démarches locales de développement durable a associé les habitants et autres acteurs du territoire à la réflexion, de manière à partir de leurs besoins pour construire des solutions alternatives à l'usage individuel de la voiture.
Un projet de développement d’une mobilité quotidienne bas carbone est aujourd'hui en cours d’élaboration et les premières études ont été initiées par la commune.
"Co-construire et mettre en place des mobilités alternatives à la voiture individuelle nécessitent d’identifier les caractéristiques du territoire, d’interroger et de comprendre les habitudes en matière de déplacement des habitants, pour envisager leurs évolutions et les voies à explorer. Une démarche de co-construction avec les habitants a ainsi été mise en œuvre pour connaître les besoins, co-construire et expérimenter de nouvelles solutions de mobilité".
Rôle des nouveaux quartiers dans la stratégie bas carbone de la mobilité
Cet article rédigé par Alexis Poulhes, ingénieur de recherche à l’Ecole des ponts ParisTech - ENPC, Laboratoire Ville Mobilité Transport, et Vianney Morain, R&D mobilité durable : empreinte environnementale de la mobilité à l’échelle d’un quartier chez Efficacity, aborde la question de la localisation des nouveaux quartiers et les bonnes pratiques d'aménagement dans l'objectif de réduire les émissions carbone issues des transports.
Les formes urbaines doivent favoriser le plus possible les modes de déplacements peu émetteurs, en limitant le besoin d'utiliser la voiture individuelle.
Trois domaines de l'aménagement à l'échelle du quartier ont un fort impact sur les pratiques de mobilité des habitants:
- L'urbanisme et la voirie,
- La présence ou l'absence de stationnement,
- L'efficacité du système vélo.
"La manière la plus simple de voir ce contexte favorable est de se poser la question suivante : "Peut-on vivre dans ce quartier sans voiture ?". Il ne suffit pas alors d’avoir accès à son emploi en transport en commun comme le permettent les gares ferroviaires de périphéries qui desservent les grands pôles d’emploi mais d’offrir aux habitants l’accès autrement qu’en voiture à toutes les aménités urbaines. Cette seconde contrainte limite considérablement les localisations optimales des nouveaux quartiers".
Fresque de la mobilité : comprendre pour agir
Laurent Perron, chef de projet Fresque de la Mobilité chez les Shifters, présente dans cet article une réflexion autour de l'adhésion du public aux changements de comportements en matière de mobilité et le rôle de la sensibilisation. Plusieurs outils sont évoqués, comme la Fresque du climat conçue par le Shift Project et évoquée dans son rapport "Déployer la sobriété numérique" ou le service Ecolab de l'Ademe.
A travers des ateliers ludiques et collaboratifs en groupes, la Fresque du climat propose de construire un panorama de la mobilité des personnes, de mettre en scène des profils types et d'imaginer une série d'actions à mettre en place.
"La mobilité des personnes va évoluer fortement sous la double pression de la lutte contre le dérèglement climatique et du risque d’un moindre approvisionnement en pétrole dans la décennie qui vient. Cette évolution nécessite d’en comprendre les mécanismes et de mesurer les responsabilités, tant individuelles que collectives, que nous devons assumer et qui doit nous guider dans nos décisions".
Un outil pour enclencher la transition écomobile des collectivités
Aurore Fabre-Landry, fondatrice et dirigeante de Sustainable Mobilities, présente dans cet article un outil d'autodiagnostic permettant aux collectivités d'évaluer les forces et faiblesses du territoire sur différentes thématiques liées à la mobilité.
Cet outil digital gratuit appelé "Vers une ville écomobile" cible en particulier les villes petites et moyennes et est adaptable à tous les territoires.
Les ateliers comprennent plusieurs séquences pour définir un diagnostic d'abord individuel puis commun, et est axé sur le débat tout en assurant une approche globale du sujet.
Cette démarche qui évolue en permanence a été mise en place avec trois collectivités ainsi que de nombreux experts de la mobilité, et le soutien financier de l'Ademe. Des bureaux d'études proposent un accompagnement à travers le formation des élus et des services techniques, afin d'inclure l'écomobilité dans les projets d'aménagement.
"La collectivité doit agir sur tous les leviers simultanément : des usages à l’aménagement, de la gouvernance au revêtement de la chaussée… et il est urgent d’accompagner les collectivités les moins outillées dans cette démarche et vers cette transition".
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