Selon son type d’engin et son motif de déplacement il peut se comporter de manière sensiblement différente et se retrouver confronté à des problématiques d’insécurité variées. De même, certains facteurs accidentogènes sont plus ou moins prééminents selon que l’usager de 2RM circule dans un environnement densément urbanisé ou en rase campagne.
En milieu interurbain, la pratique d’une vitesse inadaptée est l’un des principaux facteurs accidentogènes avérés pour les motocyclistes. De nombreuses études consacrées aux 2RM se sont ainsi intéressées à cette problématique. En revanche, à notre connaissance, peu de travaux ont été mené sur les vitesses de circulation pratiquées par les 2RM en milieu urbain, vraisemblablement parce qu’en ville, d’autres facteurs accidentogènes émergent plus fréquemment en raison des limitations de vitesse plus contraintes, de la plus forte complexité de l’environnement de circulation et des nombreuses interactions avec de multiples catégories d’usagers en déplacement.
Or, d’après le bilan 2012 de l’accidentalité établi par l’Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière, 34 % des motocyclistes et 50 % des cyclomotoristes tués sont recensés en milieu urbain. De plus, les conducteurs et passagers de 2RM sont considérés comme des usagers vulnérables, particulièrement exposés au risque routier et pouvant subir de graves blessures corporelles, y compris dans les accidents qui surviennent à une vitesse inférieure à la limitation de 50km/h généralement prescrite en ville. Enfin, la concentration de population et la pluralité des modes de déplacements en milieu urbain génèrent de nombreux types de conflits entre usagers. Par exemple, celui opposant un 2RM « lancé » et un piéton traversant une chaussée en aval d’un carrefour à feux, semble particulièrement sujet à la problématique d’une pratique du 2RM à vitesse inadaptée.
C’est sur ce postulat que la DSCR, en partenariat avec la ville de Paris, a mandaté le Centre d’Etudes et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA) et le Centre Européen d’Etudes de Sécurité et d’Analyse des Risques (CEESAR) pour réaliser une étude relative au comportement des 2RM dans 10 carrefours à feux parisiens. La méthodologie consistait à réaliser un dispositif de mesures des vitesses pratiquées par les 2RM couplé à un système vidéo afin de recueillir les données nécessaires pour analyser le comportement général des 2RM dans les carrefours à feux.
Le présent rapport traite du volet « vitesse » des 2RM dans les carrefours à feux parisiens à partir des nombreuses données recueillies par le dispositif mis en place. Un second volet traite des « interactions entre 2RM et autres usagers » à partir de l’analyse des vidéos enregistrées lors de l’instrumentation des mêmes carrefours à feux.