L'étalement urbain qui continue à progresser en France entraîne l'artificialisation des sols voire une imperméabilisation qui n’est pas sans conséquence sur notre vie et notre environnement : saturation des réseaux d'assainissement et augmentation du risque d'inondation, phénomène d'îlots de chaleur urbains, érosion de la biodiversité, recul des espaces naturels et agricoles... En parallèle, les études montrent une forte demande des habitants des villes pour davantage de nature en ville.
Des solutions de renaturation des sols urbains
Cette journée technique destinée aux élus et techniciens des collectivités permettra, à partir de retours d'expériences menées dans les territoires, de mettre en avant des solutions variées pour désimperméabiliser et renaturer les sols urbains. Elle est organisée par le Cerema avec le soutien de l'Ademe, l’Agence de l’Eau Seine Normandie et les Ministères de la Transition écologique et solidaire et de la cohésion des territoires et, avec la participation de de Plante & Cité et de l'Agence Régionale de la Biodiversité d'Ile-de-France. Elle aura lieu le 8 octobre 2019 à La Défense.
La journée sera divisée en quatre temps et ryhtmée par des échanges avec le public :
- Le sol comme l'une des solutions pour la ville de demain, notamment dans le cadre de l'adaptation au changement climatique.
- Des solutions multifonctionnelles pour répondre aux enjeux globaux de la ville, avec les exemples du renouvellement urbain à travers un EcoQuartier à Bagneux, du projet expérimental de la Tierce Forêt à Aubervilliers (réimplantation d'une forêt en ville pour mesurer la capacité de la végétation à lutter contre les ilôts de chaleur), et la requalification bioclimatique de la rue Garibaldi à Lyon.
- Des réponses aux inquiétudes des acteurs de l'aménagement : interventions sur les coûts des opérations, la réhabilitation des sols dégradés, les contraintes liées aux sous-sols.
- Des solutions à différentes échelles, de la parcelle à la métropole, avec des exemples d'actions menées au niveau du quartier, de la ville (projet de recherche DésiVille dont le Cerema est partenaire, visant à développer une méthode pour évaluer le potentiel de désimperméabilisation et un catalogue de solutions), ou du territoire (Métropole de Marseille).
Informations pratiques
Des travaux du Cerema sur la désimperméabilisation des sols
Le Cerema travaille sur les questions de nature en ville, notamment la désimperméabilisation des sols.
Intégrer la désimperméabilisation dans la planification
Par exemple, il a accompagné la Communauté d'Agglomération du Grand Narbonne pour intégrer dans les documents d'urbanisme l'enjeu de la désimperméabilisation des sols, dans les zones nouvellement urbanisées ainsi que dans les zones déjà urbanisées.
Une méthodologie en six étapes a été proposée, afin d'aboutir à l'élaboration d'un outil d'aide à la décision.
Un guide pour les collectivités
En 2017, un guide intitulé "Vers la ville perméable: comment désimperméabiliser les sols?" a été publié par l'association Sauvons L'Eau et le Comité de Bassin Rhône-Méditerranée, et rédigé avec la participation du Cerema.
Le document insiste sur l'intérêt de rapprocher les politiques publiques de l'eau et de l'urbanisme, et présente la démarche de désimperméabilisation des sols comme une opportunité pour mener une réflexion sur l'urbanisation de demain, et aller vers un développement urbain plus vertueux, tenant compte des enjeux d'adaptation au changement climatique.
Ce guide pratique s'adresse principalement aux collectivités locales et aux porteurs de projets, et détaille les enjeux liés à l'imperméabilisation des sols, les préconisations en la matière (tels que l'objectif de désimperméabiliser à 150% les nouvelles surfaces), ainsi que les stratégies et moyens d'action, notamment à travers les documents de planification.
Les objectifs essentiels, rappelés par le SDAGE Rhône-Méditerranée, sont: éviter, réduire, et compenser l'impact de nouvelles surfaces imperméabilisées.
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Le projet MUSE: prendre en compte la multifonctionnalité des sols
Ce projet de recherche lancé en 2017 dans un contexte de forte consommation des sols, vise à définir en co-construction avec des collectivités une méthodologie permettant d'intégrer la qualité et la fonctionnalité des sols dans les projets d'urbanisme.
Ce projet qui est piloté par le Cerema et soutenu par l'Ademe dans le cadre de son appel à projets MODEVAL-URBA, s'inscrit dans le cadre d'une gestion durable des sols, afin de préserver prioritairement les sols aptes à rendre le plus grand nombre de services.
Pour cela, une identification des principales fonctions des sols est nécessaire, au regard :
- des enjeux de territoire (prévention des inondations, limitation des îlots de chaleur urbains...),
- du développement de l'agriculture urbaine,
- de la préservation du secteur agricole,
- de l'adaptation aux changements (climatiques et sociaux),
- de la pression démographique,
- du développement de la trame verte et bleue...
Des ateliers de co-construction de la méthode ont été organisés à la suite d'une enquête réalisée durant l'été 2018 sur les pratiques des collectivités en matière de prise en compte de la qualité des sols dans les documents d'urbanisme. Le premier d'entre eux avait été organisé en novembre 2018 avec des collectivités, afin de dresser un état des lieux des pratiques et d'envisager les outils et la manière pour prendre en compte les sols.
Un premier rapport d'études a été rendu par le Cerema en mars.
A l'issue du projet, une méthode pour caractériser et cartographier la qualité des sols des territoires dans les documents d'urbanisme sera mise au point.
Une série de fiches pour prendre en compte la valeur des sols
Le réseau Vivapolis a publié en mars 2019 une série de fiches à télécharger, sur différents retours d'expériences relatifs à la prise en compte des sols pour une ville durable.
Intitulées "la valeur du sol", elles présentent des outils et des méthodes pour intégrer la qualité des sols dès la planification, à travers des exemples de projets d'aménagement. Ces fiches ont été réalisées avec le soutien du Cerema et de France Nature Environnement.