Cet article fait partie du dossier : Le Cerema intervient en Normandie sur les marnières de la route nationale 27
Voir l'actualité liée à ce dossierLes prémices de l’étude pour faire face aux risques d’Éffondrement
En 2017, la Direction départementale des territoires et de la mer de Seine-Maritime (DDTM76) a sollicité le Cerema Normandie-Centre afin de rééxaminer deux anciennes études réalisées par le Centre d'études techniques de l'Équipement (CETE) autour d’un effondrement survenu en 2002. L’objectif de cette mission était de statuer sur la qualification de l’aléa et maintenir, ou non, un périmètre de sécurité autour de l’indice. Cet indice karstique* situé au milieu d’un quartier résidentiel rendait inconstructible tout projet d’aménagement se situant à l’intérieur d’un disque de 35 mètres de rayon (périmètre de sécurité) et impactant ainsi 6 habitations et 10 parcelles.
L’expérience du Cerema depuis plus de 25 ans dans le domaine des risques mouvements de terrains liés aux marnières, a permis d’apporter une approche différente par rapport aux études de 2002.
Ainsi, le Cerema est intervenu pour :
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Élaborer un protocole de sondages pour la recherche de vide lié aux exploitations souterraines ;
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Implanter et suivre le déroulement du chantier de sondages ;
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Analyser et interpréter les diagraphies de forages ;
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Établir des préconisations et des suites à donner.
La gestion du risque effondrement par le Cerema
Le Cerema a ainsi requalifié l’indice karstique en un indice de cavité souterraine avérée, dont l’origine est indéterminée (naturelle, anthropique ou leurre). Comme la doctrine départementale l’impose, le périmètre de sécurité autour de l’indice a été agrandi pour atteindre 60 mètres de rayon, impactant 16 habitations et 20 parcelles.
À la suite de la publication du nouveau périmètre de sécurité, un collectif de riverains s’est constitué afin de réaliser les investigations nécessaires à la levée du risque mouvement de terrain. Ce collectif associatif a souhaité être conseillé par le Cerema dans le choix de l’entreprise retenue pour la réalisation des sondages destructifs et profiter de l’expertise du Cerema pour l’assister dans les reconnaissances.
Ces reconnaissances, effectuées au printemps 2018 ont permis d’identifier une exploitation souterraine de Craie, confortant ainsi l’expertise réalisée en 2017.
Le Cerema a fait procéder à plusieurs passages caméra afin de circonscrire la carrière. Ces inspections ont permis d’observer que la carrière s’étendait sous une habitation, nécessitant alors l’intervention d’un puisatier pour permettre d’accéder aux galeries et réaliser un levé topographique de la carrière. Le levé topographique a été réalisé par le Cerema à l’automne 2018. L’objectif était de cartographier la carrière pour en connaître ses limites, son volume et son orientation.
Comme attendu lors des passages caméras, la carrière se situe en grande partie à l’aplomb d’une habitation entre 12 et 14 mètres de profondeur. Compte tenu des risques probables d’effondrement de la carrière, le Cerema a préconisé un comblement total de celle-ci.
Le collectif associatif a suivi les préconisations du Cerema et le comblement total de la carrière a été effectué fin décembre 2018 supprimant tout risque d’effondrement de la carrière.
Rappels historique :
2002 : effondrement survenu et caractérisé comme karstique par le CETE
2003 : investigations par forages par un bureau d’études
2017 : requalification par le Cerema de l’indice comme cavité souterraine avérée
2018 : identification d’une carrière de 130m3 entre 12 et 14 mètres de profondeur, en grande partie sous une habitation
Fin 2018 : comblement total de la carrière et suppression du risque effondrement