La commune de Couches (1 200 habitants), en Saône-et-Loire, possède plusieurs bâtiments dont une salle des fêtes. Située dans un environnement bocager au centre de la commune, elle est utilisée par des associations mais aussi par des particuliers. Ce bâtiment de 400 m² construit dans les années 2000 est aujourd’hui concerné par plusieurs problématiques :
- Plaintes répétées du voisinage à propos de nuisances sonores,
- Panne du limiteur de son,
- Observations de surchauffes et d’inconfort dans le bâtiment, dès la mi-saison,
- Parcelle située en zone 3 de risque radon.
Cela a amené la collectivité à se questionner sur son état et ses usages.
Une série de diagnostics thématiques
1/ Le premier diagnostic mené porte sur la qualité de l’air intérieur. Celui-ci comprend l’analyse des polluants entrants et l’étude des systèmes de ventilation permettant le renouvellement d’air. Dans le cas de la salle des fêtes, les polluants proviennent principalement des produits d’entretien utilisés. Ces derniers sont plus ou moins nocifs selon leur composition, mais aussi selon leur utilisation : dosages, mélanges et conditionnement.
En parallèle, une mesure de radon a été réalisée en installant un dosimètre pendant quatre mois. Les résultats ont révélé une exposition faible au radon, bien que la salle soit située en zone de risque élevé. En matière de renouvellement d’air, plusieurs systèmes de ventilation mécanique sont présents mais pour autant inadaptés : un système d’insufflation d’air neuf dans la salle principale et un système d’extraction de l’air vicié au niveau des sanitaires et du bar.
2/ Ensuite, une étude d’impact des nuisances sonores a été réalisée afin d’objectiver les nuisances ressenties par le voisinage mais aussi de limiter les risques sur la santé des occupants de la salle. Des mesures ont été faites grâce à une source de bruit contrôlée, à la fois à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de la salle. Elles ont permis de définir les consignes de limitation à appliquer lors du renouvellement du limiteur de son de la salle, mais aussi d’autres actions à engager afin de maintenir les niveaux sonores en dessous des seuils réglementaires.
3/ Le dernier diagnostic portait sur l’étude du confort thermique dans la salle lors des périodes chaudes. La salle étant équipée de grandes baies vitrées exposées au sud et dépourvues de protections solaires, elle apparaît comme très vulnérable face à cet aléa climatique. Des capteurs de températures et d’humidité ont donc été installés entre mai et juillet afin d’estimer les surchauffes ressenties par les occupants. Des simulations thermiques dynamiques ont été réalisées pour compléter cet état des lieux et confirmer que la salle pouvait être le lieu d’élévations de température importantes.
Une analyse croisée des enjeux
Le Cerema a traduit chacun de ces diagnostics en préconisations, qu’il a ensuite croisé afin de proposer à la commune des scénarios de rénovation globale de la salle des fêtes. Il a également fallu tenir comptes des usages, qui sont spécifiques à une salle des fêtes : groupes de taille variée (entre 20 et 100 personnes), activités sportives ou statiques, public sensible, utilisation des espaces extérieurs.
Certains enjeux peuvent être contradictoires. À titre d’exemple, les grandes portes vitrées donnant sur l’extérieur devraient être maintenues fermées lors de l’occupation de la salle pour limiter les nuisances sonores. Mais, du point de vue de la qualité de l’air intérieur, il serait préférable de les ouvrir pour renouveler davantage l’air. Pour limiter la surchauffe dans le bâtiment, il faudrait maintenir les porte-fenêtres fermées quand il fait chaud à l’extérieur et les ouvrir lors des nuits fraiches. Enfin, du point de vue de l’usage, l’accès à l’extérieur (donc la possibilité d’ouvrir ces portes) est un réel atout pour cette salle.
Des préconisations globales ont donc été formulées à la commune au travers de deux scénarios de rénovation, permettant de croiser les enjeux et de remédier au mieux à l’ensemble des enjeux : un scénario minimal, à moindre coût, pouvant être mis en œuvre rapidement, et un scénario plus qualitatif mais avec un coût plus élevé, à mettre en œuvre en plusieurs phases sur le long terme.
Ces scénarios comprennent la remise en état des systèmes de ventilation, tout en veillant à ne pas créer de nouvelles nuisances sonores, la remise en fonctionnement du limiteur de son, l’ajout de protections solaires extérieures ou encore le remplacement du revêtement de parking.