22 janvier 2019
Port de marchandises proche d'une ville
L’étude ECAMED a été menée pour évaluer le coût et les avantages pour la qualité de l'air de la mise en œuvre d'une zone de réglementation des émissions (ECA) en mer Méditerranée. Elle a été réalisée à la demande du Ministère de la Transition écologique et solidaire, et le Cerema est l’un des partenaires, avec Ineris, le Citepa et le Plan Bleu.

Le transport maritime international a un impact important sur la qualité de l’air, notamment dans les villes portuaires.

Dans la cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique, la France a mis en place un plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (également appelé PREPA), adopté en 2017 dans la loi française, qui envisage la création de nouvelles zones à faibles émissions en Méditerranée.

 

Réduire l’impact du transport maritime international sur la qualité de l’air

Afin d’évaluer la faisabilité de la mise en œuvre d’une zone NECA (zone de réglementation des émissions d’oxydes d’azote ou NOx) ou/et d’une zone SECA (zone de réglementation des émissions d’oxydes de soufre ou SOx) dans les pays riverains de la Méditerranée, le ministère de la Transition écologique et solidaire a sollicité une étude, qui a été réalisée en partenariat par Ineris, qui a coordonné les travaux, le Citepa, le Cerema et Plan Bleu.

Cette étude avait également pour objectif de documenter et de quantifier les bénéfices pour la qualité de l'air autour de la Méditerranée induits par les stratégies de réduction des émissions d’oxydes d’azote et/ou d’oxydes de soufre. Cette étude a notamment permis de traduire la réduction des concentrations de polluants atmosphériques en termes d’impact sur la santé, et de monétiser ces bénéfices.

 

Une modélisation détaillée du trafic maritime réalisée par le Cerema

Grâce à la base de données ENVISIA qui combine les données de position des navires avec leurs caractéristiques techniques (type de navire, type de moteurs, puissance des moteurs principaux et des moteurs auxiliaires, fuel utilisé, ...), le Cerema a élaboré la description détaillée du trafic maritime en Méditerranée, avec une géolocalisation et une estimation de la puissance utilisée des navires toutes les 15 minutes sur une période de deux ans (2015-2016).

Ces données ont alors permis au Citepa et à l'Ineris de calculer les émissions polluantes liées au trafic maritime en Méditerranée, et d'estimer l'impact de ces émissions sur la pollution atmosphérique sur le pourtour méditerranéen.

L’étude montre notamment qu’il est essentiel de développer des stratégies combinées SECA et NECA, afin de maximiser les bénéfices possibles des différentes actions pour la santé. Par ailleurs, les bénéfices pour la santé de la mise en œuvre d'une SECA-NECA en Méditerranée sont au moins trois fois plus élevés que les coûts.

Cette étude est une étape importante sur la création d'une zone ECA en Méditerranée. L'objectif pour la France est de formuler une proposition commune avec les pays méditerranéens auprès de l'Organisation maritime internationale.