Un embouteillage génère-t-il plus de pollution qu’un trafic fluide ? La corrélation, a priori intuitive, entre congestion routière et émission de polluants reste mal documentée.
Une précampagne de mesures
A la demande de la DREAL Normandie, le Cerema a engagé une démarche d’observation de longue haleine pour tenter de caractériser cette corrélation. En partenariat avec Atmo Normandie, l’Agence Régionale de Santé et la Métropole Rouen Normandie, un suivi de la qualité de l’air se met en place sur une partie du réseau routier structurant de l’agglomération rouennaise.
Le Cerema a lancé une précampagne de mesures visant à sélectionner, à terme, une vingtaine de points où sera évaluée l’exposition des populations aux émissions de polluants lors d’un suivi régulier sur plusieurs années. Pour la précampagne, une cinquantaine de points de mesures ont été retenus à différents lieux stratégiques, en privilégiant les zones habitées et les établissements dits sensibles (écoles, crèches, équipements sportifs, etc).
Un suivi continu de la pollution
En parallèle, deux stations de suivi continu de la pollution en proximité du trafic seront également mises en place. Ces stations dont la mise en œuvre et l’exploitation ont été confiés à Atmo Normandie auront pour but, en plus de leur rôle classique de surveillance, de fournir de nombreuses données sur les émissions de polluants en proximité des zones de congestion. Les stations de comptages de trafic routier fournissent de leur côté des données précises sur les niveaux de trafic et les situations de congestion.
Cette démarche de mesure concomitante sera menée dans la durée. Elle permettra de recueillir un grand nombre de données dont l’analyse croisée pourra alimenter l’évaluation de l’impact de la congestion routière sur les niveaux d’émission de polluants.