Cet article fait partie du dossier : Le plan de mobilité simplifié : les outils du Cerema
Voir les 17 actualités liées à ce dossierLe Petit Essentiel ""La mobilité dans les territoires peu denses. Un défi pour la cohésion et l'égalité des territoires" a été rédigé collectivement par le Cerema. Il synthétise en 12 pages les conseils du Cerema pour mener des démarches locales d'organisation des mobilités dans les territoires peu denses. Isabelle Mesnard, Directrice de projets Mobilité et cohésion des territoires et co-rédactrice de ce document, a répondu à 3 questions sur les actions que les collectivités peuvent mettre en place et l'accompagnement.
En matière de mobilités, quelles actions peuvent être mises en place par les territoires plus ruraux / moins denses ?
Il y a en effet de nombreuses actions que ces territoires peuvent lancer, sans forcément avoir beaucoup de moyens mais avec un accompagnement adapté.
Par exemple, les collectivités peuvent agir sur le développement des transports solidaires en s’appuyant sur le réseau associatif ou les entreprises d’insertion qui peuvent mettre en oeuvre ces services. Les initiatives dans ce domaine se multiplient, et il en existe déjà souvent sur le territoire : la collectivité peut alors jouer un rôle important en aidant ces structures à s’organiser, à communiquer, en mettant en place un réseau d’acteurs.
Dans le domaine du vélo aussi, les collectivités peuvent agir en développant les continuités cyclables, y compris entre les agglomérations. Elles peuvent construire et mettre en œuvre un schéma cyclable, qui peut porter aussi bien sur la mobilité du quotidien que sur le tourisme.
Cela peut s’accompagner d’un service de location de vélos à assistance électrique, qui peuvent être acquis par l’utilisateur au bout d’un temps. On observe que ces initiatives fonctionnent très bien dans les territoires qui les mettent en place.
Les collectivités peuvent aussi agir en faveur des modes partagés, en positionnant au mieux les aires de covoiturage, en déployant des stations d’arrêt de covoiturage spontané (autostop organisé) avec une application pour sécuriser les utilisateurs. C’est le modèle déployé par le Rézo Pouce, par exemple.
Il y a aussi les mini hubs ruraux, qui sont des pôles d’échanges multimodaux, qui peuvent être placés le long d’une voie rapide ou bien relier des bourgs avec la création de stations de mobilité au cœur du bourg, proche des services, de stationnement vélos, de station de covoiturage… Ces aménagements sont plus récents mais semblent prometteurs.
Le Cerema insiste sur le fait que le plan de mobilité doit s’inscrire dans un projet de territoire, pour quelles raisons est-ce indispensable ?
La mobilité est un domaine qui touche à beaucoup d’autres : urbanisme, action sociale, voirie, santé, commerce, environnement… L’objectif est d’assurer une cohérence et une coordination entre les différentes politiques publiques, les objectifs et les actions mises en place.
La politique de mobilité doit donc s’inscrire dans un projet de territoire. Par exemple il faut développer des services de mobilités vers les zones d’emploi ou d’habitat, et concentrer les nouveaux projets de construction autour des lignes existantes…
Si la collectivité est autorité organisatrice des mobilités (AOM), elle dispose de tous les leviers pour construire sa stratégie dans le cadre de son projet de territoire. Si elle ne l’est pas, elle peut travailler dans ce sens avec la Région, car depuis la loi d’orientation des mobilités, tout le territoire est couvert par une AOM (intercommunalité ou groupement : PETR, syndicat mixte, ou à défaut, par le conseil régional) .
Tout commence par un diagnostic partagé des forces et faiblesses du territoire en matière de mobilités. Pour aider les collectivités dans cette étape, le Cerema travaille sur un outil destiné à identifier les besoins de mobilité non satisfaits pour définir les actions à mettre en oeuvre.
Justement, comment le Cerema se positionne-t-il pour accompagner les collectivités dans l’élaboration des plans de mobilité ?
Le Cerema diffuse de la connaissance et travaille directement avec les collectivités à travers des appels à partenariats qui permettent de co-construire des guides et méthodologies, répondant aux questions pratiques que se posent les collectivités et enrichis de retours d’expériences…
Un appel à projets a été mené avec la fondation Macif pour le développement des mobilités solidaires, et 11 territoires lauréats ont été accompagnés. A partir de ces expériences le Cerema a pu établir des lignes directrices et termes de méthodologie et les diffuser à tous.
Le Cerema envisage aussi de lancer un accompagnement de villes moyennes pour construire leur plan de mobilité simplifié.
Les cellules régionales de France Mobilités sont aussi là pour répondre aux interrogations des territoires et des acteurs de la mobilité. Composées d’équipes du Cerema pour l’expertise technique, de la DREAL pour l’expertise juridique, de la Banque des territoires et de l’Ademe pour les financements, elles ont pour mission d’animer le réseau d’acteurs locaux de la mobilité et connaissent bien l’écosystème régional. Les collectivités peuvent y obtenir toutes les informations nécessaires et un coup de pouce pour lancer ou orienter leurs projets en une seule démarche.
Enfin, le Cerema a mis en place une offre de service destinée aux territoires moins denses : intitulée "organiser les mobilités sur mon territoire", elle est très large et vise à s’adapter aux besoins précis de chacun.
Sur le volet diffusion des connaissances, nous avons publié récemment un guide complet sur la réalisation et la mise en œuvre du Plan de mobilité simplifié, et un webinaire de présentation sera organisé le 21 septembre. Nous avons aussi été présents avec l’ Adcf et l’ANPP pendant les réflexions sur la prise de compétence mobilité, pour fournir des éléments de méthode aux collectivités dans deux modes d’emploi sur la prise de compétence.
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