L'objectif était de partager des expériences opérationnelles, d’approfondir la réflexion, d’identifier les leviers d'action et les politiques pouvant être mises en œuvre par les collectivités. Elle a rassemblé 165 personnes issues des collectivités territoriales, des services de l’État, des acteurs de l’aménagement, de la formation, des chercheurs et des bureaux d’études.
Cette journée a permis de partager un vocabulaire commun, de présenter des retours d’expériences et d’identifier des leviers d'action au service des politiques pouvant être mises en œuvre par les collectivités et acteurs du territoire.
Comme l'a rappelé Pascale Got, Vice-présidente du Département de la Gironde, "Le sujet de la désimperméabilisation s’inscrit dans une actualité forte, la mise en place de la loi climat et résilience".
Oser penser différemment l’aménagement de la ville
L’ouverture de la journée par Pascale Got, Vice-présidente du Département de la Gironde, Marion Lacaze, Cerema Sud-Ouest, et Edouard Dehillerin, Agence de l’Eau Adour-Garonne, a permis de mettre la lumière sur la nécessité de concilier l’aménagement du territoire et la préservation des ressources en eau et des milieux aquatiques.
A ce titre, les démarches de désimperméabilisation répondent à l’impératif de préservation du cycle de l’eau et de développement de la nature en ville qui s’imposent de plus en plus au processus d’urbanisation, afin de réduire notamment le risque inondation, de lutter contre l’effet des ilots de chaleur urbain (ICU) et d’améliorer le bien-être en ville.
La journée s’est intéressée à toutes les échelles d’intervention de la programmation urbaine. Elle s’est structurée autour de trois temps :
- des présentations de stratégie de désimperméabilisation à l’échelle de la ville,
- deux tables rondes, sur les méthodes et les financements,
- des présentations de cas opérationnels.
Pour introduire les présentations, Daniel Pierlot de Sépia Conseils a défini le concept relativement complexe de désimperméabilisation. Depuis le XIXème siècle, une vision très ingénieure de l’aménagement de la ville a prédominé, ainsi pour un besoin de confort et des raisons sanitaires, les espaces publics et privés ont été complètement imperméabilisés. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, les pouvoirs publics tentent de revenir en arrière et d’avoir une approche différente en matière de gestion des eaux pluviales. Plusieurs notions traduisent des interventions différentes.
La déconnexion inclut une réponse essentiellement hydraulique. Dans ce cas, l’infiltration se situe dans les ouvrages techniques de type noues, tranchées drainantes.... Dans le cadre de la désimperméabilisation, l’intervention va aller plus loin en ayant une action sur l’espace public ou privé par le biais d’un revêtement perméable. Si on va encore plus loin : on parle de désartificialisation. On passe d’un milieu artificiel, en général très imperméable, à un milieu plus perméable en réintroduisant de la nature en ville.
En matière de désimperméabilisation, certaines questions doivent se poser avant de se lancer : est-elle toujours possible ? Combien cela coûte ? Peut-on planifier la désimperméabilisation d’un territoire ?
Initier un cercle vertueux en faveur de la renaturation
Bordeaux Métropole: agir à chaque occasion
Les enjeux liés à l’adaptation au changement climatique nécessitent d’oser penser différemment, d’agir maintenant, sans chercher à toujours obtenir un consensus, c’est avec ces propos que Didier Jeanjean, adjoint au maire de Bordeaux, a introduit sa présentation.
La municipalité a pour objectif de protéger les grands espaces naturels et a fait le choix d’arrêter les plans à horizon 2050 et d’agir tout de suite. Il a été acté le respect, dès aujourd’hui, du "zéro artificialisation nette", en modifiant le PLU pour augmenter les espaces de pleine terre.
Pour agir en matière de désimperméabilisation, la ville de Bordeaux a choisi de partir du quotidien puis "d’aller à la ville". La volonté de la ville est de systématiser ces opérations à toutes les cours d’écoles et de crèches. Le travail s’attache dès que cela est possible également à toutes les autres formes d’espace public (rues, ronds-points, places, boulevards). L’adjoint au maire souligne l’importance de la participation des habitants dans la conception des projets.
Parfois, des actions d’acculturation sont mises en place, par le biais d’arbres en pot, par exemple, qui permettent d’acculturer les habitants aux nouveaux usages en phase transitoire. La ville propose également des permis de végétaliser. Le projet est d’aboutir à une "ville nature" ou "ville éponge".
Des échanges ont complété la présentation. La prise en compte de l’accessibilité au cours de l’aménagement de l’espace public est un principe fort, jamais la nature ne prendra la place du cheminement piétons. Les échanges se sont poursuivis sur la participation des citoyens, les projets d’intervention sur l’espace public sont coconstruits, tout en gardant à l’esprit l’impératif de la nature en ville et des mobilités.
En termes d’acceptation, il a été observé un changement dans les comportements depuis cet été. L’élu précise qu’une fois que les aménagements sont faits et que les habitudes sont changées, personne ne souhaite revenir en arrière. Pour accompagner les aménagements, les arbres choisis sont adaptés au contexte local et au changement climatique, la nature décorative est évitée. Lors des opérations de renaturation, la règle est de faire avec la terre sur place, il n’y a pas encore de démarche systématique, des démarches ponctuelles existent afin d’utiliser le compost.
Toutefois, beaucoup de terre végétale est encore achetée à l’extérieur de la Métropole, mais la ville cherche à réduire cette empreinte.
A Angoulême, une stratégie au fil de l'eau
La stratégie de la ville d’Angoulême en matière de désimperméabilisation s’est menée au fil de l’eau explique Philippe Moncaut, directeur de la transition écologique de la ville. Le souhait de la municipalité en début de mandat a été de créer 20 poumons verts. La nature, qui est un besoin exprimé par les citoyens, a amené à la désimperméabilisation. La démarche passe donc par la renaturation des espaces publics.
Le portage politique est indispensable. La ville a cherché à développer une culture de la transition écologique, il est nécessaire pour cela d’organiser la transversalité et la mobilisation des services.
Les documents d’urbanisme permettent de définir des opportunités, la maîtrise foncière peut également être un atout. Quelques freins et difficultés peuvent entraver les démarches de désimperméabilisation, pour plusieurs raisons : ces démarches nécessitent un changement de pratique, le végétal devient une denrée "rare", la maîtrise du foncier n’est pas toujours acquise.
Toutefois, les bénéfices sont importants en matière de bien-être des usagers, d’ouverture à de nouvelles pratiques des équipes, et déterminent un succès partagé, élément essentiel d’un cercle vertueux en faveur de la renaturation.
Connaitre les outils, méthodes et accompagnements techniques et financiers existants
Evaluation du potentiel de désimperméabilisation: outils et méthodes
La table ronde a démarré par la présentation de la méthode du Cerema, présentée par Olivier Gradel. Elle permet d'évaluer le potentiel de désimperméabilisation d’un territoire en s’appuyant sur les notions d’infiltrabilité et d’imperméabilité. Cette méthode vise à établir une stratégie de désimperméabilisation sur un territoire et à définir un plan d’actions. Elle a été déclinée sur le territoire du Grand Narbonne, Libourne, Angoulême et Toulouse Métropole.
Après avoir appliqué la méthode du Cerema sur deux territoires en France et en Chine, Emmanuel Dufrasnes de l’Ecole d’architecture de Strasbourg constate deux difficultés : obtenir des données de qualité et accéder aux données piézométriques. Au-delà de la question de l’existence ou de la qualité des données, il peut s’avérer éclairant d’employer une méthode prospective, afin d’imaginer les futurs possibles dans des conditions un peu différentes, un peu plus extrêmes.
Le projet Désiville du BRGM, présenté par Cécile Le Guern, a pour objectif de développer un guide qui référence des outils d’aide à la décision et de cartographier le potentiel de désimperméabilisation en intégrant les atouts et les contraintes. Le projet propose également un catalogue de solutions de désimperméabilisation avec une évaluation des impacts. En pratique peu d’études ou de méthodes existent en termes de stratégie et de définition des zones potentielles à désimperméabiliser. Tous les intervenants assument que réaliser une méthode à l’échelle nationale est difficile, puisqu’il n’existe pas encore d’outil de capitalisation et le format, la qualité et le niveau de précision des données est hétérogène.
Les échanges se sont poursuivis avec la salle. La réflexion s’est portée sur l’infiltration horizontale et non pas seulement verticale, pouvant permettre d’infiltrer quasiment partout, y compris dans les territoires les plus contraints. Par exemple, alors que la Région Limousin est granitique, il est possible d’infiltrer sur 80% du territoire. En tant que contrainte, le risque retrait gonflement des argiles est difficile à appréhender, les données à ce sujet manquent encore de précision (carte 1/50000ème) pour être intégrées de manière fine dans des études sur la désimperméabilisation. Par ailleurs, l’un des défis de la recherche et développement est d’établir une cartographie des sols urbains, objet par exemple du projet MUSE, sur la multifonctionnalité des sols et son intégration dans les documents d’urbanisme.
Accompagnements et financements
Plusieurs outils d’accompagnement sont à disposition des collectivités et des acteurs de l’aménagement, qui souvent les connaissent mal. Le principal financeur des projets de désimperméabilisation est l’Agence de l'eau Adour-Garonne, qui finance tous types de travaux comme la débitumisation, la mise en place d’un revêtement perméable, la plantation d’arbres et d’arbustes et les études préalables. Les actions sont financées à hauteur de 50% maximum, aucun plafond n’est fixé.
Jean-Yves Boga indique que l’Agence n’intervient que sur des opérations concernant des sites existants. Il n’est pas imposé d’obligation de déconnexion du réseau séparatif ou unitaire pour les opérations éligibles. Sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne, l’objectif est également la plantation d’1 million de m² de végétation pour 2024, à ce jour l’objectif est atteint à 50 %. En moyenne, les opérations financées atteignent 40 € HT / m² traité.
TYPE d'OPERATIONS | CONDITIONS PARTICULIERES | TAUX D'AIDE MAXIMum |
---|---|---|
Etudes : schémas/ zonages EP, études de faisabilité technique de gestion intégrée des EP | / | 50% |
Travaux de désimperméabilisation et technique de gestion intégrée (domaine public et parcelles privées) | Bâtiments existants / zones urbanisées existantes | 50% |
Les collectivités peuvent également bénéficier d’accompagnement dès l’amont de leur réflexion sur l’aménagement de leur territoire en s’appuyant sur les services que proposent, par exemple, les agences d’urbanisme et les CAUE. Annabel Albrech souligne que pour sensibiliser et informer les collectivités, le CAUE 33 propose, entre autres, des formations sur l’eau et l’urbanisme, fournit des conseils ou produit des notes ou des guides sur la gestion des eaux pluviales.
L’A’URBA, représentée par Cécile Nassiet, a notamment, rédigé un guide sur "Les enjeux et les leviers d’actions pour désimperméabiliser les sols", qui recense des retours d’expériences et montre comment certains documents d’urbanisme ont traité le sujet de la désimperméabilisation. Son rôle s’étend aussi à l’observation de ce qui se passe sur les territoires, à cet effet elle a constitué un observatoire sur la nature et l’agriculture à l’échelle de Bordeaux Métropole.
Certains projets comme le LIFE Artisan, qui a pour thématique d’Accroître la Résilience des Territoires en Incitant à l’usage des Solutions d’Adaptations fondées sur la Nature, proposent de mettre en avant certaines pratiques et de les diffuser au plus grand nombre. Ce projet est porté en Nouvelle-Aquitaine par l’Offices Français de la biodiversité (OFB), dont Margot Vilette-Belmont était la représentante lors de la journée.
Le sujet de la désimperméabilisation n’est pas le premier sujet que traitent les collectivités: elles y viennent parfois par les accompagnements et les financements proposés. Il est souvent souligné la difficulté pour les collectivités de prendre en compte des enjeux, parfois contradictoires, de densification et de renaturation, toutefois il est nécessaire de ne pas les opposer. Les seuls espaces qui doivent rester imperméables, ce sont les bâtiments. L’ensemble des surfaces au sol doivent être perméables.
La désimperméabilisation en pratique, présentation de cas opérationnels
Macau : Désimperméabilisation d'une cour d'école
La désimperméabilisation des cours d’école est particulièrement intéressante puisqu’elle permet de gérer plusieurs enjeux en même temps, comme a pu le présenter Julien Labecot, de la ville de Macau (33), à l’occasion de travaux de remise en état et de valorisation de la cour de l’école de Macau. L’action majeure a été d’installer un revêtement poreux, à hauteur de 30%, qui ne présente, pour l’instant, aucun souci de colmatage. Ce revêtement a effectivement permis d’avoir une réelle plus-value sur l’infiltration des eaux pluviales, tout en diminuant la chaleur ressentie et en améliorant l’esthétique de la cour.
Julien Labecot évoque des soucis techniques de glissance apparus suite à une malfaçon lors de la pose du revêtement, soucis résolus depuis. Par ailleurs, la charge maximum supportée par le revêtement est limitée à 26 tonnes, ce type de revêtement n’est donc pas adapté à tous types d’espaces.
En complément et suite aux questions de la salle, l’intervenant a précisé que le projet comporte 365 m² d’espaces végétalisés, 310 m² d’espaces renaturés, 3 arbres plantés et 65 m² de carré potager. Dans le cadre de projet de plantation dans une cour d’école, un frein souvent rencontré est le piétinement au pied de l’arbre. Pour pallier cette situation, la solution à Macau a été d’installer des banquettes de protection pour entourer l’arbre.
La consultation des élus, de l’équipe pédagogique, des parents d’élèves a permis d’affiner le projet. Si le projet devait être amélioré, ce serait en ajoutant plus de végétation.
Aménagement et végétalisation d'un boulevard urbain à Miramas
Dans la continuité, des retours d’expérience présentés lors de cette journée, Gilles Tourbillon de Suez, est intervenu pour présenter le projet d’un aménagement de boulevard à Miramas (13). L’objectif pour ce projet, initié en 2013, était d’affirmer l’axe comme une nouvelle entrée de ville, de créer des espaces verts et de le rendre accessible aux modes doux. Après un constat de saturation des collecteurs pluviaux sur le secteur, il a été choisi de désimperméabiliser et d’améliorer la gestion des eaux pluviales, tout en conservant de la voirie, en créant des espaces de stationnement et en végétalisant les trottoirs.
La difficulté a été de convaincre les élus, mais le maire a été assez convaincu de ne pas faire un projet classique de gestion des eaux pluviales. Un enrobé a été mis en place sur les voies cyclables et les trottoirs, une réelle baisse de la température a été ressentie, à la grande satisfaction des usagers. L’installation de lieux récréatifs engendre du bruit dont se plaignent parfois les riverains.
Suite aux questions de la salle, l’intervenant a expliqué que ce projet n’a pas présenté de difficultés techniques, mais une concertation des habitants aurait permis d’éviter certains écueils. Par ailleurs, l’enrobé enlevé n’a pas donné lieu à un réemploi ultérieur. Au sujet du transfert des eaux polluées, question d’un participant, des relevés piézométriques ont montré l’absence d’impact de pollution de la nappe à l’amont et à l’aval.
Réaménagement et gestion des eaux pluviales à Cap-Breton
Au cours de la rénovation de la place de la Gare à Capbreton (40), qui constitue un parking d’entrée de ville, le premier choix a été de fonctionner de manière classique avec un système de "tout tuyau". Face aux coûts très importants engendrés, c’est finalement une solution avec de l’infiltration sur place des eaux qui a été retenue, ce qui a permis de diviser les coûts par deux. A cet effet, dans un premier temps le choix technique retenu a été d’utiliser un mélange de grave et d’écorces de pins, toutefois les écorces colmataient la grave, ce sont finalement les aiguilles de pins qui ont été utilisées.
L’idée est née sur cette commune Landaise de reproduire la typologie naturelle des parkings en front de mer ou derrière les espaces dunaires à l’ombre des pins maritimes, espace familier dans l’esprit des habitants. A terme, les pins plantés devraient alimenter en aiguille de pins le parking. En complément, une noue centrale herbacée a été créée, la voie d’accès piéton et véhicule est en béton drainant. Il est parfois difficile de mobiliser les élus sur ces sujets, c’est ce qu’a pu constater David Joly, chef de service voirie à la Communauté de Communes Maremne Adour Côte-Sud.
Toutefois, ce projet a montré l’importance d’avoir le droit à l’expérimentation et a permis de sensibiliser les élus, les services techniques et les habitants. En complément de son intervention, M. Joly souligne que les plantations ont été arrosées pendant un an, ensuite elles ont été alimentées naturellement par la noue. Dans le cadre du réaménagement des voiries d’une zone d’activité à Capbreton, vulnérable au risque inondation, l’objectif a également été de faire de l’infiltration à la parcelle.
La modification de la circulation, par l’installation de sens unique, a permis de dégager de la place pour créer des noues, en choisissant des végétaux à fort pouvoir d’absorption. Les aménagements ont permis de gagner 18% de pleine terre. Suite aux échanges, M. Joly a précisé que les hydrocarbures sont stockés grâce à un géotextile, la végétation dépollue aussi une partie du sol. D’un point de vue financier, des économies ont été faites puisqu’il y a moins de surfaces d’enrobé, à cela s’ajoute la subvention obtenue de la part de l’Agence de l’Eau.
Intervention d'aménageurs paysagistes à Libourne
Les actions qui conduisent à des démarches de désimperméabilisation sont un processus long. Pour la ville de Libourne, il s’agit d’un processus d’une trentaine d’années, comme l’a expliqué Sylvère Millon en charge du pôle environnement de la ville. Depuis 2015, les travaux sont réalisés avec des aménageurs paysagistes. L’idée est également de s’accompagner des services des personnes qui investissent le lieu.
Ainsi, l’aménagement de l’Ecole élémentaire du Sud a été pensé avec l’accompagnement d’un agent du périscolaire. Le projet a été construit, au départ, en régie, chacun avec ses compétences, sans aucun "sachant". L’enrobé a été en partie retiré, sur 2 100 m² d’enrobé à l’état initial, il est resté 950 m² à l’état final, ce qui s’est accompagné d’un traitement paysager et d’une amélioration de la biodiversité.
Le résultat constaté a été un apaisement des enfants. Au début du projet, des ganivelles ont été mises en place afin de protéger les espaces de végétation. Elles ont été protégées par une bande de toile de coco, qui sera enlevée après l’adaptation des enfants à leur nouvel environnement.
Sur la place du souvenir français, attenante au cimetière, le choix retenu a été de mettre en place un mélange de plantes alpines nécessitant peu d’entretien. Afin que toutes les eaux de pluie soient infiltrées, le parking est recouvert de dalles alvéolaires et les pistes cyclables sont recouvertes d’enrobé drainant. Au bilan du projet de la place, la surface a été désimperméabilisée à hauteur de 85 %.
Les échanges ont porté sur les montants des travaux et plus particulièrement sur les postes les plus coûteux. Il n’y a pas de réponse universelle, cela dépend des projets selon M. Millon, en ce qui concerne le projet de l’école, il s’agissait de la démolition, sur un autre projet, celui de la Caserne, c’est la voirie qui a coûté le plus cher. Dans le cadre du partenariat avec le Cerema, un cahier des charges végétalisation et biodiversité a été rédigé, il est transmis aux maîtres d’œuvre qui interviennent sur la commune.
Pour conclure la journée Fabrice Marie, Cerema, souligne que la désimperméabilisation peut être une brique, un levier pour des approches beaucoup plus globales : gestion de l’eau en surface, dans le sol et dans le sous-sol par la déconnexion ; elle est également le pendant de la renaturation des villes et plus largement des démarches d’adaptation au changement climatique.
Grâce aux méthodologies et aux moyens éprouvés pour bâtir des stratégies de désimperméabilisation et d’adaptation au changement climatique, grâce aux retours d’expérience opérationnels réussis et aux solutions de financement et de soutien en ingénierie, toutes les conditions sont réunies pour que les collectivités qui souhaitent lancer une démarche de désimperméabilisation et plus largement d’adaptation au changement climatique puissent s’engager dans cette démarche.
Pour accompagner ces démarches, les principes de la désimperméabilisation doivent trouver une traduction dans la planification : SCoT, PLU, zonage pluvial, etc. Ces documents embarquent la stratégie et les leviers pour une imperméabilisation maîtrisée. Fabrice Marie conclut en remerciant les intervenants et les organisateurs de la journée.