La Biennale des Territoires, consacrée cette année aux infrastructures de transports, en particulier aux questions de vulnérabilité et de résilience, a été organisée par le Cerema, en partenariat avec Léonard, la filiale du groupe Vinci axée sur la veille, la réflexion et la prospective sur la ville de demain, et avec la Région Ile-de-France.
Le Cerema porte une vision étendue de la résilience: elle prend en compte, de manière assez classique, les aspects de gestion de crise et post-crise, mais également la nécessité de prendre en compte les phénomènes de dégradation chronique ainsi que l’adaptation à un futur marqué par l’émergence de nouveaux usages et de nouvelles technologies.
Cette notion de résilience permet non seulement d’améliorer la gestion patrimoniale intégrée des infrastructures, mais aussi de remettre les réseaux de transport au cœur des enjeux de la résilience des territoires.
Interventions des ministres François De Rugy et elisabeth borne
Lors de la séance plénière d'ouverture de la Biennale, le ministre de la Transition écologique et solidaire François De Rugy est intervenu. Il a souligné l'importance des réseaux de transport pour les territoires, les enjeux d'améliorer leur gestion et de réduire leurs vulnérabilités.
François De Rugy a également rappelé que l'adaptation des réseaux de transport contribue à la lutte contre le réchauffement climatique en favorisant de nouvelles formes de mobilités, et que des stratégies de maintenance des infrastructures doivent êtres développées en intégrant l'approche de la résilience, qui doit être au coeur des pratiques.
La résilience des réseaux routiers, c'est anticiper l'évolution de différents paramètres, notamment les transports, les déplacements, la mobilité, et cela aussi bien en ville que dans les espaces peu denses, et c'est aussi adapter ces réseaux aux nouveaux usages, a précisé François De Rugy: "Le réseau routier peut-il servir à autre chose que la circulation traditionnelle des voitures et poids lourds ? Pourra-t-il s'adapter à de nouveaux usages ? C'est un enjeux de la résilience des réseaux de transport !"
Par ailleurs, le ministre a rappelé que la France dispose de savoirs-faire en la matière.
La ministre des Transports Elisabeth Borne était présente lors de la dernière séance plénière de la Biennale, le mercredi 20 mars.
La ministre est intervenue afin de présenter les stratégies nationales françaises en matière de transports et de résilience des réseaux de transports, notamment une initiative concernant la sécurité des ponts, mise en place après l'accident du pont de Gênes, menée en partenariat avec les associations d'élus, et reposant sur les compétences de plusieurs structures: le Réseau Scientifique et technique du ministère en charge de l'environnement, l'IDRRIM (Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité), l'IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux), le Cerema.
Elisabeth Borne a rappelé qu'il existe un réel enjeu dans l'entretien du patrimoine d'infrastructures, et que pour mener des politiques d'entretien et de résilience des réseaux de transports efficaces et innovantes, la donnée joue un rôle essentiel.
Plusieurs partenariats et conventions signés à la biennale
Partenariat de recherche avec Logiroad
Le Cerema et Logiroad ont signé le 18 mars à la Biennale un partenariat de recherche et d’innovation. L'objectif: élaborer un outil de diagnostic non-destructif de l’état des routes en sub-surface à destination des gestionnaires d'infrastructures.
Cette collaboration, initiée à travers des actions de recherche partagées, a pour but de proposer aux gestionnaires et professionnels une nouvelle gamme d’outils de maintenance préventive et prédictive.
Au Cerema, c'est l'équipe projet de recherches ENDSUM (Évaluation Non Destructive des StrUctures et des Matériaux) qui pilote le projet.
Ce partenariat vise à apporter des solutions à la fois technologiques et méthodologiques, pour:
- structurer progressivement la cartographie urbaine des territoires
- et proposer des outils innovants de gestion et planification de la maintenance préventive des parcs d’infrastructures.
Les deux partenaires associeront leurs compétences pour réaliser des travaux de recherche et développement, afin de mettre au point une solution disruptive, à grand rendement, moins invasive que les outils actuels et n’altérant pas les milieux auscultés, qui permettra de détecter, positionner en 3D et classifier les éléments situés sous la voirie pour les intégrer à terme dans un référentiel unique
A travers la convention-cadre qui a été signée lors de la Biennale des Territoires, plusieurs projets de recherche et de développement réunissant les deux partenaires vont être mis en œuvre.
Le Cerema adhère à Vedecom
Lors de la soirée innovation de la Biennale, le 19 mars, le Cerema et VEDECOM ont signé une convention pluriannuelle d'adhésion. Le Cerema rejoint ainsi Vedecom, l'institut français de recherche partenariale publique-privée et de formation dédié à la mobilité individuelle, décarbonnée et durable.
L’intégration du Cerema parmi les membres de VEDECOM formalise la volonté d'une coopération sur le long terme dans les domaines des véhicules électriques, connectés et autonomes, et dans celui des routes coopératives.
L’objectif est de contribuer à la qualification sociétale et technologique des véhicules électriques, connectés et autonomes, mais aussi de favoriser leur déploiement et leur utilisation, à travers des sujets communs et des projets d'innovation ambitieux.
Signature de la convention avec France Mobilités
Lors de sa venue à la Biennale, la ministre des Transports Elisabeth Borne a signé, avec Pascal Berteaud et Pierre Jarlier, directeur général et président du Cerema, la convention avec le ministère pour rejoindre la démarche France Mobilités et venir en appui aux collectivités pour développer des solutions innovantes dans le domaine des mobilités.
La démarche France Mobilités s’inscrit en complément opérationnel de la Loi d’Orientation des Mobilités, qui vise à moderniser le cadre législatif de la mobilité.
Pour le Cerema, cette contribution sera menée à trois niveaux:
- La plateforme collaborative, co-pilotée par le Cerema, permettra aussi à avoir une vision claire des enjeux et besoins des territoires, mais aussi du monde économique, sur la mobilité. Elle permettra d’établir des dispositifs d’évaluation des solutions de mobilité, et a vocation dès 2019 à être le support opérationnel des acteurs de la mobilité. Une cartographie des projets de mobilité innovants établie par le Cerema à l’occasion des assises de la mobilité a notamment été intégrée à cette plateforme.
- Développement d’une culture innovation et mobilité. Le Cerema réalisera des formations continues de type MOOC ou e-learning, des séminaires et conférences, pour diffuser les connaissances en matière de mobilités innovantes.
- Soutenir les territoires peu denses en termes d’ingénierie. Des cellules locales d'appui à l'ingénierie en matière de mobilité seront mises en place, et le Cerema accompagnera des projets innovants menés dans ces territoires.
Un programme d'actions commun avec GRDF
Le 20 mars, le Cerema et GRDF ont signé une convention de partenariat afin de mener un programme d'actions communes dans les domaines de:
- l'efficacité énergétique et la performance environnementale des bâtiments
- la transition énergétique des territoires
- la recherche d'une mobilité plus propre et durable
Ce programme définira des actions précises pour la période 2020-2022: expérimentations conjointes, partages d'expertises, interventions communes, formations professionnelles, développement d'outils partagés...
Ces actions, qui s'appuieront sur l'ancrage territorial des deux structures, pourront au besoin être conduites avec d'autres partenaires (collectivités locales, acteurs économiques, maîtres d'ouvrages publics et privés).
Un protocole d'accord pour accompagner l'expérimentation de Flowell, une innovation de Colas
Le 20 mars, le Cerema et Colas ont signé un protocole d'accord pour l'accompagnement des expérimentations d'une innovation de Colas, Flowell, des dalles lumineuses LED qui sont collées sur la chaussée et raccordées au réseau électrique.
L'objectif de cette expérimentation est de renforcer la sécurité des usagers, notamment les piétons, par la mise en lumière de la signalisation horizontale. Elle permettra également de moduler dans le temps l'usage ou la réservation des voies d'une chaussée, grâce à ses possibilités d'allumage dynamique.
Une première expérimentation de renforcement lumineux d'un passage pour piétons est en cours à Mandelieu-la-Napoule, sur un passage piétons situé sur l'un des principaux carrefours de la ville.
D'autres cas d'usage sont à l'étude: renforcement de la perception des sites propres de transports collectifs, modularité de voies routières en fonction des heures de la journée, stationnement modulable...
Le Cerema assurera deux missions principales sur 3 ans:
- Appuis scientifique et technique aux expérimentations
- Evaluation de la visibilité optique des dalles Flowell au moyen d'une plateforme expérimentale.
A l'issue de ces expérimentations, et en fonction des résultats d'évaluation, ce type de signalisation horizontale lumineuse pourrait être intégré à la réglementation nationale.