29 août 2024
Diagnostic thermique d'une enveloppe de bâtiment à Brest
Cerema
Le Cerema apporte depuis 2022 son expertise à Brest Métropole pour démontrer la faisabilité des réhabilitations énergétiques d’envergure, à l’échelle de plusieurs immeubles, sur un patrimoine de grande valeur : celui de la reconstruction d’après guerre. Le Cerema a ainsi documenté les caractéristiques thermiques de ces immeubles dans 3 rapports d’études mis à disposition des acteurs de la réhabilitation.

En 2022, la Métropole de Brest a lancé avec le Cerema le projet Siamorphose, visant à réinventer, avec les habitants, les quartiers d’immeubles de la reconstruction du centre-ville de Brest, afin d’en améliorer le cadre de vie. Ce projet est lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) France 2030 : "Démonstrateurs de la ville durable" et bénéficie à ce titre de financements de l’État pour mener les études de sa phase incubation (2022-2025).  

 

>> Le site web du projet 

 

Un projet pour accélérer la réhabilitation du centre reconstruit

L’objectif de cette première phase est de démontrer, sur la base de 2 îlots représentatifs, la faisabilité et l’intérêt de réaliser des réhabilitations énergétiques sur des séquences de plusieurs immeubles en même temps. Cette échelle d’intervention permet de révéler de nouveaux leviers d’actions et de financements, comme les surélévations, le verdissement et la densification utile des cœurs d’îlots, et le partage de la production d’énergie.

Ilots du centre reconstruit de Brest - Crédit : Dronistair

Le périmètre du projet Siamorphose est le centre-ville de Brest, autour de la Rue de Siam, qui présente la particularité d’avoir été entièrement reconstruit après la seconde guerre mondiale (de 1945 à 1965 environ). Il se compose de 96 îlots, formant des carrés ouverts ou fermés de 10 à 15 immeubles, d’une grande homogénéité architecturale.

Le projet Siamorphose visait à radiographier les caractéristiques de ces 96 îlots et à trouver 2 îlots démonstrateurs sur lesquels réaliser des études techniques, financières et juridiques plus poussées, pour prouver qu’il est intéressant d’aborder les réhabilitations à une échelle allant au-delà d’un seul immeuble. L’objectif étant in fine de répliquer les solutions trouvées sur ces 2 îlots à d’autres ensembles homogènes du centre reconstruit.

Le Cerema a été présent auprès de Brest Métropole dès la genèse du projet en 2021, pour apporter à la fois son expertise nationale en se basant sur les travaux déjà effectués pour d’autres villes reconstruites (Dunkerque, Normandie…), mais aussi pour réaliser des études techniques de terrain visant à améliorer les connaissances sur les caractéristiques thermiques des immeubles reconstruits du centre brestois.

 

 

Conclusions à l'issue du diagnostic :

On rencontre 2 grands types de compositions de façades à Brest: en pierre de granit de 50 cm ou en blocs bétons avec une contre cloison brique. Les valeurs de résistance thermique calculées par le Cerema montrent que ces façades sont peu isolantes thermiquement, et nécessiteraient des épaisseurs d’isolant d'au moins 12 à 15 cm pour pouvoir rattraper les performances réglementaires minimales exigées en réhabilitation. Si les murs constituent le premier poste de déperdition thermique des immeubles brestois (avec un tiers des pertes de chaleur), les autres parois ne sont pas à négliger pour autant, et il est important de réaliser un diagnostic énergétique global de l’immeuble avant tout projet de réhabilitation.

Du côté du chauffage, les immeubles étudiés sont aux 2/3 équipés de chaudière gaz et présentent donc un fort potentiel de décarbonation (par exemple via un raccordement au réseau de chaleur. Cependant, la prédominance du chauffage individuel (donc l’absence de distribution entre étages) rend compliquée l'installation de chaudières collectives et réclament des solutions innovantes qui seront explorées sur les 2 îlots démonstrateurs.