Le groupe France Bleu fait l'inventaire des points noirs du réseau routier français.
Pour les grenoblois, les conditions de circulation sur leur réseau routier structurant sont un tracas quotidien. L’échangeur du Rondeau, qui relie l’A480 et la rocade Sud dans l’agglomération grenobloise pose en particulier question en Isère. Avec près de 100 000 véhicules par jour, ce nœud est régulièrement engorgé en heure de pointe, et génère des perturbations qui se propagent et paralysent le réseau structurant de l'agglomération.
Un projet cofinancé par l’État, Grenoble Alpes Métropole, le Département de l’Isère et la Région Auvergne-Rhône-Alpes consiste à réaménager l’échangeur d’ici 2020. Les travaux visent en particulier à mettre à deux voies une bretelle d'entrée sur la Rocade Sud, une séparation des flux de circulation sur 300 mètres et une limitation de la vitesse à 70 km/h. Une attention sera portée aux modes actifs avec la construction d'une passerelle pour piétons et vélos au-dessus de la Rocade.
Le montant estimé des travaux s'élève à 83 millions d'euros.
Un projet de cette ampleur intéresse naturellement les citoyens et les médias.
Le projet est-il de nature à améliorer durablement la situation pour les Grenoblois ? Pour cela, la radio France Bleu Isère s’est tournée vers le Cerema et ses spécialistes en gestion du trafic pour mieux comprendre les phénomènes liés à la congestion routière et les enjeux de la régulation du trafic.
Comment se forment les bouchons ? Comment les éviter ? Peut-on gagner du temps en levant le pied ou en changeant son comportement ?
Des questions simples, et des réponses moins triviales qu’on pourrait le penser. Les experts du Cerema ont vulgarisé pour le grand public les concepts techniques de la théorie du trafic, c'est-à-dire la science qui explique les phénomènes dynamiques de la circulation routière.
Il y a toujours une raison pour qu'un bouchon se crée. Une congestion se forme lorsque trop de voitures souhaitent se déplacer par rapport au nombre de voies de l'infrastructure. Les points classiques où la congestion peut se produire sont les insertions des bretelles d'entrées, les points de croisement d'autoroutes. Occasionnellement, lors des grands départs en vacances, des bouchons apparaissent et s'expliquent en grande partie par le comportement des usagers.
La tâche du gestionnaire pour améliorer la situation sur son réseau routier est rude.
La première idée consisterait à augmenter la taille de l'infrastructure en rajoutant des voies de circulation sur les itinéraires congestionnés. Cependant, l'augmentation du nombre de voies et l'amélioration des conditions de circulation générera une augmentation du nombre de véhicules sur la route. Peu de temps après la fin des travaux, l'itinéraire sera de nouveau congestionné. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la politique de l'État n'incite plus à augmenter la taille des infrastructures routières.
La tendance est d'optimiser l'infrastructure existante par de la régulation dynamique de la circulation.
Les solutions préconisées sont principalement la régulation des vitesses, et la régulation des accès.
La régulation des vitesses agit de manière dynamique en fonction des conditions de circulation via les panneaux à messages variables. Baisser la vitesse permet d'uniformiser les vitesses des véhicules, de mieux les répartir sur toutes les voies, de limiter les vides dans le flux de circulation, et ainsi augmenter la capacité de la route. En somme, la régulation des vitesses incite l'usager à rester sur sa voie, pour son confort et celui de tous.
La régulation des accès s'opère par des feux de circulation placés sur les bretelles d'accès d'une rocade. Elle permet de contrôler le nombre de véhicules s'insérant dans le flot de circulation principal et facilite leur insertion. L'impact de la bretelle d'accès sur la rocade est maîtrisé. La régulation des accès préserve de bonnes conditions sur l'axe principal.