Quel RAPPORT A la voiture des 65 - 75 ans?
Suite à une étude réalisée en 2021 par le Cerema sur la mobilité des seniors en Bourgogne Franche Comté, qui a permis d'apporter des éléments de diagnostic sur les pratiques de mobilité des seniors en exploitant les dernières enquêtes ménages déplacements réalisés dans la région, la DREAL et le Cerema ont voulu approfondir la compréhension de la mobilité des seniors en Bourgogne Franche Comté. Ils ont donc organisé en avril 2022 un focus groupe sur le rapport à l’automobile des séniors de 65 à 75 ans, qui a été réalisé à Avallon avec l’appui de la communauté de communes Avallon-Vézelay-Morvan. La conduite du focus groupe par le Cerema a par ailleurs bénéficié du soutien financier de la DREAL Bourgogne Franche Comté.
L'un des enjeux était de d'approfondir la question de la forte dépendance à la voiture qui était apparue lors de l'étude dans la tranche d'âge des 65-75 ans, et les freins au changement en matière de mode de transport.
Les échanges très riches animés par le Cerema permettent d’éclairer les difficultés que peut rencontrer cette population de seniors pour utiliser les modes alternatifs à la voiture.
Les principaux enseignements
En résumé, les principaux enseignements découlant de ce focus group sont les suivants :
- Le niveau de dépendance à l’automobile exprimé a été très fort et ne fait guère l’objet de remise en cause de la part des participants. Les participants sont très attachés à la liberté de pouvoir prendre le volant à tout moment sans contraintes pour réaliser leur programme d’activités comme ils l’entendent.
- Bien que les participants aient identifié certains avantages aux modes de transports alternatifs, ceux-ci sont jugés comme trop contraignants et peu flexibles. Seul le train, comme mode alternatif à la voiture, est plébiscité par les participants pour se rendre dans les grands centres urbains éloignés (Paris, Dijon par exemple) compte tenu de son prix et de sa rapidité. Ces grands trajets sont de plus en plus difficilement réalisables par les séniors en voiture car trop fatigants.
- Les participants n’anticipent pas véritablement le moment où ils ne seront plus en capacité de conduire tant ils redoutent cette perspective. Ils ont conscience que ce moment arrivera mais refusent de s’y projeter d’autant qu’ils n’entrevoient pas de réelle solution viable pour pouvoir rester dans ce cas dans leur domicile. Quelques pistes de solution sont bien évoquées (covoiturage solidaire, développement de services à domicile, transports collectifs, transport à la demande) mais les participants y voient trop de limites et de difficultés de mises en œuvre par les pouvoirs publics et les associations pour les considérer comme de réelles alternatives leur permettant de pouvoir vivre convenablement, sans sombrer dans un isolement qui les effraie particulièrement.
Le Cerema a rédigé un rapport complet présentant la méthodologie déployée et les résultats éclairant les orientations potentielles des politiques publiques nationales et locales sur cet enjeu important de la mobilité de demain dans les territoires peu denses.
Le rapport sur CeremaDoc: