Cet article fait partie du dossier : Le Cerema et le Concours Capitale Française de la Biodiversité
Voir les 12 actualités liées à ce dossierCo-organisée par le Cerema Sud-Ouest, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) délégation Midi-Pyrénées et l’Agence Régionale de la Biodiversité Occitanie, cette journée s’inscrit dans le concours « Capitale française de la biodiversité ».
Ce concours, créé en 2010, valorise chaque année les actions des collectivités en faveur de la biodiversité. L’objectif est de sensibiliser et d’informer les publics par des ateliers autour des enjeux de la biodiversité et de désigner une collectivité Capitale.
En 2019, la neuvième édition du concours se consacre aux actions de communes et d'intercommunalités françaises de toutes tailles en matière d’action conjointe sur l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et de lutte contre l’érosion de la biodiversité.
Des actions "nature" pour préserver la biodiversité
La biodiversité n’est pas une charge, mais un investissement à long terme pour nos enfants
Le changement climatique et l’érosion de la biodiversité sont liés, ce sont les deux faces d’une même pièce : le changement global.
Mais la nature est aussi un réservoir de solutions puisque les écosystèmes en bon état de fonctionnement contribuent à la fois à l’atténuation, en captant et stockant du CO2 atmosphérique, et à l’adaptation aux effets du changement climatique comme les tempêtes, les inondations, les glissements de terrain ou l’érosion des sols.
La matinée de cet atelier a été consacrée à une présentation d’actions mises en œuvre par les collectivités et leurs partenaires et à l’actualité régionale. L’après-midi a été dédiée à une sortie sur le terrain sur la zone maraîchère de Blagnac en présence de représentants de la ville de Blagnac, de Solagro et de Nature en Occitanie.
La nature apporte de multiples bénéfices
La nature, impactée par le changement climatique, évolue et peut même l’accélérer mais elle constitue aussi un réservoir de solutions. Ces solutions, qui concernent la préservation, la restauration ou la création d’écosystèmes sur le territoire, peuvent s’appliquer dans de nombreux contextes en complément d’autres dispositifs techniques.
Gilles Lecuir, chargé d’études de l’Agence régionale pour la biodiversité d’Île de France a présenté les enjeux de la nature source de solutions et des exemples d’actions menées par des collectivités comme :
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la gestion des eaux pluviales à la parcelle avec l’aménagement des bassins d’orage à Crépy en Valois ;
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la lutte contre l’érosion littorale sur la commune du Porge ;
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la lutte contre l’îlot de chaleur urbain par la désimperméabilisation à Strasbourg Eurométropole
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l’atténuation des émissions de Gaz à effets de serre (GES) à Rosny-sous-Bois
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la restauration de zones d’expansion des crues à Rennes
Le végétal pour favoriser la biodiversité
La plantation d’arbres et d’arbustes locaux
Dans un contexte de changement climatique, arbres et arbustes participent à l’épuration de l’air, contribuent à diminuer le taux de gaz carbonique, à neutraliser les autres polluants atmosphériques, à filtrer les poussières et les pollens, à rafraîchir l’air ambiant, offrent des lieux d’ombrage efficaces et améliorent la qualité des eaux de ruissellement. En offrant gîte, lieu de reproduction, nourriture et en reliant les différents réservoirs de biodiversité (créant ainsi un réseau favorable aux déplacements de la faune), ils sont aussi une source de biodiversité.
Alexandra Désirée, chargée de projets, Arbres & Paysages d’Autan, et Marc Roussel, agent aux services techniques de la commune de Roques, en charge des espaces verts ont expliqué en quoi planter des arbres et des arbustes locaux favorisait la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques dans les collectivités.
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Des arbres et des arbustes de pays et la multifonctionnalité de l’arbre champêtre
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Aménagement d’un espace vert sans vocation initiale sur la commune de Roques
La valorisation de la trame verte et bleue
Les espaces de nature en ville contribuent à réduire la chaleur par l’ombre et l’augmentation de l’humidité relative de l’air grâce au sol et aux plantes. Ces mécanismes contribuent à réduire les températures de surface et l’effet d’îlot de chaleur urbain (ICU). La contribution des espaces végétalisés au rafraîchissement des villes dépend de nombreux paramètres : climat, vents, bâtiments, taux d’imperméabilisation, végétation, sol, etc.
Isabelle Salvi, chargée de mission Espaces naturels et agricoles et Valérie Edouart, chargée de mission Développement durable/Plan Climat – Direction Environnement énergie, Toulouse Métropole ont présenté les réflexions en cours sur la contribution du réseau écologique au rafraîchissement de la ville.
Consolider la trame verte et bleue pour rafraîchir la ville en créant un poumon vert au centre de Toulouse, le Grand parc Garonne est un projet dont les objectifs sont de :
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lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur en milieu urbain dense pour le rendre résilient et adapté à la hausse des températures résultant du changement climatique ;
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« renaturer » un espace minéralisé en centre-ville ;
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étendre la ripisylve (formations végétales qui se développent sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau situés dans la zone frontière entre l'eau et la terre ) ;
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suivre les effets environnementaux et climatiques sur la qualité de l’air en zone urbaine par capteurs et caméras.
L’eau pour réguler les phénomènes climatiques extrêmes
Les zones humides sont de véritables milieux tampons, régulateurs des phénomènes climatiques extrêmes. Elles absorbent les trop-pleins d’eau en cas de crues des fleuves et rivières. Cela réduit significativement le risque d’inondations auquel les villes sont très vulnérables, en raison du nombre élevé et concentré de personnes directement exposées.
Geoffrey Grèzes, chargé d’étude et garde de la réserve naturelle régionale (RNR) Confluence Garonne-Ariège a présenté le programme de restauration des zones inondables sur la réserve naturelle Confluence Garonne-Ariège. Pour faire face au risque d’inondation, des solutions préventives sont basées sur la conservation et la restauration des zones humides.
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Étudier pour préserver :
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Puis définir des objectifs de restauration :
Les ÉcoQuartiers pour aménager durablement
Aménager via les Ecoquartiers en proposant une qualité de vie optimale et résilient au changement climatique avec quatre grands objectifs : protéger les habitants face aux événements extrêmes, anticiper la raréfaction des ressources, aménager la ville plus durablement et accompagner les nouveaux modes de vie et la solidarité.
Catherine Charmes, chargée d’étude ville durable au Cerema Sud-Ouest a exposé un panorama d'actions réalisées en France et en région au travers des ÉcoQuartiers labellisés.
L’adaptation au changement climatique dans les ÉcoQuartiers, c’est :
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une notion encore émergente
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une diversité d’espaces de nature
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des mesures génériques pour faire face à la surchauffe urbaine
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l’adaptation du végétal
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un risque inondation / incendie maitrisé
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une nécessaire sensibilisation à la biodiversité
C’est aussi la lutte contre la surchauffe urbaine :
L’appui de l'agence régionale pour la biodiversité (ARB) aux acteurs en région
L’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) Occitanie a installé sa gouvernance le 9 novembre 2018 à Narbonne. Véronique Vinet, conseillère régionale d’Occitanie en est la présidente et Hervé Bluhm, directeur régional Occitanie de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), le vice-président.
Cécile Bedel, de l’ARB Occitanie, a proposé une présentation de l’Agence régionale de la Biodiversité suivie d’un zoom sur l’initiative « Territoire Engagés pour la Nature » en Occitanie.
ARB Occitanie : trois piliers d’actions
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connaître et valoriser la biodiversité
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coopérer sur la gestion des espaces de naturels
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accompagner les porteurs de projets
Territoires engagés pour la nature en Occitanie : TEN
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un accompagnement privilégié par l’ARB
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un critère pour l’accès aux dispositifs d’aide
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une visibilité à l’échelle nationale
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la possibilité de partager des retours d’expérience avec d’autres TEN
Visite de la zone maraîchère de Blagnac entre ville et Garonne
Une sortie sur le terrain sur la zone maraîchère de Blagnac en présence de représentants de la ville de Blagnac, de Solagro et de Nature en Occitanie clôturait cette journée.
La commune de Blagnac s'étend sur 16,9 km² et compte 24 288 habitants depuis le dernier recensement de la population. Avec une densité de 1 438,9 habitants par km², Blagnac offre un cadre de vie attractif grâce à ses nombreux parcs. La Garonne participe au charme et à l’histoire de Blagnac dont l’activité maraîchère a toujours existé sur la zone des Quinze sols.
Monsieur Pascal BOURREAU, adjoint au maire, délégué au cadre de vie et aux relations sociales, conseiller départemental accompagné par Zita Tugayé et Fabrice Vacchina ont accueillis le groupe et présenté la zone maraîchère.
La visite s’est déroulée en deux temps :
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Visite de la zone maraîchère des Quinze sols par le bureau d’étude Solagro qui travaille sur ce site à la plantation de haies, de vergers anciens et sur le volet paysager et cheminements.
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Visite de la zone humide par la cellule assistance technique Zones humides de Nature en Occitanie en charge de la gestion de la zone humide de Blagnac.
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