Ces journées ont réuni 500 professionnels issus d’horizons variés (élus, gestionnaires de territoires, chercheurs, géographes, chefs d’entreprises, représentants de pôles de compétitivité…), qui ont pu échanger sur leur domaine, notamment en termes de prospective. Le Cerema a participé au comité d'organisation des Géodata Days, notamment la préparation de l'atelier mer et littoral.
Ces journées, organisées par Afigéo et Décryptagéo, ont permis d’aborder des thématiques comme l’open data, le rôle de la géomatique dans le développement des territoires intelligents, de découvrir des innovations, d’aborder la transformation des sciences géographiques dans le contexte du développement de l’intelligence artificielle, du deep learning, du machine learning, du big data.
Qualifier les données géographiques
Stéphane Levêque a présenté Le projet "Quadogeo" pour qualifier les données géographiques, lors la session sur la géomatique comme levier pour les territoires intelligents.
Dans un contexte où de nombreuses données sont disponibles, connaître leur qualité est important pour un utilisateur ; il s'agit de savoir si la donnée à disposition est pertinente pour l'usage envisagé.
Le Cerema, avec plusieurs partenaires, a donc produit une méthode pour mesurer et rendre compte de la qualité des données géographiques, en s'inspirant de la norme ISO 19115.
Stéphane Lévêque a présenté les grandes lignes de cette méthode ainsi que les suites envisagées (le Cerema a organisé un séminaire en début d'année sur ce sujet). Il a également évoqué des exemples d'actions menées par d'autres acteurs (dont Validata ou OpenDataFrance) pour montrer l'étendue des enjeux du sujet.
Un cadre pour les données sur la mer et le littoral
Pierre Vigné a présenté les travaux du groupe de travail national Géo-Informations Mer et Littoral (GIMeL) pendant le grand atelier consacré au thème "Eau et Littoral". Ce GT sous pilotage de la direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) et intégré à la commission données du Conseil National de l’Information Géographique (CNIG) a pour objectifs d'une part de rédiger des spécifications pour la production de données sur l'espace maritime de la France, et d'autre part de faire en sorte que ces données soient effectivement produites.
En effet la maîtrise de l'information géographique devient un enjeu majeur pour aider à la mise en oeuvre des politiques publiques de la France qui dispose du 2ème espace maritime au monde et est le seul pays présent sur tous les océans.
Dans le cadre de ce GT, outre le secrétariat technique, le Cerema assure la co-animation et contribue très activement à la réalisation des travaux en pilotant des sous-groupes comme sur l'ortho littorale ou encore la production d'un carroyage de référence pour lesquels les résultats sont atteints.
Deux autres sous-groupe en cours de démarrage sont également animés par le Cerema. Il s'agit de la mise en place d'un référentiel sur les limites des ports et un référentiel sur la réglementation de la pêche maritime.
Etude sur le retrait du trait de côte sur le littoral de Seine-Maritime
Toujours à l’occasion de la thématique "mer et littoral", Muriel Sauvé a présenté l’étude sur « le recul du trait de côte sur le littoral de la Seine-Maritime ».
Les taux de recul du trait de côte sur le littoral de la Seine-Maritime montrent des valeurs significatives. Le contexte d'exhaussement du niveau marin lié au changement climatique est de nature à accélérer les tendances. La Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Seine-Maritime a sollicité le Cerema pour réaliser une étude dont les objectifs sont les suivants :
- établir une base solide avec la même méthode sur l’ensemble du littoral de la Seine-Maritime,
- sensibiliser les élus et la population au recul du trait de côte,
- mieux porter le dire de l’État, et proposer ce qui peut sembler « acceptable »,
- aider les collectivités pour la définition de leur stratégie.
L’étude réalisée par le Cerema comporte trois volets principaux :
1. Définition de la vitesse de recul du trait de côte à partir de l'Indicateur national de l'érosion côtière produit par le Cerema.
Cet indicateur national a été adapté à une échelle plus locale avec des calculs plus fins afin de prendre en compte les spécificités du littoral de la Seine-Maritime (sélection des ouvrages de protection qui font obstacles au transit de galets à partir d'une base de données nationale "ouvrages" produite par le Cerema, recensement des événements majeurs de type éboulements glissements, calculs entre des profils plus rapprochés ...). Certains secteurs du littoral plus sensibles ont été étudiés de façon encore plus approfondie à partir d'acquisitions par drone.
2. Réalisation d'un atlas cartographique des enjeux susceptibles d'être concernés par le recul (inventaire, classement et collecte des données relatives aux enjeux), et estimations de ces enjeux à l'intérieur des enveloppes relatives aux reculs, par commune.
Les particularités de l'étude sont des estimations des reculs sur plusieurs pas de temps: 20 ans, 50 ans et 100 ans et la prise en compte d'événements majeurs qui amplifient davantage de recul.
Ce travail a permis notamment de classer les enjeux en huit catégories, détaillées dans l’étude : Enjeux humains, Activités économiques, Patrimoine culturel, Energie, Réseaux, Equipements stratégiques, Milieux naturels, Déchets.
3. Réalisation de croquis/ schéma de principe comme support d'échanges lors des réunions du Comité de pilotage, mais aussi pour sensibiliser les services de l'Etat et les élus et pour leur permettre de s'approprier la méthode retenue pour estimer le recul du trait de côte. Une plaquette de sensibilisation intégrant des croquis à l'attention des élus est en cours de réalisation.
Les résultats de l'étude montrent que ce sont essentiellement des parcelles agricoles cultivées, des prairies permanentes, des milieux naturels protégés, le réseau routier, parfois des habitations en nombre très variable selon les communes ... qui sont potentiellement amenés à disparaître.
Présentation du logiciel Prodige et des travaux sur du Cerema sur la mer et le littoral
Sur son stand, le Cerema a également présenté son logiciel libre et open source Prodige (Plate-forme Régionale pour Organiser et Diffuser l’Information GEographique), qui permet de cataloguer des données, de créer les métadonnées associées, de produire des services et des cartes au bénéfice des partenaires et du grand public.
C’est un outil de mise en place de plate-forme de partage de l'information territoriale. Les utilisateurs de cette « Infrastructure de données géographiques » peuvent ainsi faire héberger leurs données géographiques, créer et cataloguer les métadonnées correspondantes, produire des cartes, et mettre ces informations (données, métadonnées et cartes) à disposition de leurs partenaires et du grand public. Parmi les plateformes utilisant Prodige, étaient présentes GéoNormandie (co-organisateur des Géodatadays), IdéoBFC, GéoVendée, GéoPal et bien sûr le Cerema.
Présentation complète du logiciel Prodige
Par ailleurs, le Cerema a présenté ses travaux en matière d'information géographique sur la mer et le littoral.Ce travail a été présenté à travers quatre grandes volets:
- Animation et diffusion avec notamment les travaux autour de GT GIMeL et de Géolittoral. Le site Géolittoral est le portail national sur la mer et le littoral du Ministère, il est administré par le Cerema. Des posters présentant des sites emblématiques du littoral (Cap Gris-Nez, Baie de Somme, Saint-Jean-de-Luz, ...) mettaient en valeur le site Géolittoral
- Energies marines renouvelables: travaux du Cerema dans le cadre des exercices de concertation menés par le ministère depuis 2009
- Suivi et gestion du trait de côte pour aider les services de l'Etat et les collectivités à mettre en oeuvre une stratégie de gestion intégrée du trait de côte
- Planification avec des exemples autour des Documents Stratégiques de Façade