5 décembre 2019
VUL
Ce véhicule instrumenté a pour objectif de mieux comprendre les paramètres influant sur la distance d'arrêt ou de freinage des véhicules utilitaires légers. Ces données quantifiées et scientifiques permettront de prendre les mesures nécessaires pour réduire l'accidentologie de ce type de véhicule, en particulier par la mise en place de contrôles sanction automatisés des surcharges.

L’utilisation de véhicules utilitaires légers (VUL) pour le transport de marchandises à longue distance s’est accrue de façon inquiétante depuis quelques années (plus de 50 000 en circulation dans l’hexagone selon une estimation de la DGITM), avec des infractions nombreuses vis-à-vis des règles de cabotage et des surcharges très importantes.

Ces véhicules utilitaires légers sont devenus compétitifs devant les transporteurs lourds de par une réglementation moins exigeante et des contrôles moins fréquents. Si le volume que représente leur trafic a augmenté significativement sur routes, il est en croissance encore plus rapide en ville (effet livraison dernier kilomètre des achats sur Internet) avec tous les risques et nuisances induits.

véhicule utilitaire léger
Pixabay

L'étude de ces nouveaux véhicules présents sur les routes représente un enjeu pour la sécurité des usagers sachant qu'une part non négligeable d'entre eux est en situation de surcharge. Il est nécessaire d'avoir une meilleure compréhension de leur comportement pour mieux préparer les nouvelles législations qui vont les concerner.

La Délégation à la sécurité routière (DSR) a lancé une étude afin de modéliser le freinage des VUL et d'en déterminer les risques spécifiques. L'IFSTTAR et le Cerema ont collaboré pour répondre à cette demande.

L'objectif est d'analyser l'effet de plusieurs facteurs sur les distances de freinage des VUL et d'évaluer les variations de ces distances de freinage induites par les surcharges en différentes conditions : chaussée sèche ou mouillée, différentes vitesses, répartition des charges et taux de surcharge. Cette opération ainsi que l'achat du véhicule nécessaire et son équipement ont été financés par la DSR.

Deux étapes complémentaires sont proposées.

  • La première est basée sur la modélisation d’un VUL et des simulations numériques (avec le logiciel de dynamique de véhicule SCANeR™ studio).
  • La seconde comporte des essais sur la piste de glissance de l’IFSTTAR à Nantes, réalisés avec un VUL instrumenté pour recueillir tous les paramètres utiles. Ces essais permettront de valider les résultats obtenus par simulations numériques. 

Les résultats de cette étude permettront:

  • d’évaluer l’impact des surcharges sur les distances de freinage des VUL selon la qualité des revêtements routières et de proposer des solutions pour réduire leur accidentologie vis-à-vis des collisions en file
  • d'éclairer la décision de mise en œuvre d'un contrôle sanction automatisé (CSA) des surcharges, applicable également aux VUL.

 

vul

Le gabarit du véhicule choisi est représentatif des VUL les plus répondus du trafic routier (L2H2), avec  un poids à vide d’environ 2,4 tonnes après aménagement, équipé d’un système électronique ABS. Le système d’acquisition embarqué comporte 24 voies analogiques ainsi que des ports série et CAN pour recueillir les données issues d'environ 20 capteurs installés sur le VUL instrumenté :
    • les données classiques de la dynamique du véhicule et la commande conducteur sur la pédale de frein;
    • les données issues de l’ordinateur de bord (Bus CAN) du véhicule ;
    • des informations sur la trajectoire précise du véhicule (GPS centimétrique), les angles de dérive du châssis ou des roues ;
    • des informations complémentaires relatives au chargement utile.