Limiter au maximum le ruissellement de l‘eau de pluie
Les toitures végétalisées, dont l’usage s’est fortement développé cette dernière décennie en France, apportent à priori de nombreux bénéfices pour l’environnement, le bâtiment, et l’aménité des villes. Pour la gestion des eaux pluviales, leurs végétations et substrats réduisent le ruissellement, permettant ainsi de limiter à l’aval les inondations et les rejets dans les rivières.
La société Siplast (partenariat avec Nidaplast) a développé un procédé innovant « Waterroof© » qui permet de réduire fortement, voire totalement, tout rejet d’eaux pluviales de la toiture vers le réseau d’assainissement grâce à un stockage important d’eau sous le substrat dans des plaques alvéolaires de 15 cm d’épaisseur, dont les performances sont évaluées par le Cerema.
De telles toitures, dans des espaces très urbanisés, jouent un rôle dans la gestion de l’eau de pluie, mais elles absorbent aussi une partie de la pollution et peuvent permettre de réduire le phénomène des îlots de chaleur.
Deux ans d’expérimentation
Une toiture expérimentale de 600m2 a été mise en œuvre à Orléans, et le Cerema mesure les performances hydriques de cette toiture via un programme de suivi en continu pendant deux ans, co-construit et ambitieux. Durant ces deux années, le Cerema mesure différents paramètres tels que la quantité d’eau de pluie, l’eau stockée ou l’eau rejetée par l’installation.
Un modèle permettant de reproduire et d’extrapoler les performances à d’autres dimensions de structure, voire à d’autres climats, est aujourd’hui en cours de développement par le Cerema. Ce modèle sera utile pour optimiser la toiture, mais aussi pour déterminer quelle structure de toiture végétalisée est la plus pertinente en fonction des performances attendues.
Interview d’Emmanuel Houssin, société Siplast, Responsable du développement des produits d’étanchéité de toiture
Déjà partenaire avec le Cerema sur un précédent projet, nous avons apprécié sa démarche et sa méthodologie adaptée à notre propre procédé en développement de toiture « à zéro rejet » d’eaux pluviales.
Le Cerema a réalisé l’instrumentation de la toiture expérimentale et l’interprétation des données pour évaluer le principe du zéro rejet sous un climat représentatif de l’Île-de-France, principe qui permettrait une déconnexion totale du bâtiment au réseau d’eaux pluviales à l’aval. Ce procédé pourrait aussi être associé à d’autres techniques alternatives de gestion de l’eau, comme des puits d’infiltration pour traiter les événements exceptionnels.
La notoriété du Cerema dans le monde de la construction mais surtout une très bonne expertise sur le sujet de la gestion des eaux pluviales s’est confirmée lors de ce partenariat. En effet, mesurer précisément et en continu une hauteur d’eau sur une toiture est très délicat. L’approche scientifique sur la gestion de l’eau et sur la métrologie mise en œuvre a été parfaitement maîtrisée.